Pourquoi Pirelli ne veut pas de guerre des pneus en F1
Isola y voit un possible déséquilibre des forces
Mario Isola, le directeur de Pirelli en F1, pense qu’une guerre de pneus ne serait pas une bonne chose pour la discipline. La Formule 1 l’a déjà vécu dans les années 2000, mais le contexte était différent, avec aucune limite d’essais privés, et des budgets de tests pharamineux.
Isola, qui admet s’inquiéter de la menace que représente Bridgestone après la déclaration de candidature du manufacturier japonais, estime que cela nuirait au resserrement des forces voulu en F1.
"C’est difficile. Si vous regardez tous les championnats de sport automobile dans le monde, avoir un fournisseur unique pour les pneus est maintenant une approche commune. Cela permet d’économiser de l’argent" a déclaré Isola.
"Le risque, c’est qu’en compétition, la course soit décidée par les pneus et non par les voitures ou les pilotes. Nous voulons que les pilotes soient les héros du spectacle, pas les pneus. Nous sommes heureux de participer au spectacle et d’y apporter notre contribution, mais pas de remplacer les pilotes. Ce n’est pas juste."
Bridgestone ne connait pas aussi bien la F1 moderne
Isola pense que Pirelli a un coup d’avance sur tous les fabricants de pneus, puisque la firme a déjà pris le tournant des F1 2022. Selon lui, tout manufacturier qui arriverait maintenant aurait besoin de plusieurs années pour se mettre dans le bain.
"Cela prendra du temps, c’est certain. Les règlements sont plus compliqués qu’il y a 12 ans. Les règlements sportifs et techniques sont beaucoup plus importants. Il y a aussi les directives techniques que la FIA publie sur de nombreux sujets."
"La concurrence est plus forte, toutes les équipes sont très proches. La plupart du temps, de la première à la 15e place, il n’y a qu’une seconde d’écart. Cela signifie que les équipes sont vraiment à la recherche de n’importe quel avantage en termes de performances."
"Si vous avez le même pneu et que vous apprenez à mieux l’utiliser, vous obtenez un avantage. C’est pourquoi les équipes ont des ingénieurs qui se consacrent au fonctionnement des pneus."
"Il est très facile de critiquer les pneus"
Isola est déçu que Pirelli soit critiqué de la sorte, et rappelle que le manufacturier italien a tout fait pour rendre le sport meilleur, en répondant à de multiples changements dans le cahier des charges imposé par la FIA.
"Nous ne sommes pas fatigués de la F1. Je pense que nous avons un projet à long terme avec la F1 et la FIA. Nous voulons prolonger notre contrat parce que le sport est en bonne santé. Nous faisons partie du spectacle et je pense que nous sommes un partenaire, pas seulement un fournisseur de pneus. Nous avons envie de continuer."
"Je pense que notre partenariat de 12 ans avec la F1 a montré que nous avons fait tout ce qui était possible et que nous avons obtenu de bons résultats. Il est facile de critiquer les pneus parce que nous sommes le seul fournisseur. Je comprends que les gens puissent avoir un point de vue différent."
"J’ai souvent parlé avec des gens qui disaient ’je n’aime pas la dégradation’. Certains disent ’je n’aime pas les trois composés’, d’autres en veulent plus, d’autres moins. Chacun a son propre point de vue. Nous sommes très bien connectés avec toutes les parties prenantes afin de leur fournir ce dont elles ont besoin pour le bien de l’exposition."
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