Riccardo regrette un peu d’être devenu un pilote de F1

Mais il apprécie tout de même son travail actuel

Par Alexandre C.

12 août 2018 - 13:01
Riccardo regrette un peu d'être (…)

Daniel Ricciardo est une des personnalités du paddock les plus attirantes et attractives pour le public, grâce à sa décontraction et à sa spontanéité naturelles. L’Australien aime surprendre son monde, comme il l’a encore prouvé en décidant, à la surprise générale, de quitter Red Bull pour rejoindre Renault.

Sous ces airs de grand enfant, Daniel Ricciardo n’hésite pas cependant à souvent froncer les sourcils. Sympathique, mais aussi honnête, le futur pilote Renault clame aujourd’hui qu’être pilote de F1 de nos jours n’est pas aussi plaisant qu’il le souhaiterait…

« Les interviews aux médias sont probablement la pire chose en F1 selon moi. Le problème en F1, c’est que vous ne pilotez pas assez. Nous avons 21 courses au programme, mais nous faisons 5000 interviews. Je n’ai pas signé pour être une personnalité médiatique. J’ai signé pour être un pilote de course. Mais l’un ne va pas sans l’autre, et il faut vivre avec. Mais si nous avions plus de courses – et donc moins de bullshit – alors, je serais d’accord pour allonger le calendrier. »

La F1 n’étant pas un monde idéal, Daniel Ricciardo pense déjà à l’après-F1. Qu’est-ce qui pousserait le pousser – non pas prochainement, mais dans une bonne poignée de saisons au moins – à devenir un jeune retraité ?

« Je m’arrêterai en partie parce que je déciderai de faire toutes ces petites choses de la vie quotidienne qui me manquent. Et je veux le faire avant de devenir trop vieux. »

« Actuellement, je pense que le calendrier est vraiment mauvais. Du point de vue logistique ce pourrait être bien mieux organisé. Nous ne devrions pas à avoir courir d’un bout à l’autre du monde en l’espace d’une semaine. Il faudrait s’arranger pour regrouper les courses géographiquement, pour passer plus de temps dans certaines parties du monde – ce que je veux vraiment, vraiment faire. Et puis, les pilotes resteraient plus longtemps dans ce sport. »

« Nous ne passons pas assez de temps dans un pays ou dans une ville. Nous voyons un hôtel, la piste, nous retournons à l’hôtel et nous prenons l’avion… et c’est tout. Gamin, je voulais faire des choses cools comme un road-trip à travers les États-Unis, visiter le Grand Canyon… Ou juste me rendre dans des villes inconnues, regarder un gars jouer au banjo devant 10 personnes – des choses de la vraie vie. Donc nous nous rendons souvent dans des villes aux quatre coins du monde, mais nous ne les découvrons jamais véritablement. »

Le discours de Daniel Ricciardo sur la F1 est contrasté : l’Australien dit apprécier son travail, mais dans le même temps, s’il devait refaire sa vie, ne ferait-il pas d’autres choix ?

« Je suis un peu mal à l’aise quand je vois que certains gars ne prennent pas du plaisir à être un pilote de F1. Oui, j’ai des mauvais jours, et dans ce cas, la F1 peut me lasser totalement. Si je pouvais revenir en arrière, probablement que je ne deviendrais pas un pilote de F1, puisqu’il y a tant de variables frustrantes dans ce sport. »

« Mais dans le même temps, j’adore mon travail, et rien ne peut être parfait. Nous conduisons toujours les voitures les plus rapides de tous les temps. Quand je vois certains pilotes en interviews, je me dis juste ‘Allez, souris quoi…’ Même si c’est pour de faux, fais-le quand même ! »

Pour percer chez Toro Rosso puis chez Red Bull, Daniel Ricciardo a pourtant dû surmonter un certain manque de confiance personnelle initialement.

« Je me rappelle, quand j’étais pilote de réserve pour Toro Rosso, en 2011, et que Sebastian Vettel commençait à dominer… Je regardais ses caméras embarquées et j’étais un peu secoué, je me disais ‘Oh purée, il est rapide ! C’est vraiment spécial, comment je vais y arriver ?’. »

« Mais j’ai cru en moi-même et maintenant, je regarde des vidéos onboards et je réalise que ce n’était pas aussi inatteignable que je le pensais. Je regardais le tour de Seb à Melbourne en 2010, et je me rappelle avoir pensé que pour m’améliorer, il fallait que je prenne tel ou tel virage différemment. Cela m’a fait réaliser quelque chose : ‘Oui, je peux courir contre ces gars’. Je suis allé me coucher assez énervé ce soir-là, principalement parce que je me sentais déjà prêt. »

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