La F1 est encore loin de la neutralité carbone
13 % d’émissions en 4 ans, le plus gros reste à faire
La F1 compte atteindre la neutralité carbone en 2030… et progresse pas à pas vers cet objectif. Peut-être trop lentement…
Le premier « Impact Report » publié par le sport, cette semaine, fait justement le point sur les progrès réalisés.
La donnée clé à retenir est celle-ci : en 2022 (les dernières données disponibles), l’empreinte carbone du sport a diminué de 13 % par rapport à 2018.
C’est relativement faible compte tenu de la marche importante à gravir d’ici 2030…
Pour rappel d’ici 2030, pour atteindre la neutralité carbone, la F1 devra diminuer ses émissions d’au moins 50 %.
Il reste donc encore 37 % d’empreinte carbone à aller chercher. Presqu’un gouffre…
Or c’est du côté de la logistique (le secteur le plus polluant en F1, car il compte pour moitié des émissions totales, relève la FOM) que les marges de progression sont les plus importantes.
Il y a de l’espoir sur ce plan. Par exemple la F1 a testé, sur la saison européenne, des camions DHL propulsés au biofuel : ce qui a permis de réduire les émissions liées à la logistique de 83 % durant les week-ends européens.
Mais difficile de répéter la même opération quand la F1 fait le tour du monde… dès lors, l’objectif d’extension du calendrier semble contradictoire avec celui de réduction des émissions. La régionalisation du calendrier peut limiter les effets négatifs, mais pas les inverser.
De plus, si la pollution directement émise par les moteurs en week-end de Grand Prix compte pour 1 % environ de l’empreinte carbone, le symbole envoyé ici est important. C’est ainsi que la F1 utilisera 100 % de biocarburants en 2026 (c’est déjà le cas à 55 % en F2 et F3).
La F1 est aussi dépendante des efforts des promoteurs pour atteindre la neutralité carbone. À ce titre, elle a tenu à féliciter les Grands Prix d’Autriche, de Bahreïn ou du Royaume-Uni qui ont mis en place des initiatives significatives.
« Plus de 75 % des promoteurs ont utilisé des sources d’énergie renouvelable en 2023, contre 50 % en 2022 » note la F1.
« Le Grand Prix d’Autriche a réduit les émissions pertinentes de plus de 90 % dans la voie des stands, le paddock et les tribunes grâce à un système de pilotage d’énergie de nouvelle génération. Cet essai sera étendu en 2024 et au-delà. »
« Le parc solaire du circuit international de Bahreïn a produit 5,28 MW d’énergie propre entre les Grands Prix de 2022 et 2023, soit suffisamment d’énergie renouvelable pour couvrir toute l’utilisation du circuit pour la F1, avec une importante capacité de réserve. »
« Le Grand Prix de Grande-Bretagne a été entièrement alimenté par des énergies vertes. Il s’agissait notamment de 2 746 panneaux solaires et de l’utilisation d’huile végétale hydrotraitée (HVO) pour tous les générateurs temporaires. »
La F1 n’oublie pas bien sûr de souligner les efforts de son propre Grand Prix…
« En dehors de l’énergie, le Grand Prix de Las Vegas a également lancé un programme de conservation de l’eau, le premier du genre, dans le but de mettre en œuvre des technologies permettant de réduire et, à terme, de compenser la consommation d’eau à l’extérieur lors d’événements sportifs de grande envergure » poursuit la F1.
D’autres avancées ont été acquises aussi depuis 2018. Par exemple la F1 est le seul sport dont toutes les équipes ont reçu le label FIA « trois étoiles » pour l’environnement (en plus du sport).
« La durabilité est l’un des facteurs les plus importants pour nous, non seulement en tant que sport, mais aussi en tant que business » a commenté Stefano Domenicali, le PDG de la F1.
« Il ne nous suffit plus d’offrir de l’action et des courses roue contre roue sur la piste, nous devons nous assurer que nous le faisons d’une manière durable afin que notre sport puisse prospérer à l’avenir. »
« La F1 innove et influence la société depuis plus de 70 ans, et nous avons vu comment les grands esprits et la technologie de ce sport ont eu un impact positif dans de nombreux domaines. »
« Nous sommes un sport mondial avec plus de 700 millions de fans à travers le monde, ce qui nous donne une grande plateforme pour créer le changement et influencer ceux qui regardent et s’engagent avec la F1 - pour qu’ils agissent et laissent leur propre héritage positif. »
« Au cours des quatre dernières années, nous avons réalisé des progrès significatifs et nous restons très concentrés sur nos objectifs, et je suis impatient de voir l’impact que nous pouvons avoir. »
Durabilité mais aussi égalité
L’autre aspect du développement durable, très important pour la F1, est celui de la diversité et de l’égalité des chances.
Là aussi, la F1 souligne ses efforts : le lancement de la F1 Academy pour les femmes bien sûr. Ou encore l’augmentation de 265 % du nombre de femmes s’étant qualifiées pour le British Indoor Karting Championship (BIKC), en partenariat avec la fédération britannique d’automobile.
Mais au-delà des pilotes, la F1 poursuit aussi ses efforts de mentorats et de formation pour attirer des ingénieurs aux profils diversifiés, avec son programme de bourses d’études.
Les dix premiers récipiendaires de bourses ont commencé leur cursus, tandis que la F1 a aussi formé ou sensibilisé des centaines de jeunes aux profils diversifiés ces dernières années.
Ces efforts sont enfin complémentaires des programmes menés en interne par les équipes, comme la « Mission 44 » lancée par Lewis Hamilton chez Mercedes F1.
F1 - FOM - Liberty Media
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