Boullier : Je suis surpris du niveau atteint par le moteur Mercedes

Eric Boullier a fait le choix de changer d’équipe au cours de l’hiver. Le Français a pris une partie des fonctions de Martin Whitmarsh, celle de patron d’équipe en piste et côté technique, partageant le reste des responsabilités avec Jonathan Neale, en attendant la nomination d’une autre personne qui sera choisie par Ron Dennis.

Ce fonctionnement, qui ressemble à celui de Mercedes, semble convenir au Français.

"L’idée est de partager les tâches entre Jonathan Neale et moi. Tout ce qui est du domaine de la technologie de l’information, des finances ou du juridique, c’est pour lui. La course et l’ingénierie c’est pour moi. Sur la piste je suis donc le patron à 100%. A l’usine, je ne supervise qu’une partie. C’était déjà un peu comme cela dans mon équipe précédente (Lotus). Les responsabilités étaient déjà partagées. Quand les équipes aboliront le terme de patron d’équipe, nous serons enfin modernes," confie Boullier au site officiel de la F1.

Il a réussi à gérer une équipe Lotus au top avec peu de ressources. "Peut-être qu’avoir ce genre de talent est bon de nos jours. La F1 a changé en 10 ans et c’est peut-être bon pour McLaren d’avoir quelqu’un qui a cette expérience."

Boullier refuse d’indiquer pourquoi il est parti de Lotus mais souligne que "McLaren était l’équipe que je suivais quant j’étais petit. L’ère d’Ayrton Senna et Alain Prost. Ma décision était prise quand j’ai eu cette proposition de Ron Dennis avant même qu’il ait eu le temps de finir de dire le mot McLaren !"

Le Français travaille maintenant avec Mercedes (avant de passer à Honda). Est-il surpris des problèmes de Renault, qu’il a côtoyé pendant tant d’années ?

"Oui d’une certaine façon. Avec deux équipes comme Red Bull et Lotus tout le monde attendait Renault dans une meilleure situation qu’aujourd’hui. Mais je dirai aussi que je suis surpris du niveau atteint par Mercedes et de leur minutie dans les détails."

"Je pense que Mercedes sera très forte avec sa propre équipe mais d’autres n’ont pas encore montré tous leurs développements. J’ai déjà une idée claire de ce que nous voulons : gagner des courses, au moins une. Pour le début de saison, la fiabilité sera la clé pendant 4 courses puis, à Barcelone, la vraie hiérarchie apparaitra. Peut-être qu’avant d’y être nous verrons plus de voitures abandonner qu’à l’arrivée ! "

De manière ironique, Boullier va se retrouver avec une situation déjà connue chez Lotus avec Kimi Raikkonen et Romain Grojsean ces 2 dernières années : un ancien champion du monde, Jenson Button, associé à un diamant brut à polir, Kevin Magnussen.

"Cela me rappelle quelque chose ! C’est heureusement le bon timing pour cette association. C’est bien que Jenson ait quelqu’un de si motivé à ses côtés. Ils s’entendent très bien. Ils bénéficieront l’un de l’autre et cela fera progresser l’équipe."