Symonds explique en quoi Schumacher était supérieur à Alonso

Alonso était plus opportuniste dans les relations sociales

Par Alexandre C.

17 août 2018 - 08:36
Symonds explique en quoi Schumacher

Au cours de sa riche et longue carrière, Pat Symonds a travaillé avec Michael Schumacher (notamment chez Benetton, entre 1994 et 1995) comme avec Fernando Alonso (chez Renault, une décennie plus tard). A chaque fois, l’Allemand comme l’Espagnol ont été couronnés de succès aux côtés de Pat Symonds.

L’ingénieur britannique est donc particulièrement bien placé pour déterminer qui, de Michael Schumacher ou de Fernando Alonso, est le meilleur pilote de F1. Cette comparaison aura toutes les chances d’être définitive, puisque le pilote McLaren a annoncé hier qu’il quitterait le monde de la F1 à la fin de la saison…

« Tous deux avaient une éthique de travail exemplaire, un sens aigu du détail, beaucoup de confiance en eux-mêmes, et ils travaillent très étroitement avec leurs ingénieurs » confie-t-il à Speed Week.

« Mais ce qui ressort le plus pour moi, c’est l’estime qu’ils avaient d’eux. Ils savaient sans ambiguïté qu’ils étaient des gagnants. Accepter la défaite, cela ne leur traversait jamais l’esprit. Pour moi, la confiance en soi, c’est un trait de tous les pilotes formidables. »

« Michael était incroyablement bon dans les relations sociales, c’est l’un des gars les plus sympathiques que j’aie jamais rencontrés dans ce sport. Son équipe était très importante pour lui, il connaissait chaque membre de l’écurie par leur nom. Si ç’avait été mon voisin, j’aurais été son meilleur ami. »

« Pour Fernando les gens n’étaient pas aussi importants, il n’apprenait pas tous leurs noms. Il était proche de certaines personnes, mais pas comme Michael. Schumacher savait qu’il avait toute l’équipe derrière lui. Alonso était plus pragmatique, il était sympathique avec tout le monde, mais si vous ne pouviez pas l’aider, il vous oubliait. »

« J’ai seulement vu deux pilotes à s’être mis dans la poche toute l’équipe : Michael Schumacher et Mark Webber. Ils avaient juste cette personnalité très spéciale, ils étaient appréciés par tout le monde, donc l’équipe, littéralement, faisait tout son possible pour les aider. »

Pour Pat Symonds, la comparaison dégage donc un vainqueur : Michael Schumacher.

« Fernando était un bon leader parce que tout le monde le respectait, mais il n’était pas aussi inspirant que Michael. »

« Comme pilotes, ils étaient assez similaires. Les deux pouvaient avoir des performances spéciales, ils arrivaient toujours à extraire ce petit plus. Quand Ross Brawn disait à la radio ce que Michael devait faire, il le faisait exactement, tour après tour. Fernando pouvait y arriver aussi. »

« Les deux étaient incroyables dans la lecture du déroulement d’une course. Mentalement, ils pouvaient s’extraire du pur pilotage pour penser à la course. »

« A Montréal, Fernando Alonso avait pu parler pendant tout un tour, et ce fut son tour le plus rapide ! Il ne semblait pas être ennuyé par cela… Cette capacité mentale est unique chez eux. Ils se rappelaient aussi de tout. Ils avaient tous les deux beaucoup de données à leur disposition, ils savaient comment les gérer, car c’est important d’en tirer les conclusions exactes pour savoir où avancer dans les réglages. L’analyse, c’est ce qui compte, pas votre capacité à retenir les données. »

« Une personne avec une mémoire visuelle formidable saura toujours que cette table est blanche, et à quoi ressemblent les fleurs. Fernando et Michael avaient l’habitude d’expliquer pourquoi cette table était blanche et pourquoi ces fleurs avaient été choisies. »

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