Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix d’Azerbaïdjan
Leclerc s’affirme, Sainz s’inquiète
Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : Leclerc fait le maximum du maximum
Sur les rives de la mer Caspienne, Charles Leclerc a été tout simplement remarquable. Il a signé deux poles positions en un seul week-end, une le vendredi et une autre le samedi pour le sprint, devant les deux fusées Red Bull. Sa touchette en fin de qualifications pour le sprint (le seul tout léger point noir de son Grand Prix) ne l’empêcha pas d’ailleurs de mettre à grande distance Carlos Sainz, son coéquipier bien plus en souffrance (voir plus bas).
Lors des deux courses, il a été rapidement clair que la Ferrari n’avait pas le rythme des deux Red Bull (Max Verstappen aurait sans doute dépassé Charles Leclerc durant le sprint, sans ses dégâts au niveau du ponton). Sans doute, les espoirs de retenir Red Bull étaient un peu fous, car la vitesse de pointe des voitures de Milton Keynes avec le DRS était vraiment impressionnante en lignes droites.
D’ailleurs, Charles Leclerc a été plus inquiété en course par l’Aston Martin F1 de Fernando Alonso qui le suivait de près. Mais Charles a réussi à maintenir un très bon rythme jusqu’à la fin de l’épreuve, signant même le meilleur tour en course à quelques boucles de la fin. Sa gestion exemplaire des pneus était remarquable et lui a permis ce qui paraissait alors comme une incongruité.
Voilà donc Charles Leclerc qui fait, enfin, le plein de points, le voici aussi plus que jamais en leader incontesté de Ferrari. Il n’empêche que comme il le disait lui-même après l’épreuve, le rythme de course de Ferrari doit sérieusement être travaillé… D’ailleurs, c’est la 8e fois d’affilée que Charles Leclerc ne convertit pas une de ses poles en victoire : il s’agit de la plus longue série depuis Nelson Piquet (10 poles d’affilée sans victoires entre 1984 et 1987).
Top n°2 : Pérez, wingman ou concurrent pour le titre ?
Comment interpréter la victoire de Sergio Pérez à Bakou ? Il faut dire que le Mexicain a répondu présent au choc que lui proposait Max Verstappen tout le week-end. En qualifications, il réussissait à se placer légèrement derrière ou devant son coéquipier. Durant le Sprint, il dépassait Charles Leclerc de manière très propre et remportait la première de ses deux courses du week-end. Le dimanche enfin, chacun a été impressionné de le voir tenir la cadence et en respect son chef de file Max Verstappen : le duel entre les deux pilotes Red Bull, bien que peu spectaculaire a priori, était en tout cas « très intense » de l’aveu du Mexicain. Oui, ce Sergio Pérez tenait le rythme de Max Verstappen et oui, il n’est plus qu’à 6 points de son leader au championnat. Va-t-on voir un beau duel interne chez Red Bull cette année ?
Mais il est possible aussi de relativiser les performances de Sergio Pérez ce week-end. Et de rassurer les fans de Max Verstappen… En effet, la fortune était en sa faveur tout le week-end. Lors du sprint, quand Max Verstappen subit des dégâts sur ses pontons en début de course, ce qui le privait de remonter sur Charles Leclerc et sur son coéquipier. De plus, le timing de la voiture de sécurité, le dimanche de course, fut encore très favorable à Sergio Pérez, tandis que Verstappen était malchanceux : il sortait des stands lorsque la voiture de sécurité est entrée en piste.
Enfin, Christian Horner a rappelé que Sergio Pérez était bien le "king of streets" pour sa maîtrise des circuits urbains, en particulier à Bakou (première fois qu’il s’impose sur un deuxième circuit d’affilée). La question qui se pose est donc de savoir s’il pourra maintenir ce niveau de performance sur des circuits plus classiques tout au long de la saison. Heureusement Miami est encore un circuit urbain (maritime diront les mauvaises langues !).
Top n°3 : Yuki Tsunoda met tout le monde d’accord chez AlphaTauri
Avant le début d’année, Franz Tost estimait que Nyck de Vries serait peut-être le leader d’AlphaTauri, par son expérience et sa rapidité prouvée en Formule E. Voici qui sonnait comme un désaveu pour Yuki Tsunoda… Pourtant depuis le début d’année, cela est clair : c’est bien le Japonais qui surnage chez AlphaTauri. Et ce week-end de Bakou en a été le meilleur exemple.
Yuki Tsunoda a certes connu un début de week-end difficile, avec un accident en essais libres le vendredi. Cependant, il a su se reprendre pour signer une brillante 8e place en Q3 le même jour. Son sprint a été ensuite gâché par une touchette avec son propre coéquipier (voir plus bas). Mais lors du Grand Prix du dimanche, il a su garder le rythme des McLaren et autres concurrents du milieu de grille lors de la course, dans une bataille acharnée, tout en préservant ses pneus.
Il ainsi ramené le point de la 10e place, ne se faisant battre que par Lando Norris, le meilleur des autres ce week-end. Voici qui confirme une régularité remarquable de la part de Yuki Tsunoda cette saison, car il a terminé 11e, 11e, 11e, 10e et 10e jusqu’à présent. Qui est le leader d’AlphaTauri, déjà ?
Les flops
Flop n°1 : Tout est allé de travers pour Alpine
Après le double accident et la frustration de Melbourne, Alpine se devait de corriger le tir et de montrer son vrai rythme à Bakou, où l’équipe française recevait d’ailleurs des évolutions. Las… tout est allé de travers pour l’équipe française.
Faisons le point : fuite hydraulique et incendie sur la voiture de Pierre Gasly en essais libres, voiture réparée in-extremis, mais seulement pour être crashée en Q1 par le même Gasly… Pendant ce temps en essais libres, Ocon était laissé aux stands par précaution ; puis un changement de réglages sous régime de parc fermé le contraignait à prendre le départ depuis les stands lors des deux courses… Dans ces conditions, en course, les Alpine n’avaient rien à espérer, à part que la fortune soit enfin de leur côté. Ce ne fut pas le cas, notamment pour Ocon qui, parti en durs, attendait une voiture de sécurité tardive pour faire le casse du week-end (mais cette voiture de sécurité ne sortit jamais).
Que pouvait-il se passer de pire pour pire pour Alpine ? On a la réponse : si Esteban Ocon n’avait pas eu les bons réflexes en évitant les photographes qui avaient dangereusement (mais légalement, ce qu’il faudra revoir) dans les stands en toute fin de course. Plus de peur que de mal ; mais la FIA va devoir agir.
Flop n°2 : Sainz, un rythme toujours très inquiétant
Pendant que Charles Leclerc surnageait, la prestation de Carlos Sainz ne laissait pas d’inquiéter. « Désolé d’avoir été si lent » s’excusait d’ailleurs l’Espagnol après la radio.
Carlos Sainz était ainsi en grande souffrance lors du Grand Prix à Bakou, en particulier en termes de performance pure par rapport à son coéquipier Charles Leclerc. L’écart entre les deux pilotes en qualifications était significatif, pour ne pas dire gênant, avec un écart de 0,813 seconde le vendredi et de 0,590 seconde le samedi. En course, Sainz accusait sur un tour un retard de cinq dixièmes de seconde (au mieux) par rapport à Leclerc, et il a fini à près de 20 secondes derrière lui. Il n’a jamais semblé à l’aise sur les freins et en entrée de virage, ce qui pose évidemment problème sur un circuit peu permissif comme Bakou, où il faut avoir le maximum de confiance possible.
Les chiffrent parlent et sont cruels pour Carlos Sainz : il faut se réveiller dès Miami.
Flop n°3 : Nyck de Vries, la confiance à zéro ?
Quel week-end catastrophique qu’a connu Nyck de Vries à Bakou ! Si les essais libres furent prometteurs, le reste fut lamentable de bout en bout.
L’addition est très salée : il empoisonnait son vendredi par un crash (en Q1, au virage 3). Le lendemain, il signait le chrono le plus lent lors du Sprint Shootout ; et comble du comble, s’accrochait lors du sprint avec son coéquipier Yuki Tsunoda, ruinant la course de son coéquipier. Le dimanche ? Ce fut le point le plus bas peut-être, avec son erreur gênante au virage 5 (ce qui a causé son abandon).
Une erreur pour laquelle Nyck de Vries a d’ailleurs tout de suite plaidé coupable : « C’était entièrement mon erreur, très bête et très inutile. C’est ma faute, il n’y a rien à ajouter. Je suis juste déçu de moi. C’est ce que c’est, j’ai merdé. J’en ai payé le prix. Il y a des points positifs à retenir de ce week-end et j’essaierai de les regarder. » Au moins Nyck de Vries regarde ses travers en face : ce qui est très positif pour progresser à l’avenir. Quant à Franz Tost, il a prévenu Nyck de Vries : si le peu de roulage à Bakou est une excuse, l’erreur en course « n’aurait pas dû arriver » a prévenu le directeur d’écurie… qui met son pilote sous pression.
On demande à voir…
McLaren nouvelle patronne du milieu de grille ?
Elles fonctionnent ! McLaren a réussi à faire fonctionner les évolutions arrivées sur sa monoplace à Bakou. Pour la première fois de l’année, les deux pilotes ont ainsi réussi à se qualifier en Q3. Saluons en particulier la performance remarquable de Lando Norris, le meilleur des autres sur la grille (mais Piastri était également malade). En course, McLaren avait ainsi un rythme légèrement supérieur à celui des autres équipes du milieu de grille comme AlphaTauri, Haas et Williams.
Cependant, il est difficile de savoir si McLaren restera en effet la voiture la plus performante à Miami. Car Alpine recevait aussi des évolutions à Bakou, mais n’a jamais pu en démontrer le potentiel en raison des circonstances catastrophiques qu’elle a connues. Sans déveine absolue, l’équipe française pourrait revenir plus forte pour rivaliser avec McLaren en Floride. Voilà que la bataille entre McLaren et Alpine reprend au classement des constructeurs : sauf que cette fois, c’est pour la 5e place avec les progrès d’Aston Martin F1…
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