L’affaire Fontana-Ferrari, un arrangement étouffé par Todt et Peter Sauber ?

Nouvelles révélations sur le dénouement de la saison

Par Alexandre C.

15 janvier 2022 - 07:00
L'affaire Fontana-Ferrari, un (...)

Nicholas Latifi n’est pas le premier infortuné pilote du peloton à se retrouver au centre des événements, voire d’une polémique, pour l’attribution d’un titre mondial en F1 lors de l’ultime course. Avant lui, il y a eu aussi des « Latifi bis » et qui ont dû hélas subir également, railleries, quolibets, voire pire…

En 1997, en Espagne, tout le paddock de F1 retenait son souffle : qui allait être titré entre Michael Schumacher et Jacques Villeneuve ?

L’histoire retint de ce Grand Prix d’Europe à Jerez le choc final entre la Ferrari et le Williams : ou plutôt, le mouvement désespéré, rageur, et sans aucun doute condamnable, de l’Allemand, qui, voyant que son rival allait le dépasser, tenta de l’envoyer dans le décor.

Une manœuvre suicide qui se conclut par l’échec de Michael Schumacher (qui serait déclassé du championnat) et le triomphe brinquebalant de Villeneuve, qui put finir la course, s’effaçant derrière un doublé McLaren qui préfigurerait l’année 1998.

Cependant, sans ce choc final, et si Michael Schumacher avait été titré, l’histoire aurait plutôt retenu ce qu’il convient d’appeler « l’affaire Fontana-Ferrari ».

Aujourd’hui presque oublié en F1, Norberto Fontana était un pilote argentin de Sauber-Petronas, qui effectua deux piges successives pour remplacer Morbidelli, blessé, dans l’équipe suisse.

Le fond de l’affaire tint en ceci : Sauber était motorisé par Ferrari. Tiens donc… Cela allait avoir de l’importance au 31e tour.

En effet à cette boucle-ci, Fontana, qui pointait à un tour, voyait revenir les deux leaders sur lui. Michael Schumacher était alors en tête.

Ni une ni deux, il s’effaça extrêmement rapidement derrière le Kaiser. Mais… il retint, pendant de longs virages, la Williams, offrant ainsi un cadeau de plusieurs secondes à la Ferrari.

Certes la Williams finit par revenir sur la Ferrari, avec le dénouement que l’on sait, mais quel aurait été le sort de la polémique si finalement, la voiture rouge l’avait emporté d’une courte tête ?

2006, l’affaire rebondit de manière spectaculaire

Ce n’est pas là le dénouement de cette histoire. Loin de là.

En 2006, Fontana donna une interview fracassante, en confirmant, si l’on peut dire, la théorie du complot « Ferrari-Sauber » versus Williams.

« Deux à trois heures avant la course, Jean Todt est entré dans le motorhome et nous a dit que Ferrari nous ordonnait de bloquer Villeneuve si nous nous trouvions sur son chemin. Schumacher ne m’a jamais remercié, et Jean Todt a quitté le paddock après la course. Je ne lui ai plus jamais parlé » lança-t-il alors.

Tous deux visés, Jean Todt et Peter Sauber nièrent en bloc. Le premier assura que l’accusation de Fontana n’avait « aucun sens. »

Quant à Peter Sauber, il répondit ceci : « En neuf ans de collaboration avec Ferrari, Jean Todt n’a jamais demandé à un de nos pilotes de faire de l’obstruction pour Michael Schumacher sur la piste ».

Qui dit la vérité ? Fontana avait-il bien reçu la consigne de bloquer Villeneuve ? Les images semblent évidentes.

Le dénouement de l’affaire a peut-être été récemment apporté par The Race : les journalistes disent avoir reçu la confirmation, de Sauber, que le récit de Fontana était exact.

Pourquoi Williams n’aurait-elle pas alors réagi ? Toujours selon la même source, il semblait qu’à Grove, on aurait trouvé somme toute de bonne guerre ce procédé, et que l’on aurait fait pareil si Williams avait eu une équipe-B.

En F1, la guerre se joue ainsi dans les coulisses, et les équipes-B ont un rôle majeur à jouer. Le fair-play dût-il en souffrir…

Episodes précédents :

 ‘Is that Glock ?’ : quand Hamilton gagnait un titre F1 au dernier tour

 Brésil 2012 : avant Latifi, un autre pilote Williams avait failli décider du titre F1

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