‘Ne te foire pas’… Norris raconte ses derniers tours de stress

Il avait le rythme pour gagner, même sans la SC ‘chanceuse’

Par Alexandre C.

6 mai 2024 - 12:36

Il était loin d’être acquis que Lando Norris puisse gagner son premier Grand Prix à Miami : après le premier virage, il était même 6e !

Le Britannique le confessait volontiers après son succès : après le premier tour, il ne croyait plus tellement à la possibilité de gagner sa première course hier…

« Non. Mon espoir s’est éteint très rapidement ! »

« Je suis resté serein. Je savais que nous avions un bon rythme, et je savais que je pouvais prolonger mon relais. J’étais derrière Checo pendant tout le premier relais, mais mon rythme à la fin du premier relais était le meilleur en piste. Et je pouvais encore voir Max. Et quand on voit Max, il y a de l’espoir. Et ce n’est pas souvent que l’on peut voir Max en piste. »

« Je savais donc tout le temps, même quand j’étais revenu à la 6e place, qu’il y aurait des opportunités - s’il y avait une voiture de sécurité ou si quelque chose allait dans mon sens. J’étais très rapide à la fin du premier relais. J’ai gardé la tête baissée. Nous avons continué à pousser. Tout le monde s’est mis juste derrière moi et j’ai pu utiliser tout le rythme que j’avais, c’est-à-dire beaucoup de rythme. »

Lando Norris a donc pris la tête à la faveur d’une voiture de sécurité controversée et chanceuse, mais qui n’aurait pas changé le résultat final.

« J’ai pu prolonger mon relais sur les pneus, être capable d’avoir le rythme que j’avais. Et ça s’est transformé en un peu de chance, ce que j’admets volontiers. Parfois, il faut avoir un peu de chance de son côté, et les choses doivent aller dans le bon sens, et j’ai eu cette chance... Je l’accepte volontiers. »

Cependant le Britannique est apparu fébrile à la relance, en permettant à Max Verstappen de revenir dans ses échappements juste après le feu vert....

« Je n’ai pas mené une course après une voiture de sécurité depuis un bon nombre d’années. Oui, juste un peu rouillé. C’est tout. Je m’assurerai de travailler un peu plus la prochaine fois. Mais oui, tant que je me suis bien défendu dans le Virage 1 et que j’ai gardé la tête dans le Virage 1, j’étais sûr de pouvoir continuer. »

« Le rythme était donc assez bon dans le premier relais. Cela n’a peut-être pas semblé être le cas au tout début, simplement parce que j’étais coincé derrière beaucoup de voitures. Mais avec de l’air propre et des pneus plus frais, j’ai pu pousser et j’ai fait un peu attention. »

Le rythme de Lando Norris était donc particulièrement impressionnant, en médiums et encore plus en durs. Il l’avait vu venir...

« Mais je l’avais déjà dit vendredi, je me sentais bien. J’étais confiant vendredi et ce genre de sentiment m’est revenu souvent. C’était bien. Ces derniers temps, beaucoup de dimanches ont été très bons. Nous avons juste réussi à passer à la vitesse supérieure et à en faire quelque chose de plus. »

Lando Norris peut-il raconter ses derniers tours ? Tout le muret des stands McLaren F1 tremblait !

« Je voulais faire le meilleur tour dans le dernier tour. Mais j’imaginais Andrea (Stella) sur le muret des stands, me dire ’non, Lando, s’il te plaît’. Je me suis dit qu’il fallait que je ramène la voiture à la maison et que je me calme. Mais en attendant, je voulais m’échapper, et je ne voulais pas que Max soit sur la photo quand je passais la ligne, et je ne pense pas qu’il y était. Donc travail accompli. J’en suis très heureux. »

« J’ai poussé, mon ingénieur me donnait des évolutions sur l’écart et je sentais que j’étais en train de prendre mon rythme de croisière et de creuser l’écart - et je ne sentais pas que je devais faire quoi que ce soit de plus. »

« Je ne sais pas, je tremble comme un damné, parce que je voulais garder tout mon champagne sur moi et maintenant j’ai vraiment froid. Et, bien sûr, votre esprit vagabonde un peu. C’est mon cas. Ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde. Mais, oui, vous savez, les murs se rapprochent parfois, et vous avez ces petits moments où vous vous dites, ’OK, ne te foire pas’. Mais j’améliorais aussi mes tours et je devenais de plus en plus rapide à chaque tour. J’avais donc un temps au tour sur lequel je devais me concentrer. Et je voulais essayer de signer le meilleur tour. Je ne sais pas si je l’ai fait ou non, mais j’avais quelque chose sur quoi me concentrer et cela m’a permis de ne pas penser aux mauvaises choses et donc tout allait bien. »

La McLaren F1, une challenger à la régulière de Red Bull ?

Ce n’est pas un hasard si Lando Norris a affiché un tel rythme ce week-end : la McLaren F1 recevait un gros paquet d’évolutions.

Avec ces nouvelles pièces, la McLaren F1 est-elle désormais une voiture à la hauteur selon le vainqueur de Miami ?

« J’ai dit au début de l’année que nous pouvions gagner des courses. Beaucoup de gens ont en douté. Je pense qu’ils ont douté que McLaren puisse gagner des courses. Ils ont douté que je puisse gagner des courses. Mais j’étais confiant. Au fond de moi, je savais que notre heure était venue. »

« L’équipe a donc fait un travail extraordinaire. Nous n’étions même pas en Q2 ici l’année dernière. Maintenant que nous sommes au sommet, que nous avons gagné une course… l’équipe a fait un travail incroyable. Nous avons progressé, surtout au cours des deux derniers mois. Il y a eu beaucoup de travail. »

« Et chaque fois que vous apportez une évolution, il n’est pas facile de se lancer, d’exécuter et de montrer que c’est mieux. Alors, bien sûr, je dois dire un grand merci à tout McLaren, à tout le monde à l’usine, à tout le monde ici, parce que je doute... Il y aurait eu beaucoup moins de chances que je gagne sans ces évolutions et sans le travail acharné mis dans tout cela. »

« J’aimerais donc dire que c’est un début. Et maintenant, j’ai déjà envie d’en savoir plus. Mais oui, nous allons garder la tête baissée. Nous continuerons à pousser et je suis sûr que nous pourrons être ici beaucoup plus souvent. »