Haas F1, et maintenant ? Vendre ou ne pas vendre, telle est la question…
Haas, une équipe courtisée, mais pas vendeuse ?
Désormais que Haas a rompu de manière unilatérale mais ô combien compréhensible, ses liens avec Uralkali et conséquemment avec Nikita Mazepin, la question se pose… Que va-t-il advenir de l’équipe ? Est-elle en danger sur le plan financier ?
Gene Haas, peu enthousiasmé par les récentes performances de l’équipe (dernière au classement des constructeurs l’an dernier), ne va-t-il pas en profiter pour vendre son écurie ? Petit tour d’horizon…
Haas, une équipe courtisée…
Dans le contexte actuel, si Gene Haas venait à se décider à vendre l’équipe, il trouverait certainement, et facilement, des acquéreurs.
Le premier client potentiel s’appellerait bien sûr Andretti. On sait que Michael Andretti a lancé le projet, apparemment bien avancé, d’une 11e équipe de F1 d’ici 2024.
Mais ce projet implique de lourds coûts d’entrée : paiement du fonds anti-dilution (200 millions de dollars), construction d’une nouvelle usine au Royaume-Uni, recrutement de centaines d’ingénieurs (il faudra ensuite les former, les équiper…), toute une expertise à mettre en place... Le ticket d’entrée en F1 peut apparaître comme gargantuesque : de quoi handicaper le potentiel d’une équipe Andretti pour quelques années.
Le rachat de Haas permettrait ainsi de disposer immédiatement d’une équipe en place, avec le personnel, l’usine associés. Le projet Andretti deviendrait alors, soudainement, bien plus facile !
Du reste Michael Andretti a confié récemment que le plan A était bien d’essayer d’acheter Haas : « Cela fait deux ans que nous discutons mais Gene n’était pas intéressé par vendre. Nous allons voir si cette nouvelle situation (avec la Russie) va changer les choses. S’il veut que nous l’appelions, nous le ferons. Et il a mon numéro. Il est assez amusant mais difficile à décrypter. Peut-être qu’il en aura marre de tout ça, je ne sais pas. »
On peut penser qu’étant donné la situation actuelle, Andretti essaiera au moins de revenir à la charge…
L’autre équipe à être intéressée, possiblement, par un rachat de Haas pourrait être Ferrari. Un rachat ne ferait en réalité qu’avaliser la lente « vassalisation » de Haas par rapport à Ferrari.
Alors qu’un bâtiment accueillant les ingénieurs Haas a été construit à… Maranello, la base historique de Ferrari, nous avons aussi récemment appris que la nouvelle Haas avait été conçue pour moitié par des ex-ingénieurs Ferrari !
La Scuderia pourrait ainsi disposer d’une équipe officielle B, pour clarifier la situation avec le reste du plateau. Cela serait également utile pour placer les jeunes pilotes Ferrari, comme Antonio Giovinazzi qui demeure disponible, ou bien encore pourquoi pas Callum Ilott et Arthur Leclerc dans le futur (puisque la situation de Robert Shwartzman s’est compliquée…).
Alpine, autre équipe d’usine sans écurie-B officielle, ni même officieuse, tentera-t-elle aussi une manœuvre désespérée pour avoir son « Haas » ou son « AlphaTauri » à elle ?
Pourquoi Gene Haas n’a cependant pas intérêt à vendre… tout de suite
Cependant ces hypothèses ont un prérequis : que Gene Haas soit vendeur. Or trois arguments poussent à penser qu’il ne le sera pas.
Il y a d’abord une logique de négociation : on ne vend pas en situation de faiblesse apparente, tout simplement parce que dans ce cas, les revenus attendus de la vente de l’équipe seront bien moindres pour Gene Haas.
De surcroît, Haas est-elle vraiment en position de faiblesse ? A-t-elle besoin de vendre ? Pas nécessairement. Günther Steiner, peut-être de manière surprenante, a en effet tenu récemment des propos très rassurants sur la situation financière de Haas : « Sur le plan financier, nous sommes OK. Cela n’a pas d’impact sur l’équipe, sur la façon dont nous la gérons, sur ce que nous faisons et sur ce que nous prévoyons pour cette saison. Il y a d’autres moyens d’obtenir des fonds. Il n’y a pas de problème avec un sponsor en particulier a ainsi confié le directeur d’écurie. »
Haas pourrait aussi attirer d’autres sponsors, notamment des USA, maintenant que la place est libre.
Enfin – troisième argument pour lequel Gene Haas n’aurait pas intérêt à vendre – son équipe vaudra certainement bien davantage dans quelques années.
Avec les budgets plafonnés, qui permettent aux petites équipes d’être à la fois plus compétitives et plus rentables ; avec les revenus de la F1 qui ne font que croître, avec une popularité en plein boom aux USA (or Haas est une équipe américaine), Gene Haas peut s’attendre à ce que le cash flow comme la valeur de son équipe augmentent avec les années.
Zak Brown estimait même il y a peu qu’une équipe de F1 vaudrait bientôt 1 milliard de dollars : « McLaren sera une équipe de course rentable dans un avenir pas si lointain. Avant la mise en place du plafond budgétaire, je ne pense pas que vous auriez pu dire cela. Il s’agissait d’un sport où il fallait dépenser autant que l’équipe la plus dépensière, de sorte que la franchise consistait davantage à savoir qui pouvait se permettre de perdre le plus, ce qui n’est pas un modèle de franchise très attrayant pour beaucoup de gens Je pense que dans trois, quatre ou cinq ans, nous verrons des équipes de Formule 1 se négocier à plus d’un milliard de dollars, en supposant que quelqu’un veuille vendre. »
Du reste il faut se rappeler que Haas peut être rentable sans dépenser trop de budget dès maintenant, notamment grâce à ses liens avec Dallara et Ferrari.
En somme, Gene Haas a tout intérêt à maintenir à flots son équipe pendant au moins quelques saisons… avant de peut-être la vendre à fort bon prix ! Le propriétaire de machines-outils a peut-être finalement fait un bon pari financier en achetant une équipe.
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