Audi avait prévu l’hybride depuis bien longtemps

Dans un mois, Audi fera débuter sa R18 e-tron quattro aux 24 Heures du Mans, avec comme objectif de faire triompher pour la première fois la technologie hybride dans la Sarthe. L’idée de l’hybride ne date pas d’hier comme l’explique le Dr Ullrich, Président d’Audi Sport : « Peu de temps après la phase TDI, nous avons commencé à réfléchir sur l’hybridation d’un prototype pour Le Mans. Il était prévisible que le règlement allait autoriser cette technologie. Nous avons ensuite exploré les différents concepts possibles et nous nous sommes tournés vers une nouvelle spécification technologique de transmission quattro. Malheureusement, cette technologie était interdite en circuit depuis 1998. » De 1981 à 1997, Audi a souvent gagné avec son système quattro : Pikes Peak, DTM, Trans-Am, STCC ainsi qu’un titre en Touring Car World Cup. C’est donc le retour du quattro à la compétition cette année.

Même si Audi maîtrise bien le sujet de part ses véhicules de route, il a fallu beaucoup de développement pour arriver à sortir une R18 e-tron quattro. L’équipe d’ingénierie a planché pour mettre l’unité de transmission à l’intérieur de la structure en fibre de carbone pour une protection optimale. Par rapport au modèle précédent, la monocoque a été étirée sur la partie avant. « Après avoir présenté notre concept à l’ACO et la FIA, la réponse ne s’est pas fait attendre » poursuit le Dr Ullrich. « Ils ont compris que dans le cas de notre solution hybride associée au système quattro, cela allait donner plus de poids. La FIA a bien compris que le but était l’hybridation et non le retour d’une transmission intégrale. Par conséquent, le règlement prévoit des limites à cet avantage d’avoir une transmission intégrale, notamment à l’accélération dans les virages serrés. »

La FIA détermine le nombre de zones de freinage où le système peut être utilisé, et ce pour chaque circuit. La capacité du réservoir est de 58 litres, soit deux de moins que celui de l’ultra. Quant à la quantité d’énergie qui peut être récupérée entre deux zones de freinage, elle est limitée à 500 kJ. « La FIA définit elle-même ces options afin de respecter un équilibre entre les véhicules hybrides et conventionnels. Les effets varient d’une piste à l’autre et il est difficile d’avoir un bon jugement à temps. Je suis vraiment heureux que nous ayons réussi à apporter à nouveau le quattro en sport automobile. C’était le système avec lequel j’ai débuté chez Audi Sport, du temps du programme Super Touring. A l’époque, les quatre roues motrices offraient un avantage sur n’importe quelle piste par tous les temps, et ce même avec une faible puissance. Tous nos clients peuvent en faire l’expérience sur la route. C’est bien de faire revenir le quattro, même si pour le moment ce n’est qu’à temps partiel. »