Tarquini espère que Honda rattrapera son retard rapidement

L’un des pilotes de tourisme les plus expérimentés encore en activité, Gabriele Tarquini, a été chargé de conduire la Honda Civic WTCC lors des essais de développement. Il revient sur les premiers pas de la voiture qu’il conduira en 2013 lors d’une interview.

Quelles ont été vos premières impressions après le premier test sur piste avec la Civic à Vallelunga ?

Le premier jour était plus un shakedown qu’un vrai test. La voiture est toute nouvelle, avec plus d’électronique sophistiquée et jusqu’à présent nous avons principalement travaillé à recueillir des données et résoudre certains problèmes de jeunesse. Nous sommes face à un mélange de différentes technologies et des logiciels qui doivent travailler tous ensemble. Le deuxième jour nous avons commencé à tourner avec cohérence et travailler sur le set-up du châssis. La voiture est très sensible et a répondu à tous les changements que nous avons fait. Dans l’ensemble j’ai eu un très bon feeling.

Avez-vous déjà fixé un but en termes de kilomètres à réaliser au cours des essais de développement ?

Notre premier objectif était de faire que le moteur fonctionne correctement. C’est la partie la plus importante et la plus difficile à mettre en place. Au moins dans cette première phase. C’est un nouveau challenge pour Honda. Ils se sont servis de toute l’expérience accumulée dans le passé avec les moteurs turbocompressés, mais c’est un tout nouveau projet de la marque et au début vous devez compléter un certain nombre de tests fonctionnels et collecter des datas pour identifier les domaines où vous devez travailler. Le nombre de kilomètres est important. Nous n’en avons pas fait beaucoup lors du premier test, mais bien entendu notre objectif est d’en faire beaucoup plus.

Ce programme marque le retour en course de Honda avec une équipe d’usine. Pouvez-vous ressentir la pression autour de ça ?

Honda a un intérêt énorme dans ce programme. C’est leur premier programme sportif depuis qu’ils ont quitté la Formule 1. Cela signifie qu’il y a beaucoup d’ingénieurs impliqués et que tout le monde est sous pression. Spécialement les personnes qui sont en charge du projet. Ils ont déjà fait énormément de travail dans un délai aussi court, mais ils ont encore besoin d’analyser l’ensemble des données. Il y a beaucoup de travail à réaliser pour développer les différents secteurs du moteur. Je suis confiant, parce qu’ils ont les connaissances nécessaires pour le faire, et j’ai vu que ce premier test a été une grande motivation pour eux.

Vous avez accumulé une grande expérience avec les moteurs de WTCC. Que pensez-vous de celui de la Honda ?

Il est encore trop tôt pour le dire, mais j’ai énormément confiance en leur département de recherche et développement. Ils ont mis en place toutes les meilleures technologies et je suis certain que le moteur sera très compétitif. Honda a une grande réputation en compétition et les fans de Honda ont des attentes élevées, mais nous n’avons pas à sous-estimer la tâche. Il a été prouvé l’année dernière qu’il n’est pas facile de rejoindre le WTCC et d’être à l’avant d’emblée. Vous devez beaucoup travailler et y consacrer les bonnes ressources. Venir avec une équipe d’usine n’est pas une garantie de succès. C’est arrivé à Seat et Chevrolet avant. Ils ont tous deux eu besoin de travailler dur pour être au top. Je suis sûr que ce sera difficile au début, mais quand je vois la détermination et l’esprit de compétition de l’équipe, je suis convaincu que nous allons rattraper les meilleurs rapidement.