Accords Concorde : Vasseur et Vowles pensent qu’Andretti pourrait tout gâcher

Les Accords Concorde actuels expireront à la fin de l’année 2025… et les équipes commencent forcément à penser à la prochaine négociation.

La question de la répartition des revenus sera de nouveau au centre – avec le sujet de la possible arrivée d’Andretti, une 11e équipe. Ce dont ne veulent pas les structures existantes.

Faudra-t-il aussi, même si la F1 reste à 10 équipes, revoir la répartition des revenus ? Augmenter le fonds anti-dilution ?

Et si Andretti arrive, une solution ne serait-elle pas aussi de conserver l’attribution du ‘prize-money’ seulement aux 10 équipes les mieux classées, comme par le passé ? Afin qu’une aucune équipe, sauf une, ne perde de l’argent…

Bref, quelle est la formule idéale ? Les directeurs d’équipe ont été interrogés sur ce point au Qatar le week-end dernier.

Pour Frédéric Vasseur, c’est clair : peu importe la formule, si une 11e équipe arrive, les 10 autres seront perdantes.

Le patron de la Scuderia est même très remonté : on augmente les plafonds budgétaires, tandis que la FIA pense à diluer les revenus !

« OK, peu importe le format, l’organisation et les règles. Au final, si vous êtes 11 équipes, vous êtes plus exposé que si vous êtes 10. Tout le monde est positif, optimiste sur la situation financière de la F1, mais je ne suis pas sûr que cela restera ainsi pour toujours. Et il faut vraiment y prêter attention. »

« Je peux parfaitement comprendre la situation de Peter (Bayer, chez AlphaTauri) car j’étais exactement dans la même il y a 12 mois (chez Alfa Romeo). Et ce n’est pas non plus facile de gérer une entreprise et de faire des prévisions quand ce genre de changement est si fréquent - et honnêtement, nous n’apprenons pas du passé et c’est un gros problème. »

Andrea Stella, pour McLaren, est lui moins offensif sur les prochains Accords Concorde. Il se contente d’une réponse un peu plate, politiquement correcte…

« Eh bien, c’est compliqué car il pourrait y avoir des implications. Parfois, ces implications peuvent ne pas être claires dès le premier cycle de conversations. Donc, comme toute autre équipe, nous aurons des conversations avec la F1, avec la FIA, et nous verrons quelles sont les propositions et nous ferons une évaluation minutieuse. Je pense donc que c’est une question délicate qui mérite réflexion. »

Vowles en remet une couche sur Andretti

James Vowles, pour Williams, est lui l’un des plus fervents opposants à l’arrivée d’une 11e équipe. Surtout si les revenus finissent par être distribués seulement aux 10 équipes les mieux classées : la 11e, cela pourrait être Williams…

« Ce n’est pas qu’il n’y a pas de place pour une 11ème équipe, c’est juste qu’il faut être financièrement stable pour le faire. Et c’est aussi le point de vue de Fred, dans une certaine mesure. La F1 se dirige vers la stabilité financière pour la première fois depuis toujours, vraiment. Arrivons à ce point et voyons où nous en sommes. »

« Mais j’ai la responsabilité de 900 personnes sur mes épaules. Nous n’avons pas encore compris ou vu, comment le gâteau (des revenus) pourrait grandir (avec Andretti). De telle manière à ce que je n’ai pas à demander à mon conseil d’administration, à mes propriétaires, fondamentalement, encore plus d’argent. Or pour le moment c’est la direction dans laquelle nous allons et c’est notre préoccupation. »

Enfin Peter Bayer, le PDG d’AlphaTauri, répond dans la même veine que Stella : n’étalons pas le linge sale de la F1 en public…

« Rien à ajouter, vraiment. Je pense que c’est un processus continu et les négociations des Accords Concorde la dernière fois ont duré deux ans. J’espère que cette fois, nous y parviendrons plus rapidement, mais c’est quelque chose qui sera discuté à huis clos avec les personnes responsables. »