Que vaut ’Schumacher’, le documentaire Netflix ?
Pour redécouvrir le septuple champion du monde de F1
Près de 17 ans après le dernier titre mondial de Michael Schumacher, et 15 ans après la fin de sa carrière avec Ferrari, le documentaire Netflix sobrement nommé ’Schumacher’ propose de replonger dans la carrière du septuple champion du monde.
Lors de la sortie du teaser, Netflix avait révélé que le documentaire était approuvé par la famille Schumacher. Un point positif pour éviter de tomber dans le voyeurisme au sujet de l’état de santé de l’ancien pilote Mercedes F1.
Mais on pouvait aussi craindre que ce soit un point négatif quant au traitement de la carrière de l’Allemand. Une carrière qui a été jonchée de polémiques et de moments difficiles, que l’on s’inquiétait de ne pas voir à l’écran.
Heureusement, les producteurs ont évité de tomber dans le piège de la pression familiale en faisant une hagiographie. S’il ne les aborde pas trop violemment, le documentaire n’évite pas les polémiques, notamment celles concernant Adélaïde 1994 et Jerez 1997.
La période Benetton retracée en détail
Celles-ci arrivent après que le documentaire retrace l’enfance et le début de carrière de Michael Schumacher. On y voit de nombreuses images d’archives de ses débuts en Formule 1, avec les témoignages d’Eddie Jordan et Flavio Briatore notamment.
Son ascension en 1992 et 1993 avec Benetton est très vite retracée, le documentaire s’arrêtant quelques petites minutes sur l’altercation avec Ayrton Senna à Magny-Cours en 1992, après l’accrochage en course causé par l’Allemand.
Le documentaire revient très largement sur la saison 1994 avec le décès de Senna puis la bataille contre Damon Hill, qui intervient lui aussi dans le documentaire. Et si le Britannique se montre plutôt compréhensif pour leur accrochage de l’Australie, Schumacher n’y est pas montré comme innocent.
Une des parties les plus intéressantes du documentaire est surement la suivante, celle qui retrace son arrivée chez Ferrari et les difficultés pour remonter la Scuderia vers les titres mondiaux.
Le redressement de Ferrari et Jerez 1997
Les saisons 1996 à 1999 y sont abordées et décrites comme difficiles, avec notamment le témoignage d’Eddie Irvine, équipier de Schumacher à cette époque. L’Irlandais, pourtant généralement avare en compliments, n’hésite pas à admettre que la Ferrari de 1996 ne valait pas ce que Schumacher en faisait.
Il s’étonne encore, 25 ans plus tard, d’avoir vu l’Allemand remporter des courses avec cette monoplace, et notamment le Grand Prix d’Espagne, considéré encore à ce jour comme une des meilleures courses de la carrière de Michael Schumacher.
La saison 1997 y est retracée jusqu’à Jerez, un incident où là encore, Schumacher n’est pas ménagé. Si le ton reste toujours bienveillant envers le pilote, on voit plusieurs témoignages expliquer clairement que le pilote est allé trop loin ce jour-là pour gagner.
On découvre ensuite Schumacher en vacances, et sa femme Corinna explique qu’après l’exclusion de Michael du championnat 1997, il a passé six semaines totalement coupé de la F1 pour se ressourcer. On y voit également les doutes du pilote au moment de reprendre le volant début 1998, et une facette jusqu’ici méconnue de l’Allemand.
Le retour en grâce et les titres mondiaux
Le chapitre suivant retrace la bataille avec Häkkinen en 1998 et 1999, jusqu’à l’accident de Schumacher. On y voit le respect qui animait les deux rivaux, mais aussi les quelques tensions rapidement apaisées après Spa 2000.
La large partie suivante du documentaire retrace les années de succès chez Ferrari, et le professionnalisme et la dévotion qu’avaient chacun des membres de l’équipe. Le film se penche alors sur le rôle de Schumacher en tant que leader pour cette dévotion globale.
L’année 2006 et la décision de prendre sa retraite sont également évoquées en détails, contrairement à son retour chez Mercedes F1, qui est survolé et surtout vu au travers du prisme de sa deuxième retraite et de la lassitude de la F1.
La dernière partie du documentaire aborde l’accident de Méribel, l’état de santé de Michael Schumacher actuellement, et les épreuves qu’a dû surmonter sa famille depuis ce tragique jour de décembre 2013.
Après s’être ouvert sur une séquence embarquée à Monaco, le film se ferme sur de nouvelles images tournées dans la Principauté, rappelant la maestria que savait avoir Schumacher au volant d’une F1.
Un ton bienveillant mais pas hagiographique
Les témoignages sont très intéressants tout au long du documentaire puisque l’on peut y voir son manager Willy Weber, son attachée presse Sabine Kehm, mais aussi son frère Ralf et son père Rolf Schumacher, Corinna et ses enfants Mick et Gina, et de nombreux rivaux de l’Allemand. Jean Todt et Ross Brawn sont également présents.
Certaines polémiques comme Monaco 2006 ou les consignes autrichiennes au début des années 2000 ne sont pas évoquées, et l’on peut aussi regretter que la période de convalescence après son accident de Silverstone ne soit pas mieux abordée.
Il aurait en effet été intéressant de voir comment l’Allemand a travaillé à un retour rapide et réussi, quelques semaines seulement après l’accident.
En revanche, c’est également positif de découvrir les rapports qu’entretenait Schumacher avec certains pilotes, comme David Coulthard, avec qui la relation était excellente hors des circuits.
En conclusion
Le choix de ne pas faire un documentaire subjectif est vraiment le bon. On ne pourra pas reprocher à ses créateurs d’avoir donné une très bonne image de Michael Schumacher, car celle-ci est globalement étayée par diverses situations au fil du documentaire.
Le fait que certains mauvais aspects du pilote allemand ne soient pas cachés, via le prisme de ses rivaux ou de ses anciens directeurs, est très positif pour la qualité globale du film, mais aussi pour Schumacher lui-même.
En effet, celui qui était plutôt inaccessible à l’époque en ressort très humain, notamment dans les nombreuses séquences avec sa famille et hors des circuits. Il ne sera pas au goût de certains que cet aspect soit autant abordé, mais ce n’est pas si étonnant compte tenu du ton du film.
Que l’on aime ou non le pilote allemand, ce documentaire reste intéressant à voir pour les nombreuses séquences de coulisses qu’il offre, mais aussi pour les belles images de luttes en piste des années 90.
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