Prost-Senna : une relation glaciale aussi en 1993 ?
Prost : Senna se reposait au Brésil quand je testais la F1
La relation Prost-Senna, on le sait, a marqué l’histoire de la F1 ; et fut particulièrement venimeuse lors de la cohabitation des deux pilotes chez McLaren, et même quand Prost était chez Ferrari.
Mais en 1993 ? De retour d’une année sabbatique, le Professeur avait-il alors des relations plus cordiales avec Senna ? Les tensions s’étaient-elles apaisées ? Et ce même si Senna n’aspirait qu’à rejoindre Prost à chez Williams ?
Prost est ainsi revenu, pour le podcast "Beyond the Grid", sur sa relation avec Senna en 1993…
« Je ne sais pas comment c’était. Je me souviens qu’au milieu de l’année 1989, nous n’avons pas eu… ou je ne me souviens pas si nous avons eu des discussions, rien. Aucun contact. Il était comme un pilote que l’on ne voit jamais. Vous savez, ce n’est pas facile. Mais non, la relation a repris après le podium d’Adélaïde de cette année. »
« Et avant, non, il n’y avait rien sur le plan humain. Pas de contact, pas de relation. »
La relation Senna-Prost s’est donc compliquée parce que le Français refusait de faire à nouveau équipe avec le Brésilien chez Williams. On peut le comprendre...
Mais Senna a-t-il alors contacté Prost pour essayer de le faire changer d’avis ?
« Non, non, il n’a pas essayé avec moi. Il a utilisé les médias à ce sujet, mais il savait depuis longtemps ce qu’il en était. »
« Je me suis vraiment senti mal à propos de cette histoire parce que c’est normal. Vous savez, quand vous arrivez dans une équipe… tous les pilotes demandent tous un contrat de pilote numéro un. Mais moi, je n’ai jamais demandé un contrat de pilote numéro un. Je n’ai jamais été numéro un. J’ai même été numéro deux derrière Niki la première année, en 1984 [chez McLaren]. C’était très clair dans le contrat. »
« Mais vous pouvez comprendre que tout le monde devrait réaliser et accepter que je ne pouvais pas aller dans une autre équipe pour être le coéquipier de ‘leur’ Ayrton. Je n’ai eu aucun problème à me battre contre lui, moi-même chez Ferrari et lui-même chez McLaren. Je ne faisais pas ce que je faisais [quand nous étions tous les deux chez McLaren], c’est-à-dire travailler deux fois plus, faire tous les tests pendant l’hiver alors qu’il se reposait au Brésil, etc. »
Prost lance donc un petit tacle au passage sur Senna…
Et de poursuivre : « Il est très important d’avoir une bonne relation avec un coéquipier, mais une relation très équilibrée, et j’ai eu une relation fantastique avec Niki, avec Keke, avec Stefan, bien sûr avec Damon, avec beaucoup de pilotes, et bien plus qu’on ne le pense, et tout cela, c’est bon pour l’équipe. »
« Mais je savais qu’avec Ayrton, je ne pouvais pas travailler de la même manière. »
Prost n’a pas choisi son coéquipier chez Williams en 1993
Prost a-t-il même pu choisir son coéquipier chez Williams en 1993 ? S’est-il opposé à l’éventuelle venue de Nigel Mansell ?
« Quand j’ai signé le contrat, si je me souviens bien, c’était en janvier ou février [1992], donc très, très tôt dans la saison. La discussion a été très claire, j’ai dit que le seul que je ne voulais pas comme coéquipier était Ayrton et vous comprenez pourquoi. Je ne me souviens même pas si ce n’est pas Frank qui a proposé cela, parce qu’il savait que ce ne serait pas possible. »
« Et je n’avais aucune idée de mon coéquipier. J’étais sûr que ce serait Nigel à l’époque, je ne savais pas que ce serait Damon [Hill]. C’était en janvier ou février. Cela ne me posait aucun problème. Je ne comprenais pas. Je ne pouvais pas croire qu’ils changeraient deux pilotes à la fois. »
Revenons à Senna : connaissant Ron Dennis, Prost a-t-il été surpris, pour la campagne 1993, que McLaren ait accordé un contrat spécial de ’super pigiste’ au Brésilien, soit un million de dollars par course effectuée ?
« Tout d’abord, je ne sais pas si c’est vrai. »
« Je n’ai pas vérifié moi-même et honnêtement, quand vous parlez d’argent et de pilotes, vous savez combien ils gagnent par rapport à moi par exemple dans le passé, je ne m’en soucie pas du tout. Je sais que Niki a été payé plus que moi, Ayrton a été payé plus que moi. Peut-être Nigel chez Ferrari, peut-être plus que moi. Je m’en fiche complètement. »
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