Aldo Costa : Désolé pour Ferrari mais tellement heureux chez Mercedes

Aldo Costa, l’ancien directeur technique de Ferrari, aujourd’hui un des piliers de la réussite de Mercedes en Formule 1, s’est dit désolé de l’état de forme actuel de son ancienne équipe. L’Italien, qui regrette de n’avoir pu continuer sur une voie plus fructueuse avec la Scuderia, estime que Ferrari a pris de très mauvaises décisions ces dernières années.

"Envisager un retour chez Ferrari ? Non je suis très bien où je suis," répond Costa au blog Quotidiano, alors qu’il est en vacances en Italie.

"Devons-nous vraiment parler de Ferrari ? Alors écrivez que je suis désolé. Sincèrement. Je suis natif de la région d’Emilie-Romagne et j’ai travaillé pour une équipe qui était un mythe. Cela ne peut donc pas me plaire de voir leur niveau actuel en F1, même s’ils m’ont viré d’une manière que je ne décrirais pas exactement comme élégante."

"Cela dit, je ne pense toujours pas que Ferrari posera des problèmes à Mercedes en 2015. Nous nous inquiétions bien plus de Red Bull, qui a prouvé et prouve encore avoir une incroyable rapidité de réaction," indique Costa.

Lorsqu’on lui demande donc quels sont les principaux problèmes de Ferrari, l’Italien répond : "Ils ne sont pas concrets selon moi. Ils viennent de très sérieuses erreurs dans la vision stratégique."

"Un exemple ? En 2008, dans l’équipe de course nous avons soutenu qu’il nous fallait une nouvelle soufflerie pour rester compétitifs. On nous a dit qu’il n’y en avait pas besoin. Chez Ferrari, toutes les décisions stratégiques sont prises par Luca di Montezemolo. Autant quand ils ont gagné que quand ils se sont mis à perdre, juste pour être clair."

Quand Costa a quitté Ferrari, les rumeurs disaient que c’est l’influent Fernando Alonso qui avait demandé son départ.

"Je ne crois pas qu’Alonso agissait pour me faire virer. Dans une F1, je le considère comme quelqu’un de génial. En dehors, je n’ai jamais réussi à le comprendre. Pour moi il reste quelqu’un d’énigmatique. Ainsi je ne le vois pas venir chez Mercedes un jour tout comme je ne vois pas Hamilton nous quitter."

Toujours selon les rumeurs, Costa étouffait la créativité de Nikolas Tombazis, le designer en chef de Ferrari.

"Alors son imagination a dû être libérée depuis, non ? Avec les résultats que tout le monde peut constater," se désole Costa.

"Je n’ai plus de rancœur. J’échange encore quelques SMS avec Stefano Domenicali. Ferrari fait maintenant partie de son passé, comme du mien, de celui de Luca Marmorini et de bien d’autres."

Ferrari est donc un chapitre oublié pour Costa.

"Professionnellement, je vis maintenant des moments heureux chez Mercedes. Et je mentirais si je ne disais pas que cela me donne un sentiment de profonde satisfaction. Chez Mercedes, il y a 12 Italiens, tous ingénieurs. Je les ai moi-même recrutés, chez Ferrari où à la sortie de l’école. Tout se passe bien pour nous les tricolores au sein d’une équipe multi-nationale."

"Maintenant, je travaille déjà sur la voiture 2015, de manière normale, comme tous ceux qui font mon travail. Je n’irai par contre plus voir des courses cette saison. Peut-être la Belgique ou Monza encore mais mes priorités sont ailleurs maintenant," conclut-il en référence à la future F1 W06.