Horner s’oppose à Andretti F1 : le compte n’y est pas pour Red Bull
Le fonds anti-dilution est insuffisant
Jusqu’à encore quelques semaines, seules McLaren et Alpine soutenaient l’arrivée d’Andretti en F1, comme 11e équipe.
Depuis qu’Andretti a annoncé un partenariat avec Cadillac, la marque de General Motors, le ton a-t-il changé ?
Oui, en tout cas en partie, par exemple chez Toto Wolff, qui était pourtant l’un des plus farouches opposants au projet Andretti. Le patron de Mercedes avait ainsi qualifié de « message fort » l’annonce de ce partenariat (voir notre article).
James Vowles, le nouveau directeur de Williams F1, s’était également dit « ouvert à la croissance du sport. »
Le fonds anti-dilution de nouveau au centre des critiques
Mais les apparences sont peut-être trompeuses : comme nous vous le rapportions ici, les équipes de F1 craignent que le fonds anti-dilution de 200 millions de dollars ne suffise pas à compenser la perte de revenus (Andretti est censée payer cette somme, les équipes recevant 20 millions chacune). Les écuries chercheraient à tripler ce fonds pour l’avenir – mais pour l’heure, le fonds ne peut être augmenté avant la prochaine signature des Accords Concorde, d’ici 2026.
Pour rappel, le fonds anti-dilution est censé contrebalancer la perte des recettes pour les autres équipes (puisqu’il faudra distribuer les revenus à 11 et non 10 équipes)…
Pour Christian Horner, les comptes n’y sont pas
C’est ainsi bien le fonds anti-dilution que vise Christian Horner, et surtout son insuffisance, dans une sortie faite à Racer : le patron de Red Bull craint que son équipe ne perde des revenus, sans gagner grand-chose en échange…
« Écoutez, Andretti est une grande marque, une grande équipe. Mario, ce qu’il a fait en Formule 1 - en tant qu’Américain également - est fantastique. »
« Il est évident que General Motors et Cadillac seraient deux marques phénoménales à avoir dans ce sport, et je ne pense pas qu’on puisse le contester. »
« Mais comme pour toutes ces choses, la question est de savoir qui va payer. Et vous pouvez supposer que les équipes... si ce sont elles qui paient pour cela - ou qui diluent leurs paiements pour s’y adapter - bien sûr, cela ne sera pas très bien perçu par elles. »
« Si vous introduisez une ou deux équipes supplémentaires, vous diluez la valeur des 10 franchises actuelles, alors que les équipes - en particulier celles du bas de la grille - ont une valeur intrinsèque très gonflée pour le moment. »
Et Christian Horner de proposer un deal à Andretti : pourquoi pas racheter une équipe existante, comme Audi le fait avec Sauber ?
« J’espère qu’une solution pourra être trouvée. Ce qui serait plus convenable, c’est qu’ils [Andretti] soient capables de reprendre l’une des équipes ou des franchises existantes, mais ce sont certainement deux grandes marques qui seraient très, très bienvenues en Formule 1. »
« Depuis 18 ans que je suis impliqué, j’ai vu certaines équipes aller et venir, et je pense que c’est la première fois, au cours des deux dernières années, que les dix équipes ont une base financière solide. Il y a généralement une ou deux équipes qui ont été au bord de l’insolvabilité ou de la faillite. Les dix équipes sont en grande forme, et cela est dû en partie à la popularité du sport, mais aussi au plafond budgétaire et au fait qu’il n’y a que dix billets et dix franchises. »
« La Formule 1 sera très consciente de ne pas diluer cette santé financière, si elle ne veut pas risquer avoir des problèmes plus tard. »
Et quand on rétorque à Christian Horner que deux équipes accueillent positivement l’arrivée d’Andretti, Christian Horner répond plutôt qu’elles pensent d’abord à leur propre intérêt.
« Les deux équipes en soutien (McLaren et Alpine) ont soit un partenariat avec eux aux États-Unis, soit vont leur fournir un moteur. Les huit autres disent : ’Attendez, pourquoi devrions-nous diluer notre part de revenus ?’ »
Horner vote Domenicali
Horner prend ainsi logiquement fait et cause pour la FOM et Stefano Domenicali, qui étaient bien moins impatients que Mohammed Ben Sulayem et la FIA à l’idée d’ajouter une 11e, voire une 12e équipe en F1 (c’est d’ailleurs un des nombreux sujets de discorde entre FIA et FOM, comme nous le rapportions).
« De l’autre côté, vous avez les gars de Liberty Media qui disent : Nous n’allons pas payer pour cela, nous sommes heureux avec 10 franchises saines et compétitives d’un point de vue opérationnel - garages, logistique, motorhomes - tout est plus facile à gérer. »
« Je suis sûr qu’ils préféreraient le modèle Audi, où ils arrivent et acquièrent une franchise existante [Sauber]. »
Comprend-il au moins la position de Mohammed Ben Sulayem et de la FIA ?
« Ce point de vue serait commun à toutes les équipes - il n’est pas pertinent. »
« Comme je l’ai dit, avoir la marque et le nom Andretti et Cadillac en Formule 1 serait fantastique, et j’espère qu’une solution pourra être trouvée. »
« Vous pouvez comprendre la FIA… elle n’a aucune conséquence financière à assumer parce qu’elle ne participe pas au prize money, et elle recevrait des droits d’entrée supplémentaires si d’autres équipes arrivaient. Vous pouvez donc comprendre que la FIA veuille potentiellement plus d’équipes sur la grille. »
Christian Horner menace même de laisser traîner les choses jusqu’aux prochains Accords Concorde, en 2026, où le fonds anti-dilution pourra être renégocié…
« Mais je pense que la FIA doit s’aligner sur le détenteur des droits commerciaux, et les Accords Concorde 2026 semblent être le bon endroit pour traiter cette question. »
« Il faut juste que toutes les parties aient une conversation raisonnable et conviennent de quelque chose de pratique et de réalisable. »
Horner voudrait-il une prime ?
Mais que veut donc Christian Horner ? Veut-il une prime exceptionnelle, une augmentation du fonds anti-dilution pour cette fois ? Il le semble bien...
« Comme toutes ces choses, tout se résume à l’argent, et je pense qu’il y aurait un point de basculement. Si les revenus des équipes étaient compensés à une valeur telle que vous ne perdiez pas d’argent matériellement, alors bien sûr la question est de savoir, quel est ce chiffre ? Et alors, est-ce que ce serait prohibitif pour un nouvel entrant ? »
Une fois encore, le sujet au centre de la discorde semble être le même, c’est-à-dire : l’argent !
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