Verstappen : La RB19 était une base saine, aux réglages faciles à trouver

Comment Max explique sa domination en F1 en 2023 ?

Par Franck Drui

4 janvier 2024 - 18:04
Verstappen : La RB19 était une (...)

Red Bull a signé une saison record en 2023 avec 21 victoires en 22 courses. Seuls de mauvais réglages adoptés pendent le Grand Prix de Singapour ont coûté à l’équipe autrichienne la saison parfaite.

Et pourtant, Red Bull avait quelques handicaps en 2023. Même si la base de la RB18 de 2022 était bonne (15 victoires), il y a eu des restrictions en termes de développement, en raison de la pénalité pour cause de dépassement plafond budgétaire en plus de celle déjà prévue au règlement pour les meilleurs.

Néanmoins, la Red Bull est devenue encore meilleure. Dans quelle mesure les ingénieurs ont-ils surpris Max Verstappen ?

"On ne sait toujours pas dans quelle mesure vous vous améliorez réellement au cours d’un hiver. Et combien pour les autres. Nous ne savions donc pas avant Bahreïn à quel point notre voiture serait performante. Avec ce que nous avions fait l’hiver dernier, nous avions bon espoir d’avoir une bonne voiture. L’équilibre de notre F1 était bon. C’est toujours important pour pouvoir être rapide et développer à partir de cette base."

Est-ce que Red Bull qui a fait un grand pas entre 2022 et 2023 ? Ou les autres qui n’ont pas progressé assez ?

"Selon moi, les autres n’ont peut-être pas fait un si grand pas. Parce que nous-mêmes nous sommes améliorés, mais pas massivement. Bien sûr, il y a eu cette petite intervention sur le plancher que le règlement exigeait. Cela a coûté aux performances des voitures. D’autres ont eu davantage de difficultés avec cela peut-être."

Quels ont été les points forts de la RB19 ?

"Nous nous en sortions toujours bien sur les réglages. A part sur une course (Singapour). D’autres voitures peuvent avoir leurs pics de performances. Par exemple, ils sont bons sur les circuits urbains, mais faibles dans les virages rapides. Ou l’inverse. En moyenne, notre voiture était juste très équilibrée et très bonne. Je ne dirais pas que nous sommes nettement meilleurs que les autres sur les tronçons à grande vitesse. McLaren y était également très bonne. Nous ne sommes pas beaucoup meilleurs dans les virages à vitesse moyenne. Mais notre voiture est polyvalente. Ça compte. Et il semble que nous nous en sortions plutôt bien en course et que nous gérions mieux nos pneus."

Les F1 à effet de sol sont toutefois loin de plaire totalement à Verstappen.

"Vous devez conduire ces voitures très bas et très raide en suspension. Pour nous, ce sujet n’est pas encore clos. Sur les circuits urbains, il est clair que nous ne sommes pas dans une excellente position à cet égard. Nous y travaillons."

"Les bordures et les bosses ne sont pas un vrai problème. Mais nous pouvons tout simplement faire mieux à cet égard. Il en va de même pour le comportement dans les virages lents. L’un est lié à l’autre."

"Notre voiture n’absorbe pas les chocs comme les autres. Dans les virages lents, notre voiture n’est tout simplement pas aussi dominante qu’à d’autres endroits. Dans les virages rapides, par exemple, c’est très bien."

La Red Bull est en tout cas celle qui usait le moins ses pneus. À quel point était-ce dû à la voiture et à quel point à son pilotage ?

"Vous avez absolument besoin d’une voiture qui gère les pneus avec soin. Sinon tu es perdu. Vous pouvez le voir chez Haas. Je ne pense pas que Nico et Kevin soient idiots. Si la voiture surcharge les pneus, vous ne pouvez pas faire grand-chose. En F1, vous avez besoin de fondations – et c’est la voiture. En tant que pilote, vous pouvez gagner un ou deux dixièmes de seconde par tour en faisant plus attention aux pneus."

Si on peut parler d’un point plus faible peut-être pour la RB19, c’est peut-être le rythme sur un tour, avec "seulement" 12 poles cette année. Cela reste bien meilleur que Ferrari mais la domination de Red Bull dans cet exercice a été bien plus faible. Pourquoi la Red Bull ne bénéficiait-elle pas autant des pneus neufs que la Ferrari par exemple ?

"De nouveaux pneus masquent certainement beaucoup de choses. Vous pouvez régler une voiture complètement différemment pour un tour de qualification que pour les longs relais. Il y a peut-être une raison pour laquelle nous réussissons si bien sur une saison..."

"Surtout au début de la course avec des réservoirs pleins, la zone de travail de la voiture en termes d’aérodynamique est très différente de celle de la qualification. Certains choisissent une approche très agressive. Notre voiture, en revanche, est, comme je l’ai dit, très polyvalente, mais elle n’a pas ces oscillations au fil d’un tour."

S’est-il ennuyé de temps en temps la saison dernière, sans rival pour sa domination ?

"Je ne m’ennuie pas. Même si vous êtes très en avance, il se passe toujours des choses que vous ne pouvez même pas voir de l’extérieur. Vous êtes toujours en train de peaufiner ou découvrir de nouvelles choses. Vous communiquez constamment avec l’équipe. Ce n’est donc pas ennuyeux. Cela devient peut-être un peu ennuyeux quand on est coincé à la sixième place et qu’on a un gros écart devant et derrière. Mais pas si vous êtes sur le podium."

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