Grosjean aime ’vivre la vie à 300 kilomètres à l’heure’ mais...

L’ancien pilote de F1 a aussi des limites

Par Paul Gombeaud

5 février 2023 - 09:50

Miraculé après son effroyable accident survenu au Grand Prix de Bahreïn en 2020, l’ancien pilote de Formule 1 Romain Grosjean n’a pas raccroché le casque pour autant, lui qui évolue aujourd’hui en IndyCar. Le pilote aujourd’hui âgé de 36 ans en explique les raisons.

"La vie est faite pour être vécue," a déclaré le Français.

"Et si tu veux que rien ne t’arrive, tu restes à la maison et tu ne fais rien. Mais ce n’est pas comme ça que je vois la vie. Je préfère la vivre à 300 kilomètres à l’heure. Profiter de tout ce que je peux. Voler en avion, conduire des voitures de course. M’amuser, plutôt que de me dire : ’Oh, ça pourrait être dangereux. Je vais rester à la maison. Je vais me protéger’. Je pense que si je veux être heureux, je dois être capable de vivre ces choses et d’avoir ces sensations."

"C’est donc ainsi que je vois les choses. C’est tous ces problèmes que vous aviez avant, les embouteillages, les retards d’avion ou autres, dont vous vous plaigniez. Maintenant, vous vous dites : ’Si j’étais mort, je ne serais pas là’. Donc ce n’est pas si grave. Et je pense que c’est comme ça que vous voyez la différence."

Récemment, Grosjean a même obtenu sa licence pour piloter des avions.

"C’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. J’ai pris l’avion jusqu’à Daytona. Et c’est un peu similaire à la course automobile d’une certaine manière, avec la charge de travail et la gestion de la communication et du pilotage de l’avion. Donc certaines choses ont été très faciles."

"Au début, la radio était comme du chinois pour moi, surtout quand ce n’est pas votre langue maternelle ou l’anglais, c’est parfois un peu plus difficile. Mais j’adore ça, cette liberté. C’est juste : ’Profitez de la vie’. Je peux emmener mes enfants aux Bahamas tous les week-ends si je le veux. On peut partir en vacances n’importe où. C’est juste une façon cool de le faire."

"Et puis bien sûr, voler est risqué si vous ne suivez pas les règles, si vous ne regardez pas la météo. En ce moment, il y a une énorme tempête entre la Géorgie et la Caroline du Sud. Je ne volerais pas en ce moment, parce que ce serait prendre un risque fou."

"Les pilotes de course ne sont pas fous"

En revanche, le Français se garde d’acheter une moto rapide, craignant d’avoir un accident en deux roues.

"J’aime la vitesse. J’ai quelque chose avec la vitesse, c’est sûr. Mais je me connais aussi. Je n’ai jamais acheté une moto rapide parce que je sais que je voudrais aller vite sur la moto et que ça finirait mal. J’ai donc une BMW R100 RS de 1981. Ainsi, je ne peux pas aller vite. J’aime juste la conduire pour le plaisir de la conduire."

"C’est pourquoi je pense que vous devez vous connaître et que vous devez savoir ce dont vous êtes capable ou non. Et je n’aime pas que les gens pensent que les pilotes de course sont fous. Nous ne le sommes pas. Nous connaissons les risques, nous connaissons les conséquences, mais nous avons aussi, la plupart du temps, autant de choses que possible sous contrôle."

Mais il n’y a pas que la moto qui fait peur à Grosjean.

"Il y a des tas de choses. J’adore le ski, et il y a beaucoup d’endroits où vous voulez aller skier, mais les choses peuvent mal tourner. Alors oui, j’aime les sensations. J’aime la liberté de pouvoir faire ce que je veux. Mais si je fais du ski de fond, je vais prendre avec moi un guide qui connaît la montagne."

"On peut faire des choses, mais il faut les faire sous contrôle autant que possible. Évidemment, il arrive que les choses ne se passent pas comme vous le voulez. Je pense qu’il faut contrôler ce que l’on peut, mais continuer à profiter de la vie."