Alonso : Quand il sera temps, je m’en irai

"Je vais le sentir"

Par Franck Drui

19 juin 2016 - 09:29
Alonso : Quand il sera temps, je (...)

Fernando Alonso cherche toujours à obtenir un 3e titre de champion du monde et il espère bien avoir misé sur la bonne équipe avec McLaren Honda.

L’Espagnol, qui se rapproche de sa fin de carrière, sait que sans quelques points perdus ici ou là en 2007, 2010 ou 2012, il aurait pu déjà être un quintuple champion du monde.

"Je connais ces statistiques. Je sais que ces quelques points auraient changé mon palmarès. Mais c’est ainsi. J’ai appris à ne pas regarder en arrière. Je n’ai pas le pouvoir de changer le passé. Mais je suis fier de ce que j’ai réussi. J’ai commis des erreurs, j’ai eu de la malchance. Mais c’est ainsi. Si cela m’est arrivé c’est que c’était écrit. Pour l’instant on ne comprend pas les raisons qui ont conduit à cela. Mais peut-être qu’un jour on comprendra," déclare Alonso dans une interview donnée à L’Equipe.

L’Espagnol relativise toutefois : deux titres, "c’est bien plus que ce que j’aurais jamais osé imaginer."

"Je viens d’un milieu modeste, mon père travaillait dans une usine d’armement, ma mère au rayon parfumerie d’un grand magasin. Je suis devenu pilote de Formule 1 en remportant un titre mondial en karting. Et aujourd’hui, après quinze années passées dans la discipline, avec ces deux couronnes, des victoires en Grands Prix, en ayant roulé pour les plus prestigieuses écuries du plateau, avec un solide compte en banque, un programme pour mon avenir avec le musée et l’académie, il est impossible de se plaindre, non ?"

Et l’après Formule 1 ? Cette période est encore floue pour Alonso, qui cible toutefois une seule course à faire au moins : les 24 Heures du Mans.

"Il est encore trop tôt pour en parler. La vie d’un pilote de Grands Prix est très exigeante et très chronophage. Je suis 365 jours par an concentré sur la F1, que ce soit au niveau du pilotage ou de l’entraînement. Une fois que je vais la quitter, je crois que je vais apprécier un retour à la vie normale. Un temps. Après, j’ai peur de souffrir d’un manque de compétition et d’adrénaline. C’est ma vie. Il est très possible que je continue de rouler dans une catégorie moins exigeante. Le Mans serait parfait. On n’a pas à être loin de chez soi toute l’année."

"Le Mans est une épreuve qui m’attire beaucoup. Pour un champion du monde, c’est quelque chose de très tentant. Indy 500 pourrait l’être aussi mais je ne crois pas que j’aurai ni le temps ni l’envie d’adapter mon style à cette catégorie."

"Quand il sera temps, je m’en irai. Je vais le sentir. Quand vous n’êtes plus assez rapide, quand vous n’appréciez plus, quand vous n’êtes plus capable de satisfaire les demandes, vous le savez... Là, j’ai le sentiment de vivre la fin de mon rêve. Petit, mon père m’avait construit un kart aux couleurs de la McLaren-Honda de Senna. Je suis au volant d’une McLaren-Honda. J’ai un peu l’impression de boucler la boucle de manière romantique. Pourtant, si vous regardez Räikkönen, Button ou Massa, on a le sentiment qu’ils ne s’arrêteront jamais... (Il hésite longuement.) Je ne serai probablement pas comme ça."

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