A l’aube de son 4e titre, Verstappen admet arriver vers la fin de sa carrière en F1

Max se confie sur sa lassitude et son envie de passer à autre chose

Par Franck Drui

19 novembre 2024 - 11:15
A l'aube de son 4e titre, (…)

Prêt à remporter son quatrième championnat du monde consécutif, ce week-end à Las Vegas s’il finit devant Lando Norris ou lors du Sprint au Qatar le week-end suivant, Max Verstappen a prévenu ses fans de ne pas s’attendre à ce que sa carrière dure éternellement.

Verstappen insiste toujours sur le fait que tout n’est que bonus actuellement pour lui et il se prépare déjà activement à courir ailleurs ou s’occuper de son team de simulation pour dénicher et aider de jeunes talents.

"Je ne vais pas faire ce que Fernando (Alonso) a fait, je peux vous l’assurer," a déclaré le pilote Red Bull, interrogé à quelques jours d’un potentiel nouveau sacre en F1.

En effet, comme Alonso, Verstappen, 27 ans, a fait ses débuts en Formule 1 à l’adolescence. 23 ans plus tard, Alonso, aujourd’hui âgé de 43 ans, est toujours sur la grille et a signé avec Aston Martin pour au moins deux saisons supplémentaires.

"Pour moi, c’est tout simplement ’trop’ de bonnes choses," insiste Verstappen. "J’aime ce que je fais, mais j’ai déjà réalisé ce que je voulais réaliser personnellement. Tout le reste n’est qu’un bonus."

"Quand vous remportez votre huitième ou neuvième titre, c’est juste plus de la même chose. Vous devenez champion du monde, puis champion du monde, et encore champion du monde. Ensuite, votre prochain titre n’a rien de spécial."

"Je ne serai pas là assez longtemps pour gagner dix ou douze titres mondiaux."

En fait, Verstappen est sous contrat avec Red Bull jusqu’en 2028, mais le contrat contient des clauses de sortie et il admet que plusieurs aspects de la F1 moderne le frustrent.

"En karting, ce n’était pas si politique. Nous nous sommes juste amusés, et il s’agissait de la course, rien que ça. En Formule 1, il ne s’agit pas seulement de pilotage. C’était le cas dans le passé, et c’est encore pire maintenant."

Verstappen admet que les réseaux sociaux sont particulièrement frustrants.

"Tout le monde est assis sur le canapé et a une opinion. C’est un peu idiot. Ils sont meilleurs que nous, ils n’ont juste pas de voiture. C’est comme ça qu’ils voient les choses. Ils ne peuvent rien faire, mais ils en savent beaucoup plus que nous. C’est juste ennuyeux."

Verstappen envisage déjà avec enthousiasme sa vie après la retraite de la F1.

"Bien sûr, j’ai mon contrat mais je ne vais pas continuer jusqu’à mes 40 ans. Je veux aussi faire d’autres choses, et je suis détendu à ce sujet."

"Je veux aussi faire d’autres types de courses, mais nous avons maintenant 24 Grands Prix par an, ce qui est beaucoup. Si vous avez la voiture pour cela, c’est bien de pouvoir gagner plus de titres, mais quand vous regardez en arrière, plus tard dans la vie, vous ne voulez pas dire que vous avez couru pendant 40 ans."

"Je suis au sommet de ma vie maintenant, et je ne veux pas penser à 60 ans à comment je pourrais être plus rapide. À un moment donné, on devient plus détendu."

"Je veux aussi aider les jeunes talents qui n’ont pas la chance de commencer leur carrière comme moi."

L’autre grande passion de Verstappen est la simulation de course en ligne de haut niveau, avec son équipe, Redline.

"Je veux trouver des gens dans le monde entier et leur offrir la chance de conduire, s’ils n’ont pas le budget pour cela maintenant."

"Je veux créer un monde en ligne et leur offrir la chance de passer au monde réel. Je veux y investir du temps et m’assurer que cela fonctionne. Je ne peux pas rester éternellement en Formule 1, je veux donc mener à bien d’autres projets."

Jos, le père de Max, confirme que son fils envisage sérieusement l’avenir post-F1.

"Le nombre de courses en Formule 1 devient trop important pour de nombreux pilotes, Max y compris. Il a toujours été très franc à ce sujet."

"Je pense qu’à terme, cela enlève le plaisir. Quand j’ai commencé, il n’y avait que 16 ou 17 courses. Maintenant, il y en a 24, et on le sent chez tout le monde - mécaniciens compris - qui sont toujours sur la route."

"Max est encore plus absent car il doit également travailler sur simulateur et s’engager auprès des sponsors. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point il est souvent loin de chez lui."

Max, lui, s’est moqué de l’idée de passer de la Formule 1 à consultant pour le sport.

"Écoutez, c’est parfaitement normal d’avoir votre propre opinion, car j’en ai une aussi. Je ne le dis pas toujours, car si je donnais toujours mon opinion, nous ne pourrions pas la diffuser très souvent à la télévision. C’est pourquoi je ne devrais jamais devenir commentateur."

"Cela pourrait être sympa pour moi, mais pas pour les autres. Alors je préfère juste aller boire des bons gin tonic quand j’en ai envie."

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