Le Brexit tracasse les équipes de F1 : ‘C’était bien mieux avant’
Logistique, immigration de travail : tout est plus lent et cher
L’industrie de la F1 est basée, pour majorité, au Royaume-Uni : le pays accueille, dans une région au nord de Londres, les usines de la plupart des équipes.
Seules Ferrari et Alfa Romeo sont véritablement basées ailleurs (même Haas et AlphaTauri ont des bases au Royaume-Uni, à Banbury et Bicester).
Mais le Brexit, désormais effectif, complique la vie des équipes de F1 au Royaume-Uni. Une crainte, qui était émise déjà il y a plusieurs années (voir notre article), se matérialise aujourd’hui : le problème des ressources humaines.
Certes, le spectre du Hard Brexit a été écarté (voir notre article), ce qui aurait pu même remettre en cause la présence de la F1 outre-Manche. Et certes encore, le Royaume-Uni demeure encore très, très attractif pour la F1.
Mais il n’en demeure pas moins que l’immigration de travail s’est durcie au Royaume-Uni et qu’il est plus complexe, notamment bureaucratiquement, d’attirer des talents dans le pays, pour des raisons de permis de travail.
Sans parler de la logistique qui s’est complexifiée avec plus de contrôles aux frontières.
Pour rappel, l’industrie du sport auto au Royaume-Uni emploie plus de 40 000 personnes… avec une masse salariale équivalent à près de 11,5 milliards de dollars selon l’Association britannique du sport automobile.
Et une bonne partie des talents ne sont pas simplement britanniques, mais viennent de tous les pays d’Europe voire du monde. Ce qui complexifie bien sûr les processus de recrutement au niveau des permis de travail et des cartes de résidence, autant de formalités complexes qui touchent aussi d’ailleurs les apprentis, les stagiaires, les étudiants et même les touristes au Royaume-Uni…
Face à ces difficultés, et puisque l’industrie de la F1 est d’une haute valeur ajoutée pour le Royaume, Stefano Domenicali et des patrons d’équipes se sont réunis à Downing Street récemment, avec la Secrétaire d’État à la Culture, aux Médias et aux Sports Lucy Frazer, en marge du Grand Prix de ce week-end à Silverstone.
Présent à la réunion, Otmar Szafnauer, le patron d’Alpine (dont l’usine châssis est basée à Enstone), a ainsi résumé les revendications des équipes de F1.
« Nous avons eu une bonne réunion avec le gouvernement et nous leur avons demandé de soutenir le sport automobile en général, de promouvoir le fait que nous travaillons dur pour devenir plus durables. »
« C’est faisable, mais ce n’est pas efficace. Il en va de même pour la circulation des personnes disposant d’un permis de travail. S’ils pouvaient nous aider sur ce point, ce serait formidable. »
« Ils font quelque chose de similaire avec l’industrie du divertissement et ils ont donc dit "si nous y sommes parvenus, nous devrions considérer la Formule 1 de la même manière et essayer d’y parvenir". Ils ont donc été positifs au sein du gouvernement. »
Un élément se détache donc à entendre Otmar Szafnauer : la circulation. Des personnes mais aussi des biens.
« Les pièces sur nos F1... à chaque fois que l’on fait des allers-retours, c’est problématique. Ce n’est pas efficace. Cela pourrait être beaucoup mieux. C’était beaucoup mieux avant le Brexit. »
Or la logistique est parfois une question de jours en F1, notamment pour apporter de nouvelles pièces de Grand Prix en Grand Prix.
Rappelons enfin que le Brexit a contribué à renchérir l’inflation au Royaume-Uni : elle a culminé à 8,7% en avril 2023 sur un an (6,1 % dans la zone euro).
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