Greaves Motorsport : Sebring, mais aussi WEC, Le Mans, ELMS...

Quelques questions à Jacob Greaves

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19 janvier 2013 - 11:09
Greaves Motorsport : Sebring, mais (…)

Alors que le Greaves Motorsport va entamer sa saison 2013 à Sebring, John Brooks a posé quelques questions à Jacob Greaves, le Team Manager de l’équipe britannique, interview dont voici une traduction :

Comment expliquez-vous que le Greaves Motorsport soit réputé pour être une des meilleures équipes privées en endurance ?

« Notre record en matière de fiabilité parle pour lui-même, il faut remonter à 2009, pour ce qui concerne les épreuves de 24 Heures, pour notre dernier abandon pour des raisons mécaniques. Nous avons bouclé 219 heures de course sur les circuits depuis notre dernier abandon et celui-ci était la conséquence de dégâts provoqués par un accident. Nos voitures sont préparées pour chaque course comme si nous allions faire les 24 Heures du Mans, aucune dépense ou aucun effort ne sot épargnés. Notre politique de recrutement est de dénicher les meilleurs talents possibles et de les conserver, la continuité du personnel est une partie vitale de la recherche d’une fiabilité totale. De même, je crois que la préparation de nos voitures et de notre stand est sans pareille, c’est le reflet de notre désir de faire du mieux que nous pouvons. »

Le Greaves Motorsport a eu une saison 2012 très chargée, qu’a fait le team depuis la dernière course ?

« C’est comme si la saison ne s’était jamais vraiment terminée, dès que les voitures sont revenues de Chine et des USA nous les avons complètement reconstruites. C’étaient nos nouveaux châssis que nous avons acheté début 2012. Nous avons encore la voiture qui a gagné le Championnat et Le Mans en 2011. Nous ne l’avons pas faite courir l’année dernière car elle était, franchement, un peu fatiguée, comme on peut l’attendre d’une voiture qui a couru aux 24 Heures du Mans cinq fois de suite. Nous avons pris la décision de faire passer cette voiture aux toutes dernières spécifications, donc nous avons désormais trois voitures 2013 qui sont prêtes à courir.

Cependant nous n’avons pas fait que reconstruire les voitures, nous avons cherché de très prêt à voir quelles améliorations nous pourrions apporter. En collaboration avec Zytek et un designer de premier plan, nous avons exploré un certain nombre de possibilités qui, nous le croyons, devraient renforcer le package global. Toutes les modifications se font seulement à la marge car la règlementation technique ACO/FIA est très stricte, comme il convient pour une catégorie à coût plafonné comme le LMP2. Nous avons mis à jour notre modèle CFD pour y inclure toutes les données recueillies pendant la saison 2012 et ceci nous a amenés à nous axer sur certaines zones. L’objectif principal était d’améliorer la facilité de conduite de la voiture, car nous croyons que si les pilotes se sentent à l’aise au volant, ils seront à leur meilleur niveau et de façon plus constante, c’est particulièrement important pour les courses longues. L’autre domaine qui a retenu notre attention a été laréduction de la traînée aérodynamique en configuration Le Mans. »

Les modifications faites durant l’intersaison ont-elles déjà été testées sur la piste ?

« Pas encore, mais nous projetons de faire des essais privés à Motorland Aragon début février avant de partir pour Sebring. A l’origine nous avions choisi Bahrain pour les essais puisque nous avons un set-up de base depuis la course WEC de l’année dernière mais les coûts sont prohibitifs dans le climat économique actuel. »

Sebring, pourquoi disputez-vous cette épreuve ALMS alors que votre programme est le FIA WEC et l’European Le Mans Series ?

« Les 12 Heures de Sebring sont reconnues comme l’une grandes épreuves du sport automobile et c’est pour nous la base idéale pour lancer notre saison 2013. Comme d’autres comme Audi l’ont prouvé, si on peut aller à Sebring et y faire un résultat, cela veut dire quelque chose. C’est la meilleure préparation possible pour Le Mans. »

Quels sont les plans du team en cours pour la classique de Floride ?

« Nous avons discuté avec de nombreux pilotes et plusieurs d’entre eux sont prêts à signer avec nous. Le plus gros problème est le manque de concurrents en LMP2. Nous sommes en discussions avec le staff de l’ALMS et nous essayons de voir si d’autres teams européens peuvent se joindre à nous. Je pense que l’ALMS va annoncer sous peu quelques nouvelles propositions. En tout cas, nous nous sommes engagés avec une voiture mais si la demande existe nous nos trois châssis sont disponibles. »

Quels sont les plans définitifs pour la saison 2013 ?

« Nous avons engagé une voiture en FIA WEC et une en ELMS. Nous avons fait deux demandes d’engagement pour les 24 Heures du Mans, donc un programme similaire à celui de 2012. »

Quel est votre point de vue sur le nouveau format de l’ELMS ?

« A l’évidence, tout le monde est inquiet à propos du nouveau championnat ELMS. Nous avons toujours été fermement en faveur d’un minimum de deux relais par pilote par course. Cela équivaut à une durée course minimum de quatre heures et demie. Le format de trois heures rend les choses difficiles d’un point de vue financier. Le budget de la saison pour un équipage de deux pilotes est de 340 000£ chacun, et pour équipage de trois pilotes il est de 225000£. L’année dernière le budget pour trois pilotes avec des courses de six heures était plus élevé de seulement 15%. Les droits d’engagement pour la moitié de cette distance ne sont moins élevés que de 20% seulement. Je pense que l’ACO reconnaît cela maintenant et je suis persuadé que en 2014 nous reviendrons à des courses de 4 heures et plus. Nous considérons fortement cette saison comme une année de transition pendant la reconstruction de la Série et nous souhaitons fermement lui apporter notre soutien. »

Avez-vous finalisé vos équipages ?

« Nous n’en sommes pas tout à fait encore là, en raison d’un sponsoring réduit cette année nous devons nous appuyer davantage pour la majeure partie des courses sur des pilotes disposant d’un plein budget. Nous recherchons encore des pilotes avec les budgets correspondants. »

D’autres développements ?

« Comme cela a été annoncé l’année dernière, un de nos sponsors, Bruichladdich, a été vendu à Rémy Cointreau et cela a réduit nos revenus de sponsoring. Remarquez, Rémy Cointreau aurait été un bon sponsor !

Greaves 3D Engineering a été lancé en septembre l’année dernière. C’est une nouvelle entreprise pour la famille Greaves et cela nous dote, ainsi que nos clients, de machines à commande numérique dernier cri. Nous offrons également toute une gamme d’outils pour la pitlane et les stands basés sur notre propre expérience. Les deux groupes sont situés dans nos installations de Yaxley, près de Paeterborough. Ces derniers temps ont été très occupés pour notre organisation, nous avons vraiment hâte de courir de nouveau. »

Claude Foubert

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