Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix d’Italie

Leclerc versus Vettel, quel symbole en Italie !

Par Alexandre C.

10 septembre 2019 - 18:03
Les tops, les flops et les interrogation

Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être louangé ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Petit prince, gros mental

Deux poles et deux victoires en une semaine : Charles Leclerc ne pouvait rêver d’une meilleure rentrée des classes. A Monza comme à Spa, le jeune Monégasque dut résister à la pression infligée par les deux Mercedes. Mais cette fois-ci, à Monza, il ne pouvait compter sur le renfort de Sebastian Vettel, l’Allemand étant parti en tête-à-queue dans les premiers tours. Cette victoire italienne fut plus difficile, plus éprouvante à aller chercher ; Charles Leclerc a donc aujourd’hui d’autant plus de mérite.

Après l’arrivée, Leclerc n’a pas manqué de souligner qu’il avait été soumis, durant toute la course, à une intense pression imposée par les Mercedes, et qu’il n’avait par conséquent guère eu le temps de réfléchir, de se reposer, hormis un court instant en lignes droites. C’est ce qu’il faudrait peut-être le plus souligner aujourd’hui : Charles Leclerc est allé chercher une victoire au mental, digne d’un pilote bien plus expérimenté : à l’exception d’un blocage de roue, il n’a pas commis d’erreur flagrante et coûteuse – à l’inverse de Sebastian Vettel à Montréal, qui s’était retrouvé dans une situation similaire. Une victoire au forceps, avec les tripes – de quoi la rendre plus encore savoureuse.

Top n°2 : 22 points made in Viry

Monza, le temple de la vitesse, est un juge de paix pour les moteurs. Le verdict est tombé : Renault a brillé. Viry ne pouvait rêver meilleur contexte pour prouver les immenses progrès réalisés, depuis douze mois, par l’unité de puissance tricolore. Au-delà du résultat comptable, le meilleur pour Renault depuis son retour, c’est le rythme des monoplaces jaunes et noir qui a en particulier impressionné. Daniel Ricciardo, certes favorisé par une voiture de sécurité virtuelle sortie au bon moment pour lui, n’a finalement pas terminé très loin de Lewis Hamilton (une dizaine de secondes, après le deuxième arrêt de la Mercedes) ; quant à Nico Hulkenberg, il a réussi à distancer la Red Bull d’Alexander Albon – pourtant partie aussi dans le top 10 – d’une poignée de secondes. Renault était un peu plus que la quatrième force le week-end dernier. Certes, le Grand Prix de Singapour devrait à nouveau souligner les immenses faiblesses du châssis Enstone. Mais il est permis, aujourd’hui, de se poser la question suivante : et si Red Bull était restée avec Renault, où en serait l’équipe autrichienne aujourd’hui ?

Top n°3 : Les remontées de Sergio Pérez et de Lando Norris

Deux pilotes, qui partaient en fond de grille pour des pénalités moteur, ont réussi à rentrer dans le top 10, une performance qui mérite d’être saluée puisqu’il n’est pas aussi facile de dépasser à Monza qu’à Spa. Sergio Pérez, tout d’abord, très malchanceux avec son unité de puissance Mercedes en Q1, a signé une formidable 7e place. Le rythme de la Racing Point, véloce en lignes droites, l’a bien sûr aidé ; de même qu’une stratégie efficace et il est vrai chanceuse, puisque la voiture de sécurité virtuelle est sortie au bon moment pour lui. Cerise sur le gâteau, Sergio Pérez a même retenu, pendant plus de quinze tours, la Red Bull de Max Verstappen derrière lui.

Lando Norris a également renoué avec la réussite, après une série de courses malchanceuses. 18e au premier tour, Norris – contrairement à Sergio Pérez – ne fut pas du tout favorisé par le timing de la voiture de sécurité virtuelle. Dans le top 10 dès le 30e tour, il fut même sur le point d’aller chercher la 9e place d’Antonio Giovinazzi, mais il lui manqua un ou deux tours. Une course qui lui vaudra bien de l’expérience. Lando Norris sauve son week-end, pas celui de McLaren.

Les flops

Flop n°1 : Une erreur de plus, une erreur de trop pour Sebastian Vettel ?

Une fois de plus, une fois de trop, Sebastian Vettel a totalement dévissé en course en commettant une erreur dont il est le seul coupable. 4e en début d’épreuve, l’Allemand disposait d’un rythme confortable et pouvait être en mesure d’inquiéter Valtteri Bottas devant lui. Hélas ! A Ascari, le quadruple champion du monde a perdu le contrôle de sa monoplace, est parti en tête-à-queue, et a rejoint la piste de manière hasardeuse, heurtant la Racing Point de Lance Stroll, ce qui lui vaudra une légitime pénalité (stop-and-go de 10 secondes). Certes, les monoplaces roulent avec peu d’appui à Monza ; il est plus facile d’y perdre le contrôle d’une F1… mais pourquoi faut-il que ce soit encore et toujours Sebastian Vettel qui commette ce genre de bourdes ?

Fragilisé mentalement, vilipendé par la presse italienne, Sebastian Vettel doit « se reconstruire » selon les mots mêmes de Mattia Binotto. Son statut de numéro 1 semble être aujourd’hui de l’histoire ancienne. Pire : avec 9 points de pénalité sur 12 sur son permis, il n’est plus à l’abri d’une suspension d’une course pendant au moins trois courses encore, avant que son capital points redescende. Or au départ du Grand Prix du Singapour, il est facile de commettre des erreurs… Sebastian Vettel n’a ainsi peut-être pas encore touché le fond.

Flop n°2 : Kimi Räikkönen, deux erreurs lourdes de conséquences en qualifications

L’an dernier, Kimi Räikkönen avait réussi un superbe Grand Prix d’Italie en signant la pole et en résistant, pendant la majorité de la course, à la Mercedes de Lewis Hamilton. Le Finlandais gardera au contraire un souvenir amer de ce week-end lombard. Dès les EL1, il commettait une erreur, certes dans des conditions piégeuses. En qualifications, en Q1, il passait de nouveau au large. Un avertissement qu’il n’écouta pas en Q3 : le pilote Alfa Romeo perdit le contrôle de sa voiture et la fracassa dans les murs de la Parabolique. La sanction fut lourde : cinq places de pénalité pour changement de boîte de vitesses, départ depuis les stands pour changement stratégique d’unité de puissance. Sur la grille, Alfa Romeo commit ensuite une erreur de débutant en chaussant les mauvais pneus à son pilote numéro 1. Qu’importe, Kimi Räikkönen s’était déjà chargé lui-même de plomber son week-end – qu’il a justement qualifié de « merdique. »

Flop n°3 : Un couac coûteux pour Carlos Sainz : McLaren faillit dans l’opérationnel

McLaren a fait une erreur « à la Haas » au Grand Prix d’Italie : mal serrer une roue sur une monoplace lors d’un arrêt aux stands. L’Espagnol était pourtant en lice pour signer une probante 6e place, derrière les deux Renault, avant que McLaren n’envoie en l’air un résultat pourtant précieux. Les mécaniciens ont paru très hésitants aux stands, en enlevant puis en remettant à plusieurs reprises cette roue avant-droite. Une image de fébrilité qu’on voit rarement à son niveau. Heureusement, Carlos Sainz a eu l’intelligence de se montrer fair-play après la course : après tout, McLaren ne commet pas d’erreurs que cela aux stands cette année. Mais ces 8 points perdus pourraient coûter cher en fin de saison, alors que Renault vient d’inscrire 22 unités d’un coup. Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, va avoir quelques bretelles à remonter.

On demande à voir…

Le format des qualifications sera-t-il remis en question après la farce de la Q3 ?

La Q3 de Monza restera certainement dans les annales, pour de mauvaises raisons. Burlesque, cette séance fut aussi extrêmement frustrante pour les spectateurs, qui s’attendaient à un duel haletant dans le dernier relais pour la pole. Mais tous les pilotes ont joué à un jeu dangereux : comme personne ne voulait mener le train – en se privant donc de l’aspiration, décisive à Monza puisqu’elle vaut quelques dixièmes – toutes les F1 ont patiemment roulé à la vitesse d’une départementale. Nico Hulkenberg a même osé couper la chicane au premier virage, pour tenter de ressortir derrière ses camarades. A l’exception de Charles Leclerc et de Carlos Sainz, l’ensemble des pilotes a été puni pour cette partition si peu coopérative, puisque le chrono était déjà à 0 quand la ligne d’arrivée fut passée.

A l’avenir, il est permis de se demander si la FIA prendra des contre-mesures pour éviter de pareilles funérailles du suspense, indignes du « pinacle du sport automobile ». D’autant plus que cette procession burlesque peut aussi être dangereuse. Le format des qualifications sera-t-il donc adapté en Q3, au moins sur les circuits où l’aspiration est décisive ? Ce serait épineux : il faudrait alors précisément décider quel circuit devrait être ou non concerné. Le format de la Q3 sera-t-il alors changé sur tout le calendrier ? Ce n’est pas à espérer, tant cette formule prouve son efficacité depuis une décennie. La FIA a parfois eu l’habitude des décisions hâtives et inconsidérées : gare à la surréaction !

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