Affaire Gribkowsky : Ecclestone se dit victime de chantage
Le grand argentier admet avoir payé
Gerhard Gribkowsky a été officiellement mis en examen par le parquet de Munich hier pour corruption, détournement de fonds et évasion fiscale dans le cadre de la vente de la Formule 1 en 2006 à CVC. Le banquier qui a traité l’affaire pour la BayernLB est accusé d’avoir reçu 44 millions de dollars de la part de Bernie Ecclestone sous la forme de pot de vin, en passant par des banques situées dans des paradis fiscaux.
Nous ne vous en avons pas beaucoup parlé ces derniers mois car nous attendions que l’affaire implique formellement Bernie Ecclestone. C’est le cas depuis hier lorsque le procureur de Munich a déclaré s’intéresser au rôle joué par Bernie mais surtout parce qu’Ecclestone lui-même a maintenant avoué avoir payé ces 44 millions de dollars à Gribkowsky.
Cependant, selon Ecclestone, il ne s’agit pas d’une somme payée pour un pot de vin mais dans le cadre d’un chantage ! A l’époque Bambino Trust était dans le collimateur du fisc en Angleterre et Ecclestone directement aussi car selon le fisc, il était bien à la tête de ce montage financier complexe. Gribkowsky a menacé Ecclestone de révéler au fisc qu’il pourrait rendre sa vie difficile sur cette histoire. Ecclestone a accepté le chantage, c’est en tout cas sa version officielle.
"J’ai donné ma version aux procureurs et on m’a demandé de ne pas la commenter publiquement jusque maintenant. Gribkowsky voulait me rendre la vie difficile alors que je n’avais rien à voir avec Bambino Trust, sous quelque forme que ce soit. Il me menaçait de dire que c’est moi qui m’en occupait alors que cela faisait cinq ans que le fisc s’occupait de vérifier le trust et cela allait enfin s’arrêter. La dernière chose que je voulais c’est qu’il commence à penser différemment. Je n’ai pas voulu prendre de risques même si tout était absolument ok avec le trust. Gribkowsky ne m’a jamais dit directement "si tu ne me donnes pas ci alors je dirais ça". Il m’a juste laissé entendre le fait qu’il pourrait le faire ou non," déclare Ecclestone dans le Daily Telegraph.
Ecclestone ajoute que ce sont ses avocats qui lui ont recommandé de payer. "Ils m’ont dit que le fisc pourrait me demander de m’expliquer et que je devrais me défendre et que cela me couterait une fortune et trois ans au moins. Mieux valait payer."