Le dilemme des Pirelli : Ferrari revient sur sa stratégie réussie en Turquie

Pourquoi Ferrari n’est pas passée en pneus slicks

Par Alexandre C.

18 novembre 2020 - 16:13
Le dilemme des Pirelli : Ferrari (...)

Les Ferrari partaient hors du top 10 lors du dernier Grand Prix en Turquie, et pourtant, en profitant des conditions de course et d’une stratégie efficace, ont effectué une formidable remontée pour finir aux 3e et 4e places.

Inaki Rueda, le chef de la stratégie chez Ferrari, a donc bien réussi son week-end.

La clef de la course était le passage des pluie aux intermédiaires. Pourquoi Charles Leclerc a-t-il d’ailleurs fait le pari de s’arrêter deux tours avant Sebastian Vettel pour chausser des intermédiaires ? Cela tenait aux positions de piste des pilotes, explique Rueda…

« Les concurrents qui ont une bonne longueur d’avance bénéficient d’une bonne visibilité et peuvent se mettre plus facilement dans le rythme, ce qui leur permet de réagir à ce que font les autres. Ceux qui sont derrière des voitures plus lentes, avec une mauvaise visibilité, peuvent envisager de prendre un risque si cela signifie qu’ils peuvent avoir l’air libre devant eux après un arrêt au stand. C’est pourquoi Charles a été le premier à s’arrêter pour passer en Inters à la fin du 6e tour, tandis que nous avons attendu deux tours de plus pour Sebastian, une fois que nous avons vu que le rythme de Leclerc était très bon et qu’il aurait une piste dégagée pour marquer son arrêt sans le renvoyer dans le trafic. Grâce à ce stratagème, Charles a pu doubler trois pilotes et a été assez rapide pour rattraper Ricciardo, Sainz et Verstappen après une quinzaine de tours. »

Et même un temps, le passage aux slicks a été envisagé. Sebastian Vettel a même estimé qu’il aurait pu remporter la course en tenant le pari des tendres C3 en fin d’épreuve... Ce qui ne fut pas réalisé.

Rueda raconte sur quelles bases la décision aurait pu être prise...

« Normalement, le point de passage entre les pneus se situe à un moment où les intermédiaires commencent à surchauffer et à s’user alors que les pneus pour temps sec peinent à monter en température. Habituellement, lorsque les temps au tour sont environ 10 secondes plus lents que sur le sec, le moment de changer est proche, mais ce n’est jamais une décision facile. Si vous passez trop tôt aux pneus slicks, vous risquez de ne jamais les mettre à température et si vous le faites trop tard, les pneus intermédiaires seront usés et les temps au tour seront trop lents. Pendant le Grand Prix, personne n’a monté de pneus secs alors que les intermédiaires s’usaient jusqu’à la corde, c’était un scénario très inhabituel. »

« À la mi-course, nous pensions encore que nous allions peut-être passer aux pneus slicks, mais avec une piste dégagée devant lui, Hamilton semblait pouvoir maintenir son rythme après plus de 30 tours sur les intermédiaires, et c’est ce qui nous a fait penser à terminer la course sur les intermédiaires. Charles, avec un nouveau train d’inters, a également été très rapide et a réussi à dépasser facilement Albon et Stroll, puis Sebastian et Verstappen, avant de partir à la poursuite de Perez qui, au 40e tour, avait environ 20 secondes d’avance. Pour rendre les choses plus intéressantes, il semblait aussi de plus en plus probable que la pluie revienne, ce qui aurait pu rendre les derniers tours très intéressants, surtout pour ceux avec de très vieux intermédiaires... »

Le dernier tour du Grand Prix fut enfin très animé pour les Ferrari : c’est ainsi que Charles Leclerc et Sebastian Vettel ont fondu sur la Racing Point de Sergio Pérez, qui était en pneus très usés, alors que les deux Ferrari étaient en pneus plus neufs...

« Charles a continué à pousser de manière déterminée et malgré quelques erreurs, il s’est retrouvé 7 secondes derrière Perez au 50e tour, avec Sebastian non loin derrière lui. Dans le dernier tour, Perez fait une erreur dans le virage 9 et Charles parvient à le dépasser, mais ne parvient pas à revenir sur la trajectoire sèche avant de devoir freiner pour le virage 12. Il est allé trop loin dans le virage, ce qui a permis à Perez de reprendre la deuxième place. Seb en a profité pour passer en troisième position et est même passé très près de la deuxième place, avec seulement 327 millièmes qui le séparent de la voiture de Racing Point à l’arrivée. »

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