Travailleurs, méticuleux, style de pilotage : Hamilton et Schumacher sont les mêmes pour Shovlin

Le 91e succès de Lewis Hamilton au Nürburgring a forcément fait refleurir les comparaisons entre le pilote Mercedes et Michael Schumacher. Non seulement parce que le Britannique a égalé en Allemagne le record de victoires du Kaiser. Mais aussi parce que le premier a succédé au deuxième à Brackley, en 2013.

Andrew Shovlin, ingénieur de piste en chef chez Mercedes, est ainsi un des mieux placés pour comparer le sextuple champion du monde avec le septuple.

Tout d’abord, à l’image de Michael Schumacher, Lewis Hamilton est un vrai bourreau de travail.

« Il travaille très dur. Ses concurrents aiment peut-être penser qu’il est juste rapide dans la voiture, sans fournir les heures de travail qui vont avec. Mais c’est l’un des pilotes les plus travailleurs que nous ayons jamais connus. »

« C’est sa manière implacable de travailler : chaque occasion manquée est une chose qui doit être réparée avant la prochaine course. Il part travailler avec Bono et Marcus [l’ingénieur de course Peter Bonnington et l’ingénieur de performance Marcus Dudley], son équipe d’ingénieurs et avec tout le reste de l’équipe, pour essayer de comprendre les problèmes. »

Même à 35 ans, poursuit Shovlin, Lewis Hamilton continue de progresser, d’exploiter un potentiel qui ne semble pas avoir encore atteint son plafond.

« Si longtemps après le début de sa carrière, on pense que les pilotes sont en quelque sorte au sommet de leurs capacités, mais Lewis continue de trouver des choses nouvelles et différentes à faire, pour trouver comment tirer le meilleur parti de la voiture et des pneus. »

Shovlin, qui a travaillé avec Schumacher et Hamilton chez Mercedes, estime, sur le plan des caractères, que les deux pilotes "pourraient ne pas être plus différents". Ce qui n’empêche pas d’autres points communs.

« Si vous regardez comment ils pilotent… quand Michael est arrivé dans notre équipe, ce qui ressortait de lui était la façon dont il s’attaquait toujours aux gains marginaux. Peu importe si c’est un centième de seconde, il essayait de le faire et il les récupérait. »

« Ce sont certainement deux caractéristiques que Lewis a beaucoup. Beaucoup de bons pilotes n’ont pas de style particulier, c’est juste que tout ce qui est rapide, ils s’adapteront pour le faire. »

Un autre point commun entre Lewis Hamilton et Michael Schumacher, c’est donc leur capacité à s’adapter aux moindres consignes des ingénieurs, sans rechigner ou remarque particulière.

« Avec Michael, peu importe le nombre de choses que vous lui avez dit de faire sur un tour, qu’il s’agisse de déplacer la répartition de freinage, de savoir où s’occuper des pneus, de ce qu’il doit faire pour les mettre dans la bonne fenêtre, il serait capable de tout mettre ensemble en quelque sorte. »

« Et encore une fois, c’est ce que Lewis fait - assez discrètement, souvent - vous pouvez continuer à superposer une chose sur une autre et il ne l’oublie pas. Il le fait simplement et si vous lui donnez plus de choses à faire, il les ajoute par-dessus. »

La conclusion est ainsi toute trouvée : Hamilton, c’est Schumacher... dans la voiture du moins.

« Donc je pense qu’en ce qui concerne leur manière de piloter dans la voiture, ils sont en fait plus semblables que vous pourriez le croire. C’est juste qu’en dehors de la voiture, ce sont deux personnes très différentes. »