Recalé par la FIA, LKY SUNZ rétorque que le projet Haas F1 ne valait pas mieux…
Un peu d’amertume ou d’injustice ?
Seul le projet Andretti a été retenu, par la FIA, pour devenir potentiellement la 11e équipe F1 (si la FOM et les équipes donnent leur accord, ce qui est loin d’être gagné).
Rodin, Hitech et LKY SUNZ qui candidataient aussi, ont donc vu leurs dossiers être recalés.
Comme Rodin et Hitech d’ailleurs aussi, LKY SUNZ présentait plusieurs valeurs ajoutées selon son propriétaire : l’accent mis sur la diversité, que ce soit des genres ou géographique (LKY SUNZ se proposait d’être une équipe asiatique, avec une base aussi en Afrique).
Benjamin Durand, PDG et co-fondateur de LKY SUNZ, a réagi pour The Race à la déception venue de la place de la Concorde à Paris. Est-il surpris, amer, déçu par le rejet de sa candidature ?
« Nous savions qu’il était possible qu’ils ne prennent qu’une seule équipe (Andretti). »
« Honnêtement, j’aurais pensé qu’il y aurait 12 équipes et que la décision serait entre nous et les deux autres [Rodin et Hitech] pour cette 12e place. »
« Car d’après ce que je sais des équipes qui ont candidaté - encore une fois, je ne suis pas au courant de tout... mais toutes sont au niveau de la concurrence – au niveau de Haas ou d’AlphaTauri et ce genre de choses. »
De là une première injustice pour Durand : le niveau des candidatures a monté, si bien que si Haas avait candidaté en 2023, le projet aurait été sans doute refusé…
« Andretti arrive à un niveau bien plus élevé parce qu’il veut concourir pour gagner, etc. D’accord, mais si Haas avait participé à l’appel d’offres avec nous, je pense que leur dossier n’aurait pas été accepté. »
« La barre est tellement haute cette fois-ci que Haas, avec sa candidature d’il y a quelques années, n’aurait probablement pas passé la barre non plus. »
« OK, c’est comme ça, la barre est plus haute, mais je ne pense pas que pour nous la marque d’une insuffisance technique, commerciale ou financière. Je pense qu’il n’y avait aucun moyen pour nous d’être accepté dans ces conditions. »
Benjamin Durand estime aussi que LKY SUNZ a été une victime collatérale du conflit entre FIA et FOM. La FIA n’a pas voulu charger la barque en demandant l’entrée d’une 12e équipe en F1, là où Liberty Media aimerait bien n’en ajouter aucune...
« Il y a beaucoup de tension en ce moment entre la F1 et la FIA au sujet de la 11e équipe. S’ils avaient approuvé une 12e équipe, ce serait probablement encore plus difficile pour eux. »
« Donc, à mon avis - encore une fois, je ne fais pas partie de la FIA ou d’une équipe - la qualité des quatre dernières candidatures était suffisamment élevée pour justifier une acceptation, mais… »
« Ce que j’essaie de dire, c’est que nous étions tous les quatre suffisamment bons. Voilà ce que je pense. »
Durand se plaint également d’un manque d’écoute ou de répondant de la FIA, qui ne paraît pas lui avoir accordé l’attention requise...
« Nous avons dit à la FIA que certaines des choses qu’elle interprétait dans notre offre étaient soit fausses, soit erronées dans certains aspects. »
« Nous leur avons donc envoyé une lettre et nous n’avons plus jamais entendu parler d’eux. »
« Je ne peux pas entrer dans les détails parce que je suis toujours soumis à un accord de confidentialité. Mais l’évaluation qu’ils ont faite de notre offre, la justification qu’ils nous ont donnée ne correspondaient pas à ce que nous leur avions envoyé. »
« Ils n’ont jamais répondu, donc nous devons juste baisser la tête et accepter que c’est comme ça. »
Un double standard avec Andretti ?
Durand pense que la FIA n’était pas très partante pour un projet basé à la fois en Asie (surtout) et en Afrique (un peu). Pourtant, Andretti aimerait aussi développer sa F1 aux USA... y aurait-il un double standard ?
« Notre objectif n’a jamais été de faire quelque chose comme Haas (de sous-traiter). Nous étions prêts à recruter 400 personnes pour l’équipe. »
« Je pense que la complexité de ce qui n’a jamais été fait auparavant, le fait d’avoir une équipe en Asie avec des composants africains, est quelque chose qui les a peut-être troublés ou effrayés – ils se sont demandés si nous pouvions le faire. Nous sommes en mesure de le faire. »
« Encore une fois, je suis surpris parce que si vous regardez Andretti, ils font exactement ce que nous faisons. Construire une équipe, construire quelque chose aux États-Unis. »
« C’est exactement ce que nous faisons, mais nous ne le faisons pas aux États-Unis, nous le faisons en Asie. Et nous ne comprenons pas pourquoi les gens pensent que c’est possible aux États-Unis mais pas en Asie. »
« Et en Afrique, il y a des gens très talentueux. Beaucoup d’entreprises comme Google vont se développer en Afrique parce qu’il y a un très fort potentiel là-bas. C’est juste qu’ils ne sont pas formés à la F1, donc nous cherchons à développer des talents là-bas. »
Autre injustice selon Durand : LKY SUNZ aurait été prête à payer près de 600 millions de dollars, soit le triple du montant anti-dilution, afin de satisfaire les équipes actuelles.
« Nous répondions aux commentaires que des gens comme Zak Brown faisaient les semaines précédentes à Singapour, disant qu’ils n’envisageraient pas que quelqu’un vienne s’ils n’étaient pas prêts à payer ce genre de montant. Nous en avons discuté avec nos soutiens financiers et ils ont dit "oui". »
« Nous ne venons pas comme quelqu’un qui veut déranger, je veux dire qu’il serait fou pour nous d’arriver, de mettre autant d’argent dans le championnat pour le détruire. Cela n’aurait aucun sens. »
« Nous voulons aider le championnat à se développer et faire en sorte que le championnat se développe dans ces territoires (Asie et Afrique). »
Désormais, le cofondateur du projet LKY SUNZ ne perd pas pour autant l’espoir de convaincre la F1 à terme... notamment quand le sport s’apercevra de son retard en Asie ou en Afrique !
« Nous savons qu’au sein de la FIA et de la F1, beaucoup de personnes et d’équipes vont et viennent, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Et encore une fois, je pense qu’ils réalisent - la F1, la FIA - qu’ils ont besoin de ces pays, de ces nouveaux marchés, et de la diversité parce que c’est toujours un gros problème en F1. »
« Ils ne peuvent pas toujours ignorer ce problème et dire "Oh oui, nous avons essayé", mais rien ne se passe. Cela leur poserait un problème à l’avenir. »
« Ils feraient donc mieux de faire quelque chose dès maintenant et nous pourrions être l’une des solutions. »
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