La F1 promoteur de son GP à Las Vegas : un New Deal gagnant-gagnant ?
Les patrons de F1 réagissent
Liberty Media met les grands moyens pour assurer le succès du Grand Prix à Las Vegas, l’an prochain. On a ainsi appris (voir notre article) que le groupe avait acquis (pour 240 millions de dollars) des dizaines d’hectares au bord du Las Vegas Strip, là où aura lieu le Grand Prix, afin d’y construire le paddock et les stands.
Si Liberty Media investit tant, c’est parce que le groupe sera le promoteur de son propre Grand Prix dans le Nevada. Notamment pour tirer profit des synergies avec Live Nation (organisateur de concerts et d’événements), propriété, comme la F1, de Liberty Media.
Cette auto-promotion constitue une première et pourrait, en cas de succès, se multiplier.
Qu’en pensent les patrons des écuries F1 ? Quelles implications financières pour les équipes ? C’est un sujet nouveau et assez complexe pour Toto Wolff à première vue.
« Tout d’abord, c’est excitant que nous allions à Las Vegas. Et la promotion d’un Grand Prix se fait généralement sans notre implication intense. Donc que vous le fassiez avec un promoteur externe, le modèle que nous connaissons, ou qu’ils le fassent eux-mêmes… ils ont une grande expertise avec Live Nation. Donc oui, j’attends l’événement avec impatience, et il est clair qu’avoir un actionnaire américain, c’est très bénéfique d’accueillir une course dans une ville comme Las Vegas. »
Ce nouveau modèle d’auto-promotion intrigue Christian Horner : même s’il avoue que pour les équipes, peu importe la couleur du chat tant qu’il ramène les souris.
« Eh bien, je pense que c’est un modèle intéressant. Ils possèdent également Live Nation, qui organise certains des plus grands concerts et spectacles du monde. C’est donc une évolution naturelle et c’est presque un test décisif pour eux d’essayer ce modèle où ils contrôlent et possèdent tout, et où ils assurent la promotion de l’événement. Ils contrôlent donc tous les revenus de l’événement. »
« Et c’est probablement moins une question pour les équipes, parce que nous sommes, encore une fois, toujours assez égoïstes et nous nous demandons si cela génère plus de revenus, et si cela va produire un grand spectacle. Dans ce cas il n’y a pas d’inconvénient. Alors que pour les promoteurs, c’est un modèle différent de celui de Silverstone, par exemple, donc c’est probablement quelque chose dont ils sont plus conscients que nous, les équipes. »
Pour Laurent Rossi chez Alpine, peu importe aussi qui est le promoteur d’un Grand Prix : l’essentiel est que la F1 continue sa croissance aux USA.
« Cela n’a pas trop d’importance pour moi. Je veux dire, tant que c’est équitable pour tous les autres, avec évidemment, le même genre de critères de sélection. Mais ça aide clairement à développer le sport dans les territoires qui en ont besoin. Comme aux États-Unis. Je veux dire, si ça facilite l’expansion du F1 Circus, c’est bien pour nous. »
C’est cette optique d’efficacité que retient aussi Frédéric Vasseur pour Alfa Romeo.
« C’est sûr que le modèle est complètement différent. Mais s’ils peuvent sécuriser l’organisation pour les 10 prochaines années, et que c’est la meilleure option pour le faire, je pense que c’est logique. Jusqu’à présent, ils font un très bon travail. Et nous devons leur faire confiance car ils sont vraiment sur le coup. Et s’ils décident que c’est une bonne décision pour eux et pour nous, je les soutiendrai pleinement. »
Brown et Steiner ont pleine confiance en Liberty Media
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, fait toute confiance à Liberty Media pour mener à bien son projet. Une confiance des équipes construite sur le succès des Américains ces précédentes années, et qui se traduit par la forte croissance du sport.
« Liberty a fait un travail remarquable avec la Formule 1. Et le fait qu’ils fassent des investissements pour construire la Formule 1… vous ne pouvez que les applaudir pour cela. Regardez ce qu’ils ont fait. Vous savez, les revenus augmentent, les marchés se développent, donc ils joignent le geste à la parole, et c’est formidable. Nous en profitons tous. »
Confiance aussi du côté de Günther Steiner : le patron de la seule équipe américaine en F1 apprécie de voir Liberty Media consacrer autant de moyens à la première puissance économique mondiale.
« Je veux dire que Liberty a fait un excellent travail au cours des cinq dernières années. C’était une bonne Formule 1 et maintenant c’est une très bonne Formule 1. C’est la prochaine étape qu’ils pensent vouloir franchir pour obtenir plus de revenus ou s’améliorer, ou avoir plus de contrôle, ou simplement croître. J’ai donc toute ma confiance dans le fait que ce qu’ils font sera la prochaine étape pour rendre la F1 encore meilleure qu’elle ne l’est maintenant. »
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