’Les triples courses sont une plaie’ pour une saison à 24 Grands Prix
Les directeurs d’équipes en F1 veulent un calendrier logique
La F1 aurait dû avoir 23 courses cette année, et elle n’en fera que 22 avec l’annulation du Grand Prix de Russie. Mais l’arrivée de Las Vegas en 2023, avec la possibilité de voir notamment Kyalami revenir, pourrait faire grimper ce nombre à 24.
Pour les patrons des équipes de F1, l’augmentation du calendrier doit s’accompagner de décisions concernant les déplacements et l’enchaînement des courses. Avec des courses regroupées de manière géographique et moins de triplés de courses, ils pensent cela faisable.
Notons toutefois que regrouper les courses de manière géographique apportera forcément des triples courses si l’on ne veut pas que les employés des équipes passent six ou sept semaines loin de leurs familles. Otmar Szafnauer, le directeur d’Alpine F1, souhaite tout de même des décisions allant en ce sens.
"Stefano [Domenicali, PDG] et la Formule 1 ont fait un bon travail avec le calendrier récemment, et un bon travail en général" a déclaré Szafnauer. "Il semble que partout où nous allons maintenant, il y ait une base de fans massive, c’est complet. Donc s’il y a une demande, je pense que nous laisserons Stefano et la Formule 1 décider où nous irons. Et nous le soutiendrons."
"Cependant, que ce soit la façon dont les courses sont réparties, le début et la fin de la saison, ou les triple headers, c’est très difficile. Et donc, de ce point de vue, je pense que nous pouvons faire un meilleur travail."
"Et je sais qu’ils envisagent de ne pas traverser les continents en avion, et de faire des courses dans les mêmes fuseaux horaires à plusieurs reprises pour faciliter la tâche de tout le monde. Ce sera donc une bonne chose."
Mike Krack, le patron d’Aston Martin F1, est d’accord avec son prédécesseur : "Oui, je suis 100% d’accord avec Otmar. Rendre le calendrier plus régional est, je pense, la voie à suivre. Les triples courses sont une plaie pour le personnel. Si nous pouvons gérer ces deux choses, je pense que nous pourrons faire 22, 23 ou 24 courses."
"Ne pas voir que le côté de sombre" de la F1
Pour Franz Tost, qui n’éprouvait déjà que peu de pitié pour les pilotes face au marsouinage, le bien-être des employés n’est pas la priorité, comme le déclare ouvertement le directeur d’AlphaTauri : "La course est notre business, donc plus nous avons de courses, mieux c’est, puisque nous avons de revenus, donc, j’attends avec impatience les 24 courses."
Frédéric Vasseur est lui aussi en faveur d’une extension du calendrier. Le directeur d’Alfa Romeo F1 comprend les désagréments, mais rappelle qu’entre 22 et 24 courses, cela ne change pas grand chose sur l’ensemble d’une saison : "Il n’y a pas une grande différence entre 24 et 23 ou 22. L’année prochaine sera un défi moins important car ce ne sera pas la première année de la voiture."
"Et au final, nous ne devons pas nous arrêter pour voir le côté sombre de tout ce que nous faisons, un travail que la moitié du monde aimerait faire. Je suis amoureux de mon métier. Je ne me soucie pas de 24 ou 23 courses, et je suis plus qu’heureux d’être à Montréal aujourd’hui, même si la semaine dernière j’étais à Bakou."
"Toujours un privilège de travailler en F1" avec 24 courses
Zak Brown, le PDG de McLaren, se montre plus compatissant avec ses troupes, mais il pense lui aussi que passer le calendrier de 22 à 24 courses ne représentera pas un changement drastique : "Stefano cherche à optimiser le calendrier, donc comme Fred l’a dit, la différence entre 23 et 24 courses n’est pas significative."
"Évidemment, le bien-être de notre équipe de course, à la fois en voyage et à l’usine, est toujours de la plus haute importance. Car ils font de longues heures même s’ils ne voyagent pas. Mais je pense qu’avec un peu d’optimisation du calendrier, et un peu de régionalisation du calendrier, nous pouvons compenser l’augmentation des courses."
Pour Jost Capito, le directeur de Williams F1, avoir 24 courses n’enlèvera pas le statut de privilégié qu’il prête aux employés de la Formule 1 : "Nous devons voir que c’est toujours un privilège de travailler en Formule 1, et ça le sera encore s’il y a 23 ou 24 courses."
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