’Je risque ma peau’ : Norris ne voulait pas courir sous le déluge à Monaco
Il soutient la décision de la FIA
Fallait-il lancer le Grand Prix de Monaco dès 15h dimanche dernier ? Continuer d’attendre ? Effectuer un départ arrêté et non lancé ?
Le paddock est divisé aujourd’hui sur la procédure d’avant-course telle que décidée par la FIA (voir notre article), notamment au sujet des multiples reports du départ du Grand Prix dimanche.
Mais pour Lando Norris, Eduardo Freitas a bien géré la situation : il était impossible de courir sur le circuit de ‘Monac-eau’.
« Je sais que des questions ont été posées sur les retards de dimanche, à savoir si la course aurait pu commencer plus tôt qu’elle ne l’a fait. Mais honnêtement, je pense que les commissaires ont eu raison. »
« Je me serais posé les mêmes questions en tant que spectateur. Nous voulons tous le meilleur spectacle possible. Mais ce n’était pas bon pour la sécurité. »
Le crash en particulier de Mick Schumacher dans la Haas a sonné comme une piqûre de rappel pour tout le paddock, poursuit Lando Norris pour le Telegraph.
« Croyez-moi, en tant que pilotes, vous êtes désespérés, vous voulez saisir toute opportunité. En particulier à Monaco. Mais ce n’est que lorsque vous êtes réellement dans une voiture de Formule 1, que vous sentez la température des freins, des pneus, les niveaux d’adhérence, que vous pouvez vraiment apprécier ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Ce qui est sûr et ce qui ne l’est pas. Et ce n’était pas sûr dimanche. Vous ne pouviez littéralement pas voir à cinq mètres devant vous lors de la première tentative pour lancer la course. »
« En fin de compte, c’est moi qui risque ma peau là-bas. Nous avons tous vu les conséquences d’une petite erreur dimanche. Mick Schumacher a positionné la voiture juste une fraction hors-trajectoire - peut-être pas plus de 10 cm - et c’était game over. »
« La vérité est que nous sommes tous à quelques millimètres d’un accident comme celui-là à chaque tour. Il peut s’agir de quelque chose d’aussi minime que de heurter une bosse légèrement de travers, ou de manquer un changement de vitesse. C’est ce qui rend la course si intense. »
« Rien qu’au premier virage, je pense qu’il y a eu six, sept, huit fois pendant cette course où j’ai freiné et pensé "Je suis dans le mur là !". Tout se passe si vite, mais vous êtes presque en pilote automatique, vous faites tout instinctivement. Ce ne sont pas des moments agréables à vivre et voir un accident comme celui de Mick vous secoue. C’était un soulagement de le voir s’en sortir. »
Norris aime piloter... et vivre à Monaco
Alors que le circuit de Monaco ne voit plus son avenir être garanti en F1, en tout cas plus avec les mêmes conditions, Lando Norris vient en soutien du Grand Prix de la Principauté où il a d’ailleurs toujours bien brillé.
« C’est Monaco. Et c’est pourquoi je pense qu’il doit rester au calendrier. Non seulement c’est un lieu emblématique, mais c’est aussi un incroyable test pour vos nerfs et vos compétences. Quand vous êtes dans la zone, comme je l’étais dans les 10 derniers tours, c’est incroyable. »
« L’expérience des qualifications à Monaco est encore meilleure ; voir qui est prêt à prendre ces risques, qui peut trouver ce petit plus dont vous avez besoin en Q2 et Q3. J’aime ça et j’en profite. J’ai pu faire quelques bons tours samedi. Je pense que je n’étais qu’à environ 0.2 sec de Charles Leclerc pour la pole. »
Ne faut-il rien changer donc à Monaco ? Lando Norris propose en effet une modification au niveau de la chicane du port.
« Bien sûr, j’aimerais qu’il y ait quelque chose qu’ils puissent changer pour améliorer la course à Monaco. Mais c’est difficile quand vous avez des voitures qui font plus de deux mètres de large et qui pèsent ce qu’elles font maintenant. J’ai entendu Toto Wolff suggérer qu’ils pourraient se débarrasser de la chicane après le tunnel et avoir une longue ligne droite. Ça pourrait marcher. Mais là encore, la vitesse d’approche du prochain virage serait probablement supérieure à 300 km/h, et ça pique ! »
« J’espère que nous pourrons trouver une solution dans les années à venir, mais je tiens absolument à ce que la course reste au calendrier. »
Mais Monaco, ce n’est pas seulement un des circuits préférés de Lando Norris... c’est aussi son lieu de vie depuis le début de l’année !
« J’ai déménagé à Monaco pendant l’hiver. Je m’y plais. Je ne suis pas sûr que je sois encore à l’aise pour l’appeler ma course à domicile. Silverstone l’est. Mais l’expérience d’y vivre, à Monaco, et d’y courir était agréable. C’est un sentiment tellement différent de retourner dans son propre lit. Un trajet de deux minutes en scooter jusqu’au circuit chaque matin. Ça m’a vraiment aidé après la semaine que j’ai eue. »
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