Consignes d’équipe : et maintenant que faire ?

Quarante-huit heures après le verdict clément envers Ferrari et la reconnaissance de la FIA que la règle concernant l’interdiction des consignes d’équipe était à revoir ou à abolir dans le futur, les avis commencent à se faire un peu plus nombreux du côté des directeurs d’équipe, restés silencieux avant le Conseil Mondial.

Les deux premiers sont Peter Sauber et Frank Williams, qui ont chacun écrit une lettre à la FIA pour soutenir Ferrari et indiquer que cette règle, la fameuse règle 39.1 du règlement sportif, n’était plus tenable.

"Toutes les équipes sont favorables aux consignes quand elles ont du sens, mais personne ou presque ne l’admet ouvertement. Avec Williams, nous avons été les seuls à écrire à la FIA pour le dire," déclare Peter Sauber.

"Nous ne sommes pas les amis de Ferrari mais nous pensons juste qu’une interdiction complète des consignes d’équipe n’est pas nécessaire. Nous avons écrit cette lettre car nous sommes sincères. Cela va faire l’objet de discussions. La règle peut être supprimée ou alors on pourrait penser que les consignes pourraient juste être applicables lors de la deuxième moitié du championnat," ajoute Frank Williams.

La FIA s’étant montrée docile concernant l’utilisation des consignes chez Ferrari, Christian Horner n’exclut plus d’employer des tactiques similaires s’il faut favoriser un pilote d’ici la fin de la saison. Étant donnée l’ultra-compétitivité des équipes et des pilotes se battant pour le titre, chaque équipe devra certainement s’y adonner. "C’est presque certain que les trois équipes en lutte vont devoir considérer l’utilisation de consignes. Si j’avais su ce que ça me couterait, je l’aurai utilisé à Istanbul !," plaisante Horner, à propos de l’accrochage de ses deux pilotes en Turquie.

"Ferrari pense qu’ils passeraient pour des idiots s’ils perdaient le titre pour cinq points," poursuit Horner. "Mais si c’est nous qui perdons le titre pour cinq points, en autorisant Mark et Sebastian à se battre, alors c’est nous qui passerions pour des idiots."

Chez McLaren on ne compte pas changer de stratégie... pour le moment ! "Cette décision de ne pas sanctionner Ferrari n’aura aucun impact sur nos agissements ce week-end," confirme Whitmarsh. "En fait je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé. Ils semblent convaincu à la FIA que Ferrari est coupable, mais ils n’appliquent pas de sanction, faute de preuves. Dans ce cas il aurait aussi fallu retirer l’amende. Je vous avoue que je cherche encore la logique. On espérait la lumière et finalement on se retrouve encore plus dans le brouillard qu’avant. Quoi qu’il en soit la règle est encore en place cette année, même si ce jugement a créé un précédent..."

Bernie Ecclestone est pour l’abolition de la règle, c’est ce qu’il soutiendra en novembre. "Qu’est-ce qu’un ordre d’équipe ? Quelque chose qui est mis en place 30 minutes avant la course ? Un mois avant ? Cela n’a aucun sens. Pour moi il ne faut pas confondre cela avec une stratégie d’équipe, ce qui doit être permis. Je recommanderai donc à la FIA d’abolir cette règle."