Spa-Francorchamps : Le point technique

Spa est le circuit le plus difficile de l’année pour les groupes propulseurs. Plus de 65% des sept kilomètres sont parcourus à pleine charge, soit 73 secondes par tour. Il s’agit de la plus forte valeur cumulée de la saison. La première section à pleine charge va de l’épingle de la Source à la chicane des Combes. Le pilote met environ 25 secondes à parcourir cette portion avec l’accélérateur à fond. Cette distance est à peine moins importante qu’une piste de décollage de l’aéroport Charles de Gaulle.

La piste descend d’environ 40 mètres au niveau de la Source, pour culminer à 80 mètres aux Combes. La pente de 25% est équivalente aux cols les plus escarpés du Tour de France. La descente a tendance à plaquer les parties mobiles vers le sol. Au sommet de la crête, la force verticale s’inverse soudainement à -3g pour laisser les composants internes sans charge. Ce phénomène peut être comparé aux sensations des montagnes russes, quand votre corps donne l’impression d’être tassé vers le fond du siège… puis léger comme une plume au sommet !

Le turbo fonctionnera au plus près de sa vitesse maximale pour rester en phase avec les régimes élevés du moteur à combustion interne. L’altitude contribuera à augmenter un peu plus le régime. À l’extrême, le turbo tournera à plus de 95 000 tr/min, soit 1 500 révolutions par seconde !

Spa est un des circuits les plus exigeants pour le MGU-K. Chaque freinage arrive après une longue accélération et l’énergie dissipée par les freins est énorme. La meilleure opportunité de récupération d’énergie est la chicane de l’Arrêt de Bus, lorsque le pilote passe soudainement de 300 à 75 km/h.

Les courbes rapides comme Pouhon et Fagnes constituent les meilleures opportunités de récupérer de l’énergie par le MGU-H. Cette énergie permettra d’alimenter le MGU-K et le moteur à combustion interne lors de la longue accélération dans Blanchimont.

Les virages importants de Spa :

T1 – Le tour commence par l’épingle de la Source, le virage le plus lent de ce circuit de 7,004 km.

T3 – L’accélération vers l’Eau Rouge et le Raidillon crée une compression extrême des suspensions lorsque le relief passe de la descente à la montée. Une bonne puissance du moteur est nécessaire pour gravir la côte.

T7 – En exploitant la différence de vitesse au freinage des Combes, il est facilement possible de dépasser à cet endroit.

T10 – Cet enchaînement de courbes plus techniques – Bruxelles et Rivage – nécessite un bon niveau de grip mécanique.

T12 - Pouhon est un double-gauche très rapide, dont la sortie s’effectue à fond pour filer vers le Campus.

T15 – Les deux virages à droite de Stavelot et Paul Frère sont cruciaux pour conserver la vitesse dans la courbe de Blanchimont, négociée en aveugle. La précision dans le placement de la voiture est primordiale.

T19 – Précédemment connue sous le nom d’Arrêt de Bus, la dernière chicane est très serrée avec son enchaînement droite-gauche. Il est possible de dépasser juste avant.