Des F1 moins rapides en 2019, mais à quel point ?

La simplification des ailerons arrière et surtout avant l’an prochain, destinée à favoriser les dépassements en piste, devrait avoir des conséquences sur les temps au tour : logiquement, les chronos devraient être plus lents toutes choses égales par ailleurs.

A quel point les chronos seront-ils affectés ? Nick Chester, le directeur châssis de Renault, est un des mieux placés pour y répondre…

« Eh bien, nous avons certaines premières estimations. Nous ne sommes qu’à la moitié du travail en soufflerie et il faut que nous nous plions à ce nouveau règlement – tout dépendra de notre vitesse de développement. Je ne vais pas vous donner le vrai chiffre parce que bien sûr c’est surtout plus intéressant pour nous… La clef, c’est de savoir comment les équipes s’adapteront à ce changement et à quelle vitesse elles développeront leur F1 ces prochains mois, en vue de 2019. »

Jonathan Eddolls, ingénieur de course en chef pour Toro Rosso, rappelle que « n’importe quel changement, petit ou significatif, impacte le programme, parce que ces voitures sont extrêmement sophistiquées. »

« Dès que vous changez une pièce, ça peut vous ramener en arrière, donc je pense que probablement, nous allons tous faire un pas en arrière avec le nouveau règlement. Et ensuite peu à peu, nous allons rattraper ce retard. Quel sera le temps au tour ? Ce que les chiffres disent n’est absolument pas pertinent à ce point, parce que tout est relatif. Nous ferons de notre mieux dans notre développement, mais si quelqu’un d’autre fait un meilleur boulot, ce ne sera pas suffisant. Tout ce que nous faisons, c’est poursuivre notre processus de développement, c’est ce en quoi nous pouvons avoir confiance aujourd’hui. »

Rob Smedley, directeur de la performance chez Williams pendant encore une course, évoque lui un changement « raisonnablement important ».

« Au niveau de l’aileron avant, nous nous sommes débarrassés de tous les détails inutiles. L’aileron est plus large, les ailettes au niveau des conduits de frein ont été supprimées, la zone des déflecteurs est très différente. En gros, vous pouvez moins bien gérer le contrôle de la répartition des masses au niveau des pneus. »

« Il y a certainement des directions claires de travail à adopter, et certainement, nous en avons trouvé quelques-unes, qu’il nous faut creuser pour retrouver de la performance. Et ce sera très intéressant, en début de saison, de voir les différents concepts qui seront choisis. Mais comme d’habitude, il y aura sûrement une convergence rapide des meilleurs concepts de toutes les voitures, et au final, les solutions fusionneront pour donner le look normal d’une F1 en 2019. »