Pourquoi n´y a-t-il plus de pilote autrichien sur la grille ?
Le manque d´infrastructures n´aide pas
À part quelques intermèdes, il y a toujours eu un Autrichien à bord d´une monoplace de Formule 1 entre 1960 et 2007. Alexander Wurz est le dernier pilote originaire du pays de Strauss à avoir roulé en catégorie reine.
Ce fait est d´autant plus surprenant quand on sait que Red Bull a été fondée et appartient toujours à Dietrich Mateschitz, né en Styrie. De plus, l´écurie a son propre programme pour les jeunes talents.
En revanche, le pays est très représenté au sein de différentes équipes et ce à des postes clefs, comme Niki Lauda, Toto Wolff, Franz Tost ou encore Monisha Kaltenborn.
Pourquoi n´y a-t-il plus de pilote représentant l´Autriche en Formule 1, malgré un Grand Prix à domicile et une grande histoire attachée à la discipline ?
Le responsable du programme des pilotes de Red Bull, Helmut Marko, a sa petite idée.
« Généralement, les jeunes talents commencent à rouler en kart à 6, 8 ou 10 ans. Il n´y a pas vraiment d´infrastructures pour le karting dans le pays. Donc quand les jeunes Autrichiens arrivent en compétition, ils n´ont pas vraiment d´expérience en la matière. »
« De plus, il n´y a en ce moment aucun de mes jeunes compatriotes qui ait le potentiel pour terminer une course sur un podium. »
Or, c´est bien l´exigence première du programme du Taureau Rouge : depuis que Marko a élevé le niveau de sélection, les résultats sont au rendez-vous. Sebastian Vettel est devenu quadruple champion du monde sous les couleurs de la boisson énergisante, Daniel Ricciardo et Max Verstappen prouvent également que la stratégie restrictive de l´écurie est payante.
Marko n´exclut pas d´intégrer un Autrichien à son programme tant que celui-ci a le niveau exigé.
« Pourquoi pas, tant que la personne est capable de gagner des courses… mais juste être avec nous à cause de la nationalité, ce n´est pas suffisant. »
Le dernier jeune pilote autrichien qui a été dans la ligne de mire de Red Bull fut Lucas Auer, le neveu de Gerhard Berger. Mais il n´a pas su se montrer à la hauteur, ne remplissant pas les critères très sélectifs de la filière et ne fut donc pas retenu.
Niki Lauda a quant à lui un autre jeune homme en vue : Ferdinand de Habsbourg, l´arrière-petit-fils du dernier empereur d´Autriche. Le protégé d´Alexander Wurz a beaucoup séduit en décrochant récemment la pole position à bord de sa Formule Renault. Même s´il n´a pu partir que de la troisième place à cause d´une pénalité, il a réussi à finir deuxième, sur un circuit où il n´est pas aisé de dépasser.
« Ce qu´il a réussi à faire ce jour-là était vraiment impressionnant » avoue Lauda fasciné.
Mais le directeur exécutif reste comme de coutume très pragmatique et ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs.
« Je me suis retrouvé un jour à côté de lui lors d´un voyage en avion. Il s´est montré très intéressé par la Formule 1, comme chaque jeune homme. Mais avant d´en arriver là, il faut pouvoir faire tes preuves dans deux, trois formules de promotion. Sinon, cela n´a aucun sens de débarquer en Formule 1 car, sans expérience assez solide, il n’y a aucune chance de pouvoir y rester » conclut-il.