‘Je ne suis pas satisfait du tout’ : Wolff change de ton chez Mercedes F1

Des évolutions à Miami qui ne changeront rien ?

Par Alexandre C.

23 avril 2024 - 09:12

La fin des illusions et du déni ? Un peu comme McLaren post-2013, Mercedes F1 doit arrêter de se voiler la face et revenir à la réalité. Non, l’équipe n’est plus en mesure, depuis deux ans, de développer une voiture assez rapide.

C’est ainsi une prise de conscience générale dans l’équipe qu’appelle de ses vœux George Russell, dans une déclaration forte hier (voir notre article).

En Chine, dimanche dernier, George Russell a terminé 6e, derrière les deux McLaren F1 et les deux Ferrari ; tandis que Lewis Hamilton, parti en fond de grille, est revenu à la 9e place. En comparaison, la 2e place de Lewis Hamilton en sprint apparait comme un feu de paille.

Toto Wolff a pourtant, ces dernières semaines, semblé minimiser les défaillances de Mercedes F1, en affichant un ton volontairement optimiste.

Mais la tonalité change justement du côté de l’Autrichien.

« Je ne suis pas satisfait du tout. »

« Le seul point fort a peut-être été la deuxième place au Sprint, mais la vitesse n’est tout simplement pas au rendez-vous. Nous pouvons essayer de nous justifier à nouveau et dire que notre voiture brille par moments, mais nous devons simplement faire un pas en avant. »

« Nous allons bien sûr apporter de nouvelles choses, mais nous sommes maintenant derrière les Ferrari et derrière Lando Norris. Ce n’est tout simplement pas suffisant. »

« Ce n’est pas facile quand on connaît une baisse de forme aussi longue, car c’est déjà la troisième année pour nous. Notre analyse montre que tous les ingrédients sont présents pour normalement être performant, mais la somme ne s’additionne pas quelque part pour nous. Il y a quelque chose que nous ne comprenons pas bien. »

La performance de Mercedes F1 est certes aussi à juger relativement aux autres : McLaren F1 s’est spectaculairement redressée, Ferrari demeure solide et forcément, par comparaison, Brackley semble moins allante.

« Les voitures ont été difficiles tout au long de ces deux dernières années. L’avantage que nous avions, c’est que McLaren ne courait pas contre nous, disons la première moitié de la saison dernière. Ils n’étaient donc pas très compétitifs, Ferrari n’était pas aussi rapide et a laissé tomber des occasions à plusieurs reprises. C’est pourquoi nous étions régulièrement en lice pour le podium, et plus proches de Red Bull. »

« Maintenant que McLaren a amélioré ses performances, c’est un jeu relatif. Et soudain, ce qui était assez bon pour une troisième place l’année dernière est juste assez bonne pour une sixième place aujourd’hui . C’est pourquoi c’est difficile pour la voiture, c’est aussi difficile que par le passé. »

« C’est difficile pour les pilotes. Samedi, lorsque nous en avons discuté, George a dit que c’était la voiture en qualifications la plus difficile qu’il ait eue jusqu’à présent. Donc, dans l’ensemble, d’une certaine manière, les mêmes symptômes sont là. »

Des nouvelles pièces à Miami... mais pas de miracle ?

Les évolutions que Mercedes F1 attend à Miami permettront-elles de redresser la barre ?

« La voiture est une voiture difficile, difficile à régler et à conduire » relativise Toto Wolff.

« C’est pourquoi vous avez ces oscillations dans les performances, à mon avis. La voiture de Lewis [avec des réglages extrêmes, ndlr], à Shanghai, était loin de son état optimal… mais on est sur le fil du rasoir au niveau des réglages. »

« C’est là où nous en sommes. Disons que pour Miami, nous apportons de nouveaux éléments, ce qui est intéressant - pour voir comment ils vont se comporter sur la voiture. »

Pour Wolff il s’agit de réussir à tout mettre ensemble, car cette fois, c’est la performance à basse vitesse qui pêchait.

« Je pense que nous y sommes absolument parvenus, dans les virages à grande vitesse. Nous étions également super compétitifs à Suzuka, dans les Esses, c’était le jour et la nuit par rapport à ce que nous avions avant et les pilotes disaient que c’était la meilleure voiture qu’ils avaient eu au cours des deux dernières années et demie. »

« Mais ensuite, en Chine, nous n’avons pas vraiment été performants à basse vitesse. Nous avons gagné une demi-seconde à haute vitesse, mais perdu une demi-seconde à basse vitesse, et cette équation signifie que vous êtes de retour à zéro. »

« C’est quelque chose que nous devons améliorer, nous avons dépassé le stade de la compréhension, nous devons juste améliorer, c’est ce à quoi nous devons arriver. Nous avons tous les faits sur la table, nous savons ce que nous avons modifié pour résoudre le problème pour les vitesses élevées et nous savons où se trouvait la voiture avant pour être rapide dans les vitesses lentes. »

« Maintenant, nous devons juste assembler une voiture qui fasse les deux - et nous avons vu ces moments de performance, mais dans l’ensemble, nous ne sommes tout simplement pas assez bons à ce stade. »