Le GP de Russie plus que jamais menacé, le volant de Mazepin aussi ?

Les sanctions d’hier renforcent encore l’hypothèse

Par Alexandre C.

25 février 2022 - 11:52
Le GP de Russie plus que jamais (...)

Plus les heures passent et plus l’annulation du Grand Prix de Russie, prévu en septembre à Sotchi, paraît inéluctable.

Aujourd’hui la Russie a annoncé bannir de son espace aérien les vols « liés » au Royaume-Uni. Puisque la majorité des équipes de F1 sont basées en Grande-Bretagne, il semble probable que de fait, elles ne pourront se rendre à Sotchi.

Les grands événements sportifs commencent aussi à être déplacés de Russie vers l’Europe. Par exemple la finale de la Ligue des Champions de football a été transférée de Saint-Pétersbourg à Paris. L’UEFA a aussi décidé que tous les matchs qui devaient avoir lieu en Russie ou en Ukraine seraient disputés sur terrain neutre.

L’Australie demande l’annulation du GP de Russie

Que l’on parle des sanctions à venir ou de la pression médiatique et politique, on ne voit pas comment la F1 (qui souhaite se développer aux États-Unis) pourrait maintenir un Grand Prix en Russie.

La Turquie (pays membre de l’OTAN qui a réagi de manière très hostile à l’invasion russe) pourrait être éventuellement une voie de secours, comme durant la pandémie dans un autre contexte.

Plusieurs voix politiques de haut niveau commencent du reste à demander officiellement l’annulation du Grand Prix de Russie.

Le Premier ministre de l’Australie, Scott Morrison, a ainsi fait cette demande, quand il réagissait au choix de la skieuse Danielle Scott de ne pas se rendre à un championnat international prévu en Russie.

« Bravo à Danielle Scott pour s’être retirée de cet événement. »

« Tous les événements sportifs internationaux organisés en Russie devraient se voir retirer leur autorisation par toutes les instances sportives internationales, y compris le Grand Prix de F1 à Sotchi. »

Cette première voix officielle (venant aussi d’un pays organisateur de Grand Prix) devrait sans doute être bientôt rejointe par beaucoup d’autres. Dans le monde de la F1 d’ores et déjà, Max Verstappen a estimé qu’il ne faudrait pas se rendre dans un pays en guerre, tandis que Sebastian Vettel a annoncé qu’en aucune manière, il ne se rendrait en Russie cette année.

La F1 a tenu une réunion hier soir dans le paddock de Barcelone, où ont lieu les essais hivernaux, pour faire le point sur la situation. Aucune décision n’a été annoncée.

Les conclusions de la réunion sont encore confidentielles, cependant un communiqué conjoint des équipes, de la FIA et de la FOM, est attendu dans la journée, a confié Franz Tost, le directeur d’AlphaTauri, à Nextgen-Auto.

Dans ce contexte la question ne semble plus être « si » l’annulation du Grand Prix de Russie va être annoncée, mais « quand ».

Le sort d’Uralkali et de Nikita Mazepin en question

Quant à Haas, elle a fait disparaître toute trace d’Uralkali, son sponsor-titre russe, de ses monoplaces pour le troisième et dernier jour des essais hivernaux à Barcelone.

Ferrari, qui est sponsorisée depuis longtemps par l’antivirus Kaspersky, n’a cependant pas annoncé mettre fin à son partenariat pour le moment.

Nous venons aussi d’apprendre que Nikita Mazepin (qui a roulé ce matin avec Haas à Barcelone, équipe américaine de surcroît) a été « éjecté » de la conférence de presse prévue à 13h à Barcelone (il devait y parler).

Pilote payant, Nikita Mazepin doit en premier lieu sa place au soutien financier apporté par son père Dimitri (oligarque proche du pouvoir russe) à travers la firme Uralkali. Mazepin père était même présent hier soir à une réunion d’oligarques en présence de Vladimir Poutine. Ses actifs pourraient être gelés en Europe en cas de sanctions le visant personnellement, tandis que les flux financiers bancaires entre la Russie et le Royaume-Uni sont également directement menacés, ce qui interdirait de facto Uralkali de payer Haas.

Plusieurs pays (comme la République tchèque) ont également annoncé qu’ils n’octroieraient plus de visas aux citoyens russes. Cela pourrait affecter Nikita Mazepin si des sanctions s’étendaient à d’autres pays promoteurs de GP.

Günther Steiner, le directeur d’écurie, qui semble avoir été « muselé » jusqu’à présent, devrait aussi s’exprimer dans la journée. Va-t-il annoncer la fin de tout accord avec Uralkali ? Le départ de Nikita Mazepin de l’équipe ? Annoncer un soutien accru de Ferrari ou de Gene Haas ? Cela pourrait être des options pour combler le trou d’Uralkali.

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