Wolff : La Mercedes F1 W14 ne sera pas le fruit d’une révolution

A quoi ressemblera la Mercedes F1 W14 lorsqu’elle sera présentée à Silverstone à la mi-février ? A une W13 améliorée, avec toujours un concept proche du 0 ponton, ou davantage à une Red Bull ?

Toto Wolff a donné de premières pistes à AMuS : pas de révolution à attendre car la base était tout de même performante et en progrès l’an dernier, jusqu’à signer une victoire "importante" au Brésil.

"La victoire était définitivement importante pour confirmer la direction dans laquelle nous nous développions. Nous pensons avoir compris avant l’été où nous nous sommes trompés. Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez changer du jour au lendemain. Vous avez besoin de plusieurs mois de délai pour cela. Nous avons clairement vu une tendance. C’était bien à Austin et au Mexique, encore mieux au Brésil."

Est-ce qu’un ancien comme Adrian Newey, très au courant du phénomène de marsouinage, n’a pas manqué à l’équipe ? Wolff fait un parallèle avec le monde de la finance qu’il connait par coeur.

"Je vois aujourd’hui sur le marché des capitaux des analystes et des investisseurs qui ont la quarantaine et qui ont fait les mêmes erreurs que dans les années 2000. Parce que ces gens n’ont pas vécu assez longtemps pour voir les années 2000. Il ne suffit pas de lire un livre sur la chute de la bourse ou l’éclatement de la bulle Internet."

"Alors oui, c’était définitivement un facteur pour Red Bull d’avoir quelqu’un de l’ère de l’effet de sol dans l’équipe. Quelqu’un qui était conscient que cet effet de rebond se produisait lorsqu’on mettait la voiture trop près du sol. C’est certainement quelque chose que nous avons sous-estimé. Cela remonte à quelques décisions en octobre 2021. Mais je crois toujours que notre département aérodynamique est exceptionnel. Peut-être que cette évolution que nous avons vécue est quelque chose de positif pour nous à long terme."

Les ingénieurs de Red Bull ont admis que la Mercedes avait le plus d’appui mais que cela ne sert à rien s’il n’est pas stable et exploitable. Est-ce le plus grand défi à résoudre pour la W14 de 2023 ?

"Je ne sais pas si stable est le bon mot. Nous avons simplement besoin d’une fenêtre de travail plus large. Nous avions une bonne voiture sur des pistes à fort appui. On l’a déjà vu à Barcelone. Sur des pistes qui ont peu de bosses et pas de gros vibreurs. Nous devons trouver une fenêtre aérodynamique plus large que celle que nous avions en 2022. Nous avons également vu, notamment au Brésil, que dès que nous atteignons notre fenêtre, nous sommes parmi les premiers. Maintenant, nous devons tirer les leçons de la raison pour laquelle notre voiture est si bonne sur certaines pistes dans certains virages et ne fonctionne pas à grande vitesse sur des pistes à faible appui comme Spa ou Monza."

"La révolution n’est pas nécessaire si vous savez par où commencer. En général, la stabilité et un environnement sûr sont extrêmement importants en Formule 1. C’est notre force. Cela nous a fait apprendre plus vite en 2022."

La voiture sera donc une évolution ? Il n’y a pas de changement radical de concept ?

"Nous devons changer certaines choses qui ne fonctionnaient pas. Ma réponse est : que signifie un concept ? Cela fait-il référence à ce qui est visible de l’extérieur - des pontons étroits ou larges ? Ou le concept signifie-t-il des différences d’architecture, de répartition du poids, avec la fenêtre aérodynamique ? Donc des choses qui ne se voient pas. Nous n’avons pas de Graal. Nous remettons tout en question, sans pitié. Si nous devions faire quelque chose qui ressemble à une autre voiture, il ne fait aucun doute que nous le ferions. Pour le moment tout va dans le sens que ce sont des choses qui se passent sous la carrosserie. Qui peut et, espérons-le, contribuera à ce que nos performances s’améliorent à nouveau."