La F1 a plus que doublé son profit en 2022
Malgré l’inflation et un 4e trimestre difficile
Les effets du ralentissement économique et de l’inflation commençaient à se faire plutôt sentir sur les derniers résultats de la F1, pour le 3e trimestre de 2022 (voir notre article).
Pour le tout dernier trimestre écoulé (4e trimestre 2022), qu’en est-il alors ? Liberty Media vient justement de publier ses résultats financiers pour le Formula One Group.
Au quatrième trimestre de la F1, les revenus primaires (revenus issus des promoteurs, droits TV, sponsors) ont en effet continué à souffrir : ils sont en baisse de 8 %, passant de 615 millions de dollars au 4e trimestre 2021, à 568 millions au 4e trimestre 2022.
Le total des revenus de la F1 voit sa baisse cependant être limitée à 4 %, notamment grâce aux hausses de revenus du Paddock club (la fin totale des confinements aidant).
La F1 n’aura certes pas été aidée par le fait que 6 courses se tenaient durant cette période en 2022, une de moins qu’au 4e trimestre 2021. C’est la principale raison de ce recul des revenus sur le trimestre écoulé, explique la F1.
Durant ce même 4e trimestre 2022, l’inflation se faisait également lourdement sentir. Les autres coûts de la F1 (notamment les coûts de frets) ont largement augmenté, passant de 208 millions de dollars à 180 d’une année sur l’autre.
Les dépenses administratives aussi ont progressé : elles se sont élevées à 80 millions de dollars (contre 46 au 4e trimestre 2021). « Les frais de vente, généraux et administratifs ont augmenté au quatrième trimestre, principalement en raison des coûts associés à la planification et au lancement du Grand Prix de Las Vegas » note d’ailleurs Liberty Media.
En revanche, puisqu’une course de moins s’est tenue, les paiements aux équipes ont été contenus (319 millions de dollars au 4e trimestre 2022, contre 378 millions de dollars l’an dernier).
En conséquence, le résultat opérationnel de la F1 a décru : le 4e trimestre 2021 avait vu un profit de 81 millions de dollars, le 4e trimestre 2022 aura lui permis de dégager un bénéfice de ‘seulement’ 58 millions de dollars. L’inflation produit donc ses effets négatifs mais ne menace pas encore la profitabilité du sport.
Les revenus sur l’ensemble de l’année 2022 en très forte progression
La F1 a aussi publié son bilan pour toute l’année 2022 écoulée. Les trois trimestres précédents permettent, en résumé, de faire de cette année 2022 un excellent cru !
Sur 12 mois donc, les revenus totaux de la F1 ont été tirés vers le haut (+ 20 %, à 2107 millions de dollars) notamment grâce à la forte progression des autres revenus de la F1 (+ 60 %, sous l’effet du Paddock club et de la fin des confinements).
« Les revenus primaires de la F1 ont augmenté pour l’ensemble de l’année, avec des augmentations dans toutes les sources de revenus primaires » note la F1.
« Les revenus issus des promoteurs ont augmenté en raison de l’augmentation des frais générés par le nombre d’événements organisés, avec trois courses supplémentaires organisées en dehors de l’Europe par rapport à 2021 et le retour des foules à 100 % de capacité, alors que les limitations de la fréquentation des fans en 2021 ont entraîné des changements ponctuels dans les conditions contractuelles d’un nombre limité de courses. Les revenus des droits médiatiques ont augmenté pour l’ensemble de l’année en raison de la croissance des revenus d’abonnement à F1 TV et de l’augmentation des frais dans le cadre d’accords contractuels nouveaux et renouvelés, et les revenus de sponsoring ont augmenté en raison de la reconnaissance des revenus provenant de nouveaux sponsors. »
Cette hausse a permis de contenir la progression des dépenses, forte aussi également. Les paiements aux équipes ont augmenté ainsi de 8 % : les écuries se seront, en 2022, partagé 1157 millions de dollars, soit plus de la moitié des revenus de la F1, contre 1068 en 2021.
« Les paiements aux équipes ont augmenté pour l’ensemble de l’année en raison de la croissance des revenus de la F1 et de l’impact associé sur le calcul des paiements d’équipe, qui sont variables à 100 % en vertu des Accords Concorde 2021 » précise la F1.
Les autres coûts ont eux augmenté de 41 % en 2022 par rapport à 2021 (593 millions de dollars), notamment en raison de l’envolée des prix du fret. Les coûts administratifs ont aussi grimpé de 51 %.
Le total de 2022 reste donc très positif pour la F1 : grâce notamment au retour du public à 100 % et d’affluences records, le résultat opérationnel a progressé de… 160 %, passant de 92 à 239 millions de dollars en un an (multiplication par 2,5 du profit). La F1 est donc une affaire plus profitable que jamais !
Stefano Domenicali se félicite d’un excellent cru 2022
2022 aura en définitive été une année de croissance des dépenses, mais aussi et surtout des revenus pour la F1 : cela traduit la puissance du sport et son attrait envers le plus grand public.
De tels résultats profitent aux équipes mais bien sûr au cours de bourse de Liberty Media. Quoi qu’il en soit, Stefano Domenicali a fait le travail et s’en félicite aujourd’hui.
« La Formule 1 a connu une affluence record à ses courses en 2022 et nous avons été une fois de plus le sport majeur qui a connu la croissance la plus rapide sur les médias sociaux. Nous continuons à renforcer l’engagement des fans grâce à notre diffusion de haute qualité, à l’amélioration du contenu sur F1 TV, aux réseaux sociaux et aux nouvelles expériences immersives, notamment les produits F1 Arcade et F1 Exhibition. »
« La pertinence mondiale de la F1 et ses efforts en matière de durabilité attirent l’entrée de grands constructeurs, dont Audi et Ford, en 2026, et nous sommes convaincus qu’ils apporteront une valeur significative à notre sport. Nous attendons avec impatience un calendrier record de 23 courses cette année, dont, en particulier, le Grand Prix inaugural de Las Vegas. »
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