La grogne de Lewis Hamilton venait d’un autre ’problème fondamental’ de sa F1

La mise en chauffe des Pirelli, explique Shovlin

Par Alexandre C.

23 avril 2022 - 14:26
La grogne de Lewis Hamilton venait (…)

Lewis Hamilton a accusé son équipe, après une séance de qualifications morose hier à Imola, de n’avoir pas fait les choses comme il aurait fallu les faire. Les images du Britannique venant s’expliquer avec Toto Wolff, ont ensuite pu faire naître quelque doute chez les observateurs quant à la sérénité dans le garage Mercedes depuis le début de l’année.

Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes, a expliqué en détails pourquoi Lewis Hamilton semblait si contrit après la séance.

Pour l’ingénieur, pas de panique : Lewis ne reprochait pas quelque chose de structurel à son équipe, mais plutôt de conjoncturel : il aurait simplement voulu faire plus de tours sur le mouillé en Q2. Notamment pour tenter de contourner l’un des gros problèmes de Mercedes en ce début d’année, la mise en chauffe des Pirelli (voir notre article).

« Lewis aurait aimé rester en piste davantage et sortir plus tôt. Et il a senti que nous gagnions en température sur les pneus quand nous avons décidé de rentrer et de prendre un nouveau train de Pirelli. »

« Mais je pense que lorsque vous regardez la fin de la session, nous ne pouvions pas faire un run plus long à cause du drapeau rouge. »

Shovlin ne semble donc pas admettre que les reproches de Lewis Hamilton pourraient être entendus d’une manière plus globale : non sur la seule séance de qualifications d’Imola, mais simplement concernant toute cette saison 2022, qui est une franche déception pour Mercedes pour le moment.

« Et donc il y a deux choses sur ces reproches. La première est : aurions-nous pu mieux gérer la première partie de la séance ? Peut-être que nous aurions pu le faire. »

« L’autre problème est simplement que nous ne semblons pas être en mesure d’être rapide dès notre premier tour lancé… là où d’autres personnes trouvent ça assez facile. Et dans une séance comme Imola, ça va toujours être un gros problème. »

La mise en chauffe des Pirelli serait-elle un plus gros handicap que le redouté et fameux marsouinage ? Shovlin semble l’accroire au moins pour la séance d’hier.

« Pour être honnête, les deux sont des problèmes ennuyeux en ce moment. Mais de façon réaliste, celui qui nous a coûté en qualifications à Imola est la chauffe des pneus. »

« Si nous avions été en mesure de le résoudre, nous aurions eu un chrono bien meilleur. Le marsouinage limite le potentiel de la voiture. Mais ce n’est pas différent de ce que nous avons eu lors des dernières courses. »

« Mais certainement avec les conditions intermédiaires des qualifications, pour nous le problème était juste un problème de température, de mise en chauffe. Nous avons eu des difficultés dans ce domaine. »

« En termes d’équilibre, il n’y a rien de mal. Et George a dit que s’il avait été beaucoup plus haut sur la grille, il n’aurait pas été surpris, il a dit que la voiture se sentait bien. Nous n’avions tout simplement pas l’adhérence dont nous avions besoin pour être rapides. »

Les évolutions apportées par Mercedes n’ont-elles donc aucunement aidé à résoudre ces deux problèmes, le marsouinage et la mise en chauffe des Pirelli ?

« C’était un développement aérodynamique normal. Et pour être honnête, nous travaillons sur les problèmes que nous avons avec le marsouinage séparément. Les développements que nous avons apportés ici, nous étions conscients qu’ils n’allaient pas affecter le marsouinage. »

« Mais d’ailleurs, nous continuons à travailler dur pour essayer de comprendre, de maîtriser et de résoudre le problème du rebond. Donc, encore une fois, nous savons que, tout comme la chauffe, c’est un autre domaine qui est une faiblesse de cette voiture que nous devons corriger avant d’être compétitifs. »

Et en plus, il y a le moteur...

Comme si cela ne suffisait pas, l’unité de puissance Mercedes ne paraît pas avoir négocié aussi efficacement que ses rivales le virage du biocarburant. Le moteur allemand semble en retrait notamment du Ferrari ou même du Renault.

Quelles pistes d’amélioration y a-t-il de manière réaliste - alors que tous les éléments moteur seront définitivement gelés à l’automne ? Shovlin se creuse la tête...

« Nous faisons constamment des analyses à ce sujet. Il y a des domaines que nous pensons pouvoir améliorer en termes de gestion du déploiement. Cependant, c’est une unité homologuée maintenant. On ne peut donc faire que des choses pour la fiabilité. »

« Cela ne nous empêche pas de regarder ce que nous pouvons faire dans les modes, et comment nous pouvons mieux les utiliser, et s’il y a quelque chose de plus que nous pouvons gagner dans la façon dont nous déployons les modes qui sont disponibles. »

« Mais nous ne sommes pas assez rapides, et lorsque vous n’êtes pas assez rapide, vous examinez tous les domaines à améliorer. »

« Nous nous concentrons sur cela, et nous regardons tous les réglages en détails pour trouver des gains. Et du côté du châssis, nous avons beaucoup de projets différents en ce moment pour essayer d’avancer. »

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