L’Ukraine demande à la FIA d’exclure les pilotes russes des compétitions

Mazepin et Shwartzman concernés

Par Alexandre C.

28 février 2022 - 15:49
L'Ukraine demande à la FIA (…)

Avec les récentes sanctions pesant sur la Russie, suite à l’invasion de l’Ukraine, il semble de moins en moins probable que Uralkali, firme de Dimitri Mazepin, puisse continuer à s’engager en F1 – ne serait-ce qu’en raison du blocage des transferts d’argent.

La plupart des banques russes pourraient en effet être exclues de Swift, le système de paiement international ; il n’est pas encore certain que cela concerne Mazepin père ou Uralkali, mais étant donné la proximité de l’oligarque avec le pouvoir poutinien (voir notre article), le contraire serait étonnant.

Si Uralkali ne peut payer Haas, il ne fait nul doute que le contrat avec l’équipe sera rompu ; et Nikita Mazepin perdrait son baquet de pilote (payant).

Le pilote Haas pourrait de toute manière ne plus obtenir des visas nécessaires pour se rendre dans les pays organisateurs de Grands Prix – et ne plus pouvoir faire des allers-retours entre la Russie et l’Occident, puisque la plupart des pays nord-américains ou européens ont exclu la Russie de leur espace aérien.

De toute manière, Nikita Mazepin pourrait ne pas avoir le choix : la FIA a été invitée par la Fédération ukrainienne d’automobile à empêcher les pilotes licenciés des fédérations russes et biélorusses à concourir aux événements de la Fédération hors de leurs pays.

Cela concernerait Nikita Mazepin bien sûr, mais aussi d’autres pilotes comme Robert Shwartzman, qui doit pourtant rouler en essais libres avec Ferrari cette année.

La FIA sous pression

Alors que la FOM a annoncé que le Grand Prix de Russie ne pourrait se tenir « dans les circonstances actuelles », la FIA se retrouve en effet sous pression pour prendre des mesures supplémentaires, comme l’ensemble des autres fédérations internationales. La Fédération internationale de Moto a d’ailleurs d’ores et déjà annoncé annuler tous les événements en Russie cette année.

La FIFA a aussi annoncé que les équipes « russes » ne pourraient se prévaloir du drapeau ou de l’hymne russe, sans bannir pour le moment les équipes de toute compétition. Les matchs de la Russie (ou plutôt de la « Fédération russe de football ») pourront toujours se tenir, mais en terrain neutre. Des décisions jugées très timorées et d’ailleurs critiquées par bien des footballeurs, notamment polonais.

Bref, si la FIFA a peu réagi, la FIA est invitée à aller un cran plus loin, voire beaucoup plus loin, pour montrer l’exemple aux autres fédérations internationales.

La pression médiatique est d’ailleurs accentuée par les prises de position de plusieurs pilotes, comme de Sebastian Vettel qui a annoncé que de toute manière, il ne se rendrait pas en Russie cette année même si le Grand Prix à Sotchi était finalement sauvé (il n’est pas pour le moment formellement annulé).

La FIA pourrait faire ce pas en avant dans les sanctions, si elle suit la demande de la Fédération automobile ukrainienne, en ne permettant donc plus aux pilotes licenciés des fédérations russes et biélorusses de concourir à des événements placés sous l’égide de la FIA – Nikita Mazepin a une licence de pilote obtenue en lien avec la Fédération automobile de Russie.

Le pilote Haas doit déjà courir sous « drapeau neutre » suite aux sanctions du Tribunal Arbitral du Sport concernant les pratiques de dopage en Russie, mais peut encore courir… Ce ne serait plus le cas avec ces nouvelles sanctions demandées par la Fédération ukrainienne.

Cette dernière demande aussi à ce que la Russie et la Biélorussie soit formellement exclues de toute organisation d’événements FIA ; et qu’elles n’aient plus la possibilité d’employer leurs drapeaux et symboles étatiques. Elle exige enfin l’expulsion des Russes et Biélorusses de la FIA, y compris de ses commissions.

Que va faire la FIA ? Le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem a déjà écrit à la Fédération automobile ukrainienne pour « offrir son plein soutien et celui de la FIA. » Est-ce un indice ?

« Malgré le fait que Kiev et la plupart des villes ukrainiennes sont sous le feu des missiles de croisière et balistiques, qu’il y a des blessés et des victimes civiles, le personnel de la FAU continue à exercer ses fonctions en ligne depuis leurs emplacements réels » a pour sa part déclaré Leonid Kostyuchenko (le président de la Fédération ukrainienne) à Ben Sulayem.

« Compte tenu de la situation actuelle, la FAU prépare une proposition pour d’éventuelles mesures de soutien de la part de la FIA pour la période d’après-guerre, lorsque toutes les ressources de l’État seront dirigées vers la reconstruction. »

Nous discuterons de ce sujet ce mardi soir à 20h30 dans Grand Prix, votre émission 100% F1.

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