Interview d’Elton Julian (Greaves Motorsport)

Avant d’aborder le quatrième round du Championnat du Monde d’Endurance de Silverstone, le Greaves Motorsport accuse un retard de 21 points sur Starworks Motorsport au championnat Equipes LMP2. En Angleterre, deux Zytek-Nissan Z11SN seront de la partie, dont la #41 confiée à Elton Julian, Ricardo Gonzalez et Christian Zugel. Quatrième à Sebring, septième à Spa et cinquième aux 24 Heures du Mans, le trio peut compter sur un bon résultat dans le Northamptonshire. Avant de se rendre en Angleterre, Elton Julian fait le point sur son début de saison ainsi que sur son implication avec le DragonSpeed et son Audi R8 LMS ultra.

On rappellera qu’Elton a débuté sa carrière à l’âge de 13 ans avant de passer en Formule Ford puis en Skip Barber Racing School où il a remporté 42 des 66 courses disputées. On l’a ensuite vu en British F3, French F3 ou encore Indy Lights. Il était même pressenti pour rouler en Formule 1 chez Larrousse avant que l’écurie ne ferme ses portes. Il poursuit par la suite en WSC au volant d’une Ferrari 333SP en terminant deuxième des 24 Heures de Daytona 1995. Après un break, il revient à la compétition en 2005 sur une Dome S101 avec une 7ème place aux 24 Heures du Mans. Il a également écumé les pelotons de la catégorie LMPC, mais cette saison place au LMP2...

Laurent Mercier : Elton, comment s’est passée cette première partie de saison ?

Elton Julian : « Jusqu’ici tout va bien. Si l’on considère que l’on roule dans une catégorie les plus relevées dans le monde, on ne peut qu’être fiers des résultats obtenus. Nous débutons dans la catégorie et notre équipage est parmi les meilleurs en considérant l’association Pro-Am mise en place. En réalité, aucun d’entre nous n’est pilote professionnel à plein temps. Pointer quatrième au championnat après la course la plus importante de l’année est fantastique. On peut être fiers. »

Les 24 Heures du Mans furent un grand moment ?

« Rien que le fait de participer au Mans est un grand moment. J’ai senti que notre fin de saison dépendrait essentiellement du résultat du Mans. Nous avons terminé cinquièmes en marquant de gros points dans l’optique du championnat. Pour moi, la priorité est de donner une bonne saison à Christian Zugel. Je pense que nous pourrons toujours revenir sur cette saison en nous souvenant de ce bon résultat du Mans. Pour moi, la pression est maintenant retombée. Je peux juste me concentrer sur le pilotage pour accomplir le prochain objectif qui est de nous placer dans le tiercé de tête au championnat. »

Vous espérez donc un très bon résultat à Silverstone ?

« La catégorie LMP2 est incroyable. Avec le rajout des autos de l’ELMS et de l’ALMS à Sebring, le niveau est encore plus relevé. Si l’on regarde la liste des engagés du WEC à l’année, nous avons terminé 4e, 3e et 3e lors des trois premières courses. Malheureusement, le renfort des autres concurrents nous fait terminer 5e, 7e et 5e. Je suis un peu déçu de ne pas être monté sur le podium en pensant que la FIA a raté quelque chose. Ce sont les participants à l’année qui font vivre le WEC et par conséquent nous devrions figurer sur la photo du podium, et pas seulement les équipes qui ne prennent pas part à l’intégralité du championnat et qui par conséquent dépensent moins d’argent. »

« Pour ce qui est de Silverstone, je m’attends à ce que nous soyons encore plus dans le rythme que nous l’avons été au Mans. Il ne faut pas oublier que nous étions compétitifs à Sebring face à des pilotes de la trempe d’Olivier Pla ou Stéphane Sarrazin lors d’une belle bagarre durant les deux premières heures. C’est le genre de performance du team que j’espère à Silverstone. »

Le choix du WEC était donc la meilleure option possible ?

« Exactement ! Une fois que Christian Zugel a décidé qu’il voulait prendre part aux 24 Heures du Mans, c’était la seule option et faire une belle saison à ce niveau est ce qu’il faut faire. Qui sait si je serai capable de faire du bon travail à ce niveau durant toute la saison. Nous avons donc pris le taureau par les cornes en mettant sur ce pied ce programme. Il s’agit d’un championnat du monde légitime. »

Venons-en à l’Audi R8 LMS ultra/DragonSpeed. Quelles sont les dernières nouvelles à ce sujet ?

« C’est mon vrai métier avec mon équipe DragonSpeed. Je me lance dans une aventure ambitieuse en 2013. Nous mettons en place un programme pour courir dans toutes les plus grandes courses GT au monde, à savoir Dubai, Bathurst, Nürburgring et Spa. Nous débuterons par les 24 Heures de Dubai. Nous annoncerons nos plans d’ici la fin septembre à Miami chez notre partenaire Audi Prestige qui n’est autre que le plus gros vendeur Audi aux Etats-Unis. Nous y présenterons notre programme, nos pilotes et nos partenaires. Pour Dubai, nous ferons rouler un équipage composé de gentlemen compte tenu de la réglementation en place. Ensuite nous travaillerons avec les meilleurs pilotes possibles et peut-être que j’en ferais partie. »

Qu’en est-il d’un possible engagement en ALMS si les GT3 finissent par avoir le droit de rouler ?

« Pour le moment ce n’est pas au programme. J’ai fait tout mon possible pour que les GT3 puissent rouler dans la série, et ce même en n’étant pas classées. Mais les organisateurs sont liés par des promesses faites à d’autres marques présentes en GTE et GT3. Nous n’avons pas acheté l’auto pour rouler spécialement en ALMS, ce qui fait que ce n’est pas si grave que cela. Nous allons rouler dans les classiques d’Endurance appropriées à travers le monde. »