Vettel estime que ‘certaines choses’ en F1 ont provoqué le désamour du public allemand

Hockenheim pourrait bien disparaître du calendrier à compter de 2020 : l’avenir du Grand Prix est en effet plus que jamais menacé, comme l’a encore sous-entendu Chase Carey aujourd’hui.

Il faut dire que depuis quelques années, le modèle économique du tracé allemand est en question. Les chiffres d’affluence ont souffert, notamment après la retraite de Michael Schumacher, et en dépit de la présence de Sebastian Vettel dans le paddock.

« C’est normal que l’enthousiasme était à son plus haut quand Michael a commencé à gagner, car il était le premier Allemand à remporter le championnat » a expliqué Sebastian Vettel, beau joueur, aujourd’hui à Hockenheim.

« Quand vous êtes le premier, cela crée toujours plus d’élan, plus d’intérêt. Mais l’ambiance, l’an dernier, a aussi prouvé qu’il y avait toujours un fort appétit pour la course auto. »

La retraite de Michael Schumacher explique-t-elle, à elle seule, le déclin du Grand Prix d’Allemagne ? Pas selon Sebastian Vettel, qui semble viser certaines décisions prises par la FIA.

« Mais je sens aussi que le public allemand est très honnête et direct. Donc peut-être que certaines choses qui se sont passées dans notre sport, n’ont pas aidé à la popularité du Grand Prix. »

Sebastian Vettel fait-il référence à sa pénalité controversée du Grand Prix du Canada, qui a grandement déçu les tifosi comme les fans allemands ? Le pilote Ferrari a refusé de développer ses accusations…

Le quadruple champion du monde a décelé un autre facteur : puisque le sport auto est devenu de plus en plus cher pour les aspirants pilotes, la F1 est vue comme moins accessible.

« Les Allemands gèrent de manière très franche leur argent, et malheureusement en catégorie junior, dès le karting puis en formules inférieures, la compétition coûte beaucoup trop cher. Nico Hulkenberg et moi-même avons pris du plaisir en karting, à courir l’un contre l’autre. Si l’on devait refaire cela aujourd’hui, notre carrière s’arrêterait assez vite, parce que nous n’aurions simplement pas l’argent de poche nécessaire pour le faire. Donc pour permettre à plus d’enfants, filles et garçons, de commencer à courir, le sport devrait être beaucoup moins cher. Pour la plupart des jeunes, il est trop cher, inabordable. »

Le compatriote de Sebastian Vettel, Nico Hulkenberg, a quant à lui un point de vue un peu moins pessimiste.

« Si l’on se base sur l’an dernier, les gens ont toujours beaucoup d’intérêt. Je n’ai jamais vu autant d’intérêt depuis que je suis en F1 en Allemagne, et c’était assez sympathique à voir. Dans l’ensemble, l’Allemagne est un pays qui aime la voiture, l’intérêt est toujours là. Naturellement, certaines années, l’intérêt est un peu plus présent, sur d’autres années, il l’est moins, mais nous avons une histoire formidable dans la course auto, donc c’est aussi une chose à considérer. Mais dans l’ensemble, l’appétit, l’intérêt de la population sont toujours bien vivaces. »