Comment la FIA va-t-elle contrôler le marsouinage des F1 ?

L’oscillation sera mesurée grâce à une équation

Par Emmanuel Touzot

3 juillet 2022 - 08:46
Comment la FIA va-t-elle contrôler (…)

La FIA a commencé à donner des détails sur la manière dont elle mesurera l’oscillation des F1 à partir du Grand Prix de France, afin de pouvoir limiter le problème de sécurité qui découle. Les équipes devront respecter une certaine métrique afin de ne pas infliger trop de rebonds à leurs pilotes.

Le marsouinage a atteint un seuil tellement élevé à Bakou que la fédération a décidé de s’en mêler, ce qui n’a pas plu à Christian Horner, le directeur de Red Bull. Mercedes F1 a depuis reconnu qu’à Bakou, les W13 n’auraient pas respecté les mesures mises en place par la FIA.

En effet, la direction de course a établi une formule mathématique (à retrouver en bas de cet article pour les passionnés de chiffres) pour mesurer l’oscillation des voitures, et commencé à détailler les contours de ces contrôles. On sait déjà qu’ils se feront sur l’ensemble d’une course ou d’un Sprint, avec des mesures qui s’effectueront sur tous les tours officiels.

Un accéléromètre standardisé devra être installé dans la voiture, près du centre de gravité. Les équipes devront fournir une preuve de l’installation de l’appareil, ainsi que son numéro de série. La FIA aura un accès illimité aux données dudit capteur.

De là, des mesures d’oscillation seront prises tout au long de la course, et c’est la moyenne de ces oscillations que la fédération prendra en compte. La directive technique stipule que la moyenne des oscillations devra être inférieure au résultat de l’équation, qui se calculera en J/kg/100km.

Une autre limite pour mesurer les mouvements

Cette AOM, qui est donc la métrique calculée en J/kg/100km, n’est pas la seule mesure que la FIA mettra en place à partir du Grand Prix de France. En effet, la directive technique calculera aussi la flexibilité et la dégradation de la planche de bois qui se situe sous la voiture.

La FIA précise que ces mesures seront complémentaires de celle sur l’oscillation pour voir si le marsouinage, le talonnage ou les rebonds présentent un quelconque risque pour la sécurité des pilotes. Ainsi, la planche ne devra pas avoir une flexibilité de plus de 2 mm, à n’importe quel endroit de la pièce. Si c’est le cas, la FIA considérera que la voiture ne respecte pas les Articles 3.5.9e et 3.15.8a du Règlement Technique.

Ces Articles du Règlement Technique se nomment respectivement "Montage de la planche" et "Flexibilité du Plancher Central", et ils regroupent toutes les mesures inhérentes à la planche et à ce qu’elle est censée supporter.

Dans les faits, cela empêchera aussi les équipes de profiter du montage de la planche pour avoir une marge sur la manière dont cette planche est fixée, ce qui était parfois le cas jusqu’ici. Désormais, toutes les mesures seront plus strictes, et tout manquement à celles-ci sera considéré comme une infraction technique.

Une exclusion à prévoir... après trois infractions

Cette directive venant s’ajouter au Règlement Technique, une infraction renverra immédiatement à une brèche de ce règlement, et donc aux sanctions qui s’appliquent automatiquement lorsque celui-ci n’est pas respecté.

Toute voiture qui sera hors des limites sera ainsi sujette, après confirmation par les commissaires et possible réclamation de l’équipe, à une disqualification pure et simple. La sanction n’est pas encore confirmée, mais les équipes étaient déjà convaincues ce samedi que ce serait la punition appliquée.

La seule nuance est que pour ce début de mise en place de la directive, les équipes auront le droit à l’erreur. Il faudra en effet atteindre trois manquements au règlement pour voir une sanction s’appliquer. La directive arrivera officiellement en France, et la FIA a le temps, d’ici là et avec l’aide des équipes, de peaufiner encore son application.

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