La polémique des ailerons arrière enfle, Wolff menace de saisir la Cour d’appel de la FIA
Binotto adopte une position neutre
La F1 a trouvé une nouvelle polémique dont elle a le secret : la flexibilité des ailerons arrière sur les Alpine, les Alfa Romeo et surtout les Red Bull. Lewis Hamilton a protesté contre ce manque d’équité potentiel, et le supposé laxisme de la FIA nuisant à Mercedes.
D’ores et déjà Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, a jugé « inacceptable » que la FIA repousse les examens renforcés des ailerons au Paul Ricard, dans deux Grands Prix. Et l’Allemand n’a pas formellement écarté l’hypothèse d’une réclamation contre la FIA (article à lire ici).
En conférence de presse à Monaco, il y a quelques instants, Toto Wolff a rejoint le camp des mécontents. Selon lui, la directive technique de la FIA ne répond qu’à la moitié des interrogations et laisse les équipes dans un « no man’s land ». Du même coup, une réclamation de Mercedes n’est pas à écarter.
« Nous avons vu dans le passé qu’il était compliqué de redesigner des pièces pour des équipes qui sont en retard. Il est clair que si vous avez deux courses qui se suivent, ou peut-être même une course en deux semaines, c’est trop court pour que tout le monde s’adapte, mais nous avons quatre semaines [à partir de l’introduction d’une nouvelle directive technique le 11 mai] jusqu’à Bakou. »
« Il est incompréhensible qu’en quatre semaines vous ne puissiez pas rendre moins flexible un aileron arrière pour la piste qui est probablement la plus affectée par les ailerons arrière flexibles. Nous nous retrouvons donc dans un no man’s land. »
« La directive technique dit que le mouvement de certains ailerons arrière a été jugé excessif, donc les équipes qui utilisent ce genre d’ailerons sont susceptibles d’être l’objet d’une protestation ; et cela va probablement aller à l’ICA (Cour d’appel internationale) car personne n’a besoin de cette situation désordonnée. »
« Retarder l’introduction des tests renforcés pour quelque raison que ce soit nous laisse dans un vide juridique et laisse la porte ouverte aux protestations. »
« Ce n’est pas seulement nous, mais probablement deux autres équipes qui sont les plus touchées [dont McLaren], peut-être plus, et évidemment une protestation pourrait finir à la Cour d’appel internationale. Nous n’aurions pas dû nous retrouver dans cette situation si nous avons quatre semaines avant la course qui est la plus pertinente dans le calendrier. »
Toto Wolff a dans la foulée douté de la pertinence des prochains tests FIA, qui ouvriraient la voie à d’autres manipulations selon lui.
Mercedes va-t-elle alors développer un nouvel aileron arrière pour Bakou ? Cela nécessiterait-il d’adapter en profondeur la W12 ?
« Oui, nous devrons modifier notre aileron. Nous devrons l’assouplir. Notre aileron est extrêmement rigide, conformément au fameux article 3.8 qui stipule que cette pièce doit rester immobile. »
« Le nouveau test qui a été introduit est une solution à moitié élaborée, mal ficelée, qui nous donne une opportunité, afin que l’aileron arrière puisse être plus flexible et se plier davantage à l’avenir. »
« Chacun de nous ici fait son travail et doit s’adapter aux règlements et nous avons été laissés dans les limbes pendant longtemps. »
« Nous avons eu une situation d’aileron flexible l’été dernier sans recevoir aucun retour d’information et nous comprenons la frustration de certaines équipes qui pensent que lors de la conception de la voiture de cette année, c’est un point qui aurait dû être réglé beaucoup plus tôt. »
De son côté, évitant la polémique, Mattia Binotto, pour Ferrari, a confirmé que la Scuderia n’était pas franchement concernée par la nouvelle directive, même si des adaptations seraient faites pour répondre aux dernières exigences.
« Oui, nous exploitons, je pense, comme toutes les équipes exploitent d’une certaine manière ce qui est possible et ce que nous croyons être juste. La directive technique est en train de nous éclairer davantage. Nous devrons nous adapter légèrement. »
« Je ne pense pas que cela ait beaucoup d’impact sur Ferrari, et certainement sur les temps au tour d’après ce que nous avons vu il y a très, très peu de différence ; mais il y a quelques re-conceptions de pièces qui doivent être effectuées pour se conformer pleinement à la directive technique. »
« C’est normal, comme tout ce qui se passe en F1, on essaie toujours de repousser les limites. La FIA a essayé de clarifier les intentions et les principes du règlement. »
L’Italien n’a donc aucune remarque à faire sur le calendrier choisi par la FIA ?
« Sur le calendrier, je suis à peu près sûr que la FIA a vérifié en profondeur ce qui était bien, ce qui était mal. En décidant de certaines dates, ils ont bien analysé le cas. »
« Nous sommes heureux qu’il y ait maintenant une clarification et nous devons nous adapter, ou quelqu’un doit s’adapter, à cette nouvelle directive technique.
« Mais pour le calendrier, je pense que nous devrions respecter la décision de la FIA parce que je suis sûr qu’ils l’ont fait en étant pleinement conscients. »
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