Road America : Dyson fait trébucher Muscle Milk pour 83 millièmes !

C’est à une nouvelle course de folie que nous offert les pilotes de l’American Le Mans Series sur le tracé de Road America. Tout le monde avait certainement encore en mémoire l’arrivée de l’année passée où la Lola Aston Martin/Muscle Milk Pickett Racing s’imposait devant la Lola B12/60 du Dyson Racing pour 112 millièmes. Un an plus tard, on prend les mêmes et on recommence sauf que la Lola Aston Martin a été remplacée par une HPD ARX-03a. Ce coup-ci, ce sont Guy Smith et Chris Dyson qui se sont imposés pour... 83 petits millièmes après 101 tours et quatre heures de course. Cet écart en fait l’arrivée la plus serrée jamais vue en American Le Mans Series. Décidément cette American Le Mans Series n’en finit plus de nous réserver des surprises, chaque course étant à voir et à revoir, et pas seulement en LMP1. Avec ce succès, Guy Smith remporte son 3ème succès en ALMS alors que Chris Dyson en compte désormais 7.

Le Britannique raconte ses derniers tours : « Il était trop proche pour que je sois tranquille. L’an passé, c’était déjà très serré et je ne m’attendais pas à quelque chose de mieux. Chris a fait du bon travail en gérant le trafic et en nous maintenant en tête. On sait bien qu’en cas de drapeau jaune, toute cette avance peut être remise à néant. Nous savions que la #6 serait en mesure de combler l’écart en cas de drapeau jaune. Je savais qu’il serait proche lors du dernier restart. L’équipe m’a dit : « pousse, pousse, pousse ! ». J’ai répondu : « je pousse, je pousse. » Alors ils m’ont demandé de pousser encore plus. En entrant dans le dernier virage, Lucas était sur moi. Je me suis alors posé la question de savoir si j’allais défendre ou pas. Je pensais l’avoir contenu, mais pour être honnête il s’est très bien comporté. L’an passé, j’étais sur l’herbe en essayant de passer et cette année, j’étais sur la piste. »

C’est peu avant l’heure de course que tout a basculé, lorsque Klaus Graf a été obligé de s’arrêter une dizaine de minutes pour réparer une fuite d’eau. L’Allemand est ensuite reparti le couteau entre les dents en affolant les chronos tour après tour. L’écart à combler était de quatre tours, la HPD ARX-03a étant descendue en 33ème position. A une heure de l’arrivée, le tandem Graf/Luhr ne comptait plus qu’une boucle de retard. A 13 minutes du terme, le handicap du Champion du Monde GT1 en titre n’était plus que de 8.2s, puis 2.1s trois minutes plus tard. A l’amorce du drapeau blanc, les deux pilotes n’étaient séparés que par 538 millièmes. Lucas Luhr et Klaus Graf auront la satisfaction du travail accompli et d’avoir livré toutes leurs forces dans la bataille. Vainqueurs l’an passé sur Smith/Dyson, les pilotes du Dyson Racing leur ont rendu la monnaie de leur pièce à leurs adversaires. Espérons que le belle se tiendra en 2013 sur le tracé du Wisconsin. La seconde Lola B11/66 du Dyson Racing de Marsal/Lux/Burgess s’offre la dernière marche du podium, dans le même tour que les leaders.

En LMP2, la course a elle aussi tenu toutes ses promesses entre la Morgan 2012 LMP2/Conquest Endurance de Heinemeier-Hansson/Plowman et les deux HPD ARX-03b/Level 5 Motorsports de Bouchut/Tucker et Diaz/Tucker. Au final, le tracé rapide a mieux convenu à la LMP2 développée par Onroak Automotive qui remporte son deuxième succès de l’année (dans le même tour que les lauréats), après celui de Mosport. C’est finalement la Lola B12/87 du Dempsey Racing partagée par Patrick Dempsey et Joe Foster qui a coupé la ligne d’arrivée en deuxième position, à deux tours de la Morgan. Dans la dernière demi-heure, Christophe Bouchut a écopé d’une pénalité pour vitesse excessive dans la voie des stands, si bien que la #055 des leaders du championnat n’a pu faire mieux que troisième, à deux tours de la tête. Quant à la #95, elle a connu des problèmes électriques en fin de course.

Alex Popow a bien fait de faire la navette entre Montréal et Road America puisque le Vénézuélien l’a emporté dans le Wisconsin alors qu’il a pris la 7ème place en Rolex Series. Bien aidé par le rapide Tom Kimber-Smith, l’équipage de la ORECA-FLM09 #06 du CORE autosport s’offre un important succès en vue de l’obtention du titre. Le team de Jon Bennett réalise même le doublé avec Bennett/Braun seconds, alors que Marcelli/Ducote/French (Merchant Services Racing) ont pris la troisième place. L’équipe CORE autosport s’est d’ores et déjà assuré le titre Equipes de la catégorie.

On attendait les Porsche en GT, mais c’est finalement BMW qui rafle la mise avec la M3 GT/BMW Team RLL de J.Müller/Auberlen. Là aussi l’écart est serré après quatre heures de course, puisque sur la ligne d’arrivée, le tandem Bergmeister/Long accuse un retard de 2.631s. Scott Sharp et Johannes van Overbeek s’offrent un nouveau podium au volant de leur Ferrari F458 Italia/Extreme Speed Motorsports. Les sept premiers de la catégorie GT ont terminé dans le même tour avec Gavin/Milner (Corvette C6.R/Corvette Racing) 4èmes, Miller/Maassen (Porsche 911 GT3-RSR/Paul Miller Racing) 5èmes, Magnussen/Garcia (Corvette C6.R/Corvette Racing) 6èmes et Sweedler/Bell (Lotus Evora/ Lotus Alex Job Racing) 7èmes. La seule Viper GTS-R à l’arrivée (Farnbacher/Wittmer) a pris la 9ème place, devant la BMW M3 GT de D.Müller/Summerton. Pas de surprise en GTC où Bleekemolen/MacNeil ont imposé la Porsche 911 GT3 Cup du Alex Job Racing devant Cumming/Ragginger (JDX Racing) et Faulkner/LeSaffre (Green Hornet Racing).

Durant les quatre heures de course, seulement quatre neutralisations ont été constatées. La première est intervenue peu avant l’heure de course (durant 20 minutes), suite à la sortie de piste de la LMPC de Rudy Junco Jr au Turn 14. Près d’une heure plus tard, c’est une sortie de la Viper GTS-R/SRT Motorsports de Tomy Kendall au Turn 3 qui faisait entrer en piste la voiture de sécurité (durée 25 minutes), l’avant de l’auto étant endommagé. A une heure de l’arrivée, Bryan Sellers (Porsche 911 GT3-RSR/Falken Tire) occasionnait une nouvelle neutralisation durant une vingtaine de minutes, avant qu’Emilio Di Guidia (Porsche 911 GT3 Cup/TRG) ne soit immobilisé dans le Turn 1 à 30 minutes du drapeau à damier.

Pour la petite histoire, à une heure de l’arrivée, les écarts dans les différentes catégories étaient de : 34s entre Smith et Lux en LMP1, 8s entre Plowman et Bouchut en LMP2, 3.4s entre Kimber-Smith et Braun en LMPC, 2s entre Long et Gavin en GT, Magnussen étant à 4s, 3s entre Faulkner et Bleekemolen en GTC, Ragginger étant à 7s. C’est dire si les courses sont disputées !

Prochain meeting dans deux semaines dans les rues de Baltimore...