Old good times ? Prost compare le pilotage des F1 anciennes et actuelles
A travers l’exemple de Nicolas qui a du mal avec la Renault F1 1983
Fils d’un quadruple champion du monde de F1, Nicolas Prost a lui aussi pu conduire des monoplaces notamment en Formule E ou des F1 avec Lotus, équipe pour laquelle il était pilote de développement.
« Nico » a aussi pu piloter, dans ses expériences diverses, la Renault que conduisait son père en 1983. Voiture avec laquelle Alain avait failli être titré ; mais il finit « seulement » 2e au championnat du monde, Nelson Piquet étant sacré pour deux points.
Et visiblement la différence de génération, que l’on parle de la voiture ou du pilote, a surpris et horrifié Nicolas ! C’est Alain Prost qui le raconte lui-même avec le sourire.
« Je me souviens quand Nico est venu et a conduit ma voiture de 1983 au Paul Ricard, il n’a fait que deux ou trois tours et il a dit que c’était de la merde. »
« Nous avons dû nous arrêter parce que il allait casser la boîte de vitesses, parce qu’ils ne changent jamais de vitesse avec l’embrayage, avec une pédale d’embrayage. »
« C’est pourquoi c’est vraiment la preuve qu’il faut vivre avec son temps, avec sa génération, et qu’on ne peut pas avoir les deux, c’est presque impossible. »
Pour Prost c’est bien la preuve que d’hier à aujourd’hui, les F1 ont gardé le même nom mais changé tout le reste. Avec peut-être un meilleur ressenti dans les F1 anciennes ?
« J’ai conduit ma voiture de 1985, j’avais exactement les mêmes chaussures, la même combinaison, le même casque et la voiture avait la même position des pédales quand j’ai quitté la voiture comme ça. J’ai conduit la voiture avec une boîte de vitesses mécanique, évidemment, avec l’embrayage, et ce que j’ai ressenti 30 ans auparavant est revenu en un demi-tour environ. »
« Je pouvais tout sentir, je pouvais sentir la pédale, je pouvais sentir le vent, je pouvais sentir l’adhérence. Tout était réuni. La façon dont vous freinez, la voiture part un peu à l’avant. »
« Ces voitures modernes ne sont pas pour nous. »
« Vous devez être jeune, vous devez être formé pour le faire après le karting. Vous ne freinez jamais du pied droit, vous freinez du pied gauche, vous ne changez jamais de vitesse comme ça, donc, en fait, quand vous avez tant appris, et quand vous avez tant expérimenté, ces types de voitures, celle-ci n’est pas pour vous, donc vous vous amusez moins. »
« Ces voitures ne sont pas très différentes en termes de technologie, mais elles sont toutes parfaites. C’est aussi l’ergonomie de la voiture qui était bien meilleure que celle que nous avions, mais le sentiment n’était pas le même. »
En définitive, cela pose la question de l’adaptation des pilotes à différentes monoplaces : mais, conclut Prost, le propre d’un pilote, est qu’il « peut s’adapter à toutes sortes de voitures. »
Une capacité d’adaptation qui fait par exemple le bonheur de Carlos Sainz cette année chez Ferrari, pilote qui de ceux ayant changé d’équipe cette année, comme Sebastian Vettel ou Daniel Ricciardo, est celui, nettement, qui s’adapte le mieux.