Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Bahreïn

Leclerc au top, Vettel fait flop

Par Alexandre C.

1er avril 2019 - 18:39
Les tops, les flops et les interrogation

Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être louangé ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Top n°1 : Charles Leclerc, « vainqueur moral », triste 3e

Impossible évidemment de ne pas penser à Charles Leclerc au rayon des « tops ». En essais libres comme en qualifications, le Monégasque a réussi à prendre l’ascendant sur Sebastian Vettel, qui brille pourtant souvent à Bahreïn. Charles Leclerc n’aura raté qu’une seule chose le dimanche : son départ. Après avoir résisté aux Mercedes, de manière virile mais propre, l’ancien pilote Sauber a effectué un dépassement d’autorité sur son coéquipier, se fendant d’un « je suis plus rapide » à la radio. Offensif, sans dépasser les limites. Seul en tête, il a ensuite facilement creusé l’écart sur Sebastian Vettel et Lewis Hamilton, au point de compter plus de dix secondes d’avance, quand Sebastian Vettel l’avait emporté de justesse l’an dernier. Son problème moteur l’a hélas contraint à ne repartir qu’avec 15 points. Ce qui est certain, c’est que le Monégasque a annoncé la couleur et fait déjà vaciller le statut de Sebastian Vettel. Candidat au titre ? Fernando Alonso y croyait avant la course, il ne risque pas de changer d’avis.

Top n°2 : Norris ne prend pas la voie de Vandoorne

Le « meilleur des autres » ce week-end aura été un rookie : Lando Norris. Le Britannique avait, pour la deuxième fois consécutive, atteint la Q3, même s’il n’avait pas pu faire mieux que le 10e chrono. Comme à Melbourne, le vice-champion de F2 a pris un mauvais envol. Relégué à la 13e place, il n’a pourtant rien lâché et fait preuve tant de constance dans le rythme de course que de sérénité dans les dépassements, pour arracher le titre de « meilleur des autres ». Des débuts incontestablement réussis en F1. Bien préparé par McLaren après avoir effectué de nombreuses séances d’essais libres l’an dernier, Lando Norris évite pour le moment le syndrome Stoffel Vandoorne. Pendant ce temps, Nyck de Vries, membre de la filière jeunes de McLaren, a lui aussi fini 6e, mais en F2 !

Top n°3 : Les départs de Nico Hulkenberg

Nico Hulkenberg a certes connu un abandon en fin d’épreuve, qui l’a privé de quelques points. Pour autant, l’Allemand, qui partait 17e, n’aurait pu se retrouver dans cette position sans avoir pris un départ absolument remarquable. Au bout d’un tour, il avait gagné six places ! Nico Hulkenberg a été ensuite relativement solide en course ; il aurait pu finir 6e, même si Lando Norris comme Kimi Räikkönen revenaient sur lui en fin d’épreuve. En partant « meilleur des autres » lors d’une prochaine épreuve, l’Allemand pourrait bien créer de l’animation chez les écuries de pointe… La Renault n’est pas fiable, mais elle démarre bien.

Les flops

Flop n°1 : La fébrilité de Vettel

Charles Leclerc avait dix secondes d’avance sur Lewis Hamilton avant de connaître son problème moteur. Quant à Sebastian Vettel ? L’Allemand était en train d’être dépassé par Lewis Hamilton, ce qui en dit long sur la différence de rythme entre les deux pilotes Ferrari. Comme en deuxième moitié de saison dernière, où il commettait de nombreuses erreurs sous la pression, le pilote allemand est de nouveau parti en tête-à-queue, aux prises avec Lewis Hamilton. 4 erreurs en 10 courses ! N’a-t-il donc rien appris ? Il n’était certes pas dans le rythme de Charles Leclerc, mais aurait dû être là pour éviter un doublé Mercedes. Sebastian Vettel renoue avec ses vieux démons…

Flop n°2 : La fiabilité de Renault comme de Ferrari

Sur le plan de la fiabilité, Renault vivait un dimanche très positif… jusqu’au 55e tour de piste. C’est alors que les deux monoplaces françaises ont coup sur coup abandonné, visiblement pour des problèmes moteur d’une origine différente. Après l’abandon de Carlos Sainz à Melbourne (MGU-K), cela fait donc trois pannes en deux courses pour des moteurs Renault. Et rappelons qu’en Q1, le moteur de Nico Hulkenberg était rentré en « mode sécurité », ce qui avait contraint l’Allemand à une élimination précoce. Certes, le V6 a progressé en vitesse de pointe… Mais, visiblement, cela se paie cher sur le plan de la fiabilité. La question de pénalités en cours de saison pourrait bientôt, et déjà, se poser. Helmut Marko rit jaune…

Flop n°3 : Le rythme de course de Kevin Magnussen

Meilleur des autres en qualifications, Kevin Magnussen était même passé à 5 millièmes de battre Max Verstappen. Pourtant, le samedi soir, il se disait très prudent sur son rythme de course. Le dimanche lui a donné raison, mais ce fut sans doute encore pire qu’attendu pour le Danois. Il était certes parti sur une stratégie à un seul arrêt, qui ne lui a pas réussi ; mais même après être passé à deux arrêts, le pilote Haas était un des plus lents du plateau, seulement devant les Williams. Une telle chute de performance entre qualifications en course suppose une erreur de réglages – un motif d’espoir.

On demande à voir…

Combien de temps Red Bull va-t-elle laisser à Gasly ?

La thèse de l’accident ne tient plus : après un week-end australien à oublier (17e en qualifications, 11e en course), Pierre Gasly a peiné à relever franchement la tête à Bahreïn. 13e en qualifications, derrière la Toro Rosso d’Alexander Albon, 8e en course (en profitant de l’abandon des deux Renault), le Français avait davantage le rythme d’une monoplace de Faenza. Très à l’aise l’an dernier à Bahreïn (4e place), Pierre Gasly termine donc cette année quatre places plus loin. Et cette fois-ci, aucune erreur de stratégie de son écurie n’est à pointer du doigt en qualifications. La question se pose ainsi : quand l’on connaît le niveau d’exigence de Red Bull, combien de Grands Prix va-t-on encore donner à Pierre Gasly avant de hausser nettement le ton ? Daniil Kvyat avait été remplacé dès Barcelone… Mais le Normand a deux atouts dans sa manche : d’abord, Max Verstappen ne joue pas la victoire à la régulière, et il n’y a donc pas urgence ; ensuite, il n’y a pas de remplaçant évident à l’heure actuelle… même s’il faudra regarder avec attention les progrès d’Alexander Albon.

Les écarts vont-il rester aussi faibles entre écuries de pointe et milieu de grille en qualifications ?

En Q3 à Bahreïn, Kevin Magnussen a terminé à 5 dixièmes de Valtteri Bottas et à 5 millièmes de Max Verstappen. Carlos Sainz a, lui aussi, fait trembler la Red Bull (un demi-dixième de retard). Pierre Gasly, sur sa Red Bull, a même été éliminé, à la régulière, en Q2. Ces si faibles écarts interrogent, surtout sur un circuit bahreïni qui est plus représentatif du reste du calendrier. A Shanghai, les Red Bull vont-elles pouvoir respirer ? Verra-t-on des surprises ? Espérons-le ! Cependant, en course, les écarts se sont creusés. Mais moins qu’en 2018 : dimanche dernier, le premier pilote à se faire prendre un tour était Daniil Kvyat, 12e de l’épreuve – l’an dernier à Bahreïn, le seul pilote à être resté dans le même tour des vainqueurs était le 4e, Pierre Gasly.

Le DRS va-t-il être aussi puissant (et lassant) en Chine ?

Les nouveaux ailerons arrière démultiplient l’effet du DRS. A Melbourne, piste plus étroite et moins propice aux grandes lignes droites, on pouvait encore l’ignorer. Mais à Bahreïn, le DRS procurait un différentiel de vitesse énorme pour le pilote qui l’activait. Au point de renforcer l’artificialité de nombre de dépassements. Comme l’a prouvé la bataille Lewis Hamilton-Sebastian Vettel, point n’est besoin cependant du DRS pour faire le spectacle… En Chine, circuit qui compte deux grandes lignes droites, dont l’une est la plus longue de la saison, la question se pose : le DRS ne va-t-il pas fausser les batailles en piste ? Ne faudrait-il pas limiter son usage ? La FIA elle-même ne semble pas convaincue, puisqu’elle espère pouvoir se passer du DRS grâce aux nouvelles règles aérodynamiques 2021… Le DRS est un pis-aller, il s’agit d’en user avec modération.

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