Cowell confirme qu’Aston Martin F1 et Newey mettent le paquet sur 2026

S’il y a une équipe dont on n’attend presque rien en 2025 et presque tout en 2026, c’est bien Aston Martin F1.

L’équipe a déçu lors des essais hivernaux, mais tous les regards sont portés vers l’an prochain. Adrian Newey pourra véritablement mettre sa patte sur la nouvelle monoplace verte du nouveau règlement, tandis que Honda fournira l’unité de puissance.

Pour l’heure, comment se passe ce premier Grand Prix de l’année à Melbourne, pour Aston Martin F1 ? Andy Cowell, le PDG de l’équipe, bâille-t-il déjà ?

« Nous avons analysé toutes les données de Bahreïn et trouvé les meilleurs réglages pour ce circuit, mais à Melbourne, encore en essais libres, nous avons effectué quelques tests sur les voitures. Nous avons pu tester les deux types de pneus. Bien sûr, tout le monde a perdu un peu de temps à cause des drapeaux rouges. Il s’agit maintenant d’être prêts pour la course. »

L’avenir chez Aston Martin F1 se prépare cependant surtout à Silverstone, au Royaume-Uni, où la nouvelle soufflerie dernier cri de l’équipe est enfin opérationnelle. Qu’est-ce que cela changera par rapport à l’ancienne soufflerie Mercedes F1 qu’utilisait l’équipe ?

« Oui, c’est un projet énorme qui a mobilisé beaucoup de monde, et c’est formidable de la voir enfin opérationnelle en tant que soufflerie officielle pour nos développements. Elle intègre des technologies de pointe, que ce soit au niveau des systèmes de mesure ou du modèle utilisé à l’intérieur. Désormais, tout est sur place… Nos aérodynamiciens n’ont même plus besoin d’enfiler un manteau pour aller travailler dans la soufflerie ! Avant, il fallait charger le modèle dans un camion, parcourir une route cahoteuse, et espérer qu’il soit toujours en bon état à l’arrivée. D’un point de vue efficacité, c’est un énorme pas en avant. »

« Mais surtout, nous devons comprendre comment les flux aérodynamiques interagissent avec la voiture, et c’est toujours un défi. Entre les simulations en soufflerie, en CFD (dynamique des fluides numérique) et les tests en piste, il faut sans cesse comparer et corréler les données. Nous sommes convaincus que cette nouvelle soufflerie va nous permettre de mieux comprendre la physique des flux d’air et d’optimiser chaque détail. »

Quelle a été la réaction d’Adrian Newey lorsqu’il l’a découverte pour la première fois ?

« Oui, nous avons fait une visite, sans avoir besoin de mettre nos manteaux cette fois ! C’était génial de le voir se tenir au centre, observer la technologie, le modèle et les équipements de mesure. Mais très vite, il était déjà de retour dans son bureau d’ingénierie, les yeux rivés sur la réglementation 2026 et en train d’évaluer les compromis nécessaires pour concevoir une voiture de course rapide sous les nouvelles règles. »

Newey travaille donc surtout sur la voiture 2026 : cela veut-il dire qu’Aston Martin F1 abandonnera vite le développement de la voiture de cette année ?

« Excellente question, et c’est quelque chose que nous devons tous gérer. Cette année, nous avons 24 courses à disputer, et nous voulons évidemment développer notre voiture. Mais en parallèle, nous avons un tout nouveau cadre réglementaire pour 2026, avec des changements majeurs. »

« Peut-être que lorsque nous aurons une idée plus claire des forces et faiblesses de notre voiture 2025 après quelques courses, il proposera quelques ajustements. Mais pour l’instant, nous investissons dans nos outils : la nouvelle soufflerie, les équipements en usine, et nous consolidons notre équipe. L’objectif est simple : créer la voiture la plus rapide possible. »

À quelle date Cowell pense-t-il qu’Aston Martin F1 abandonnera tout développement sur la voiture de cette année ?

« Cela dépend. Si vous êtes en tête du championnat, vous mettrez toute votre énergie pour le gagner. Mais nous devons aussi nous préparer aux nouvelles réglementations, et de notre côté, nous passons au statut d’écurie d’usine. »

« Nous développons tous les composants en interne, nous travaillons sur le moteur avec Honda, et nous nous penchons sur les carburants durables avec Aramco. C’est un énorme projet, avec une charge de travail colossale, mais aussi un immense enthousiasme et un esprit d’équipe impressionnant. C’est notre défi, et chaque équipe est dans une situation différente. »