Hamilton, Grosjean… Ces pilotes de F1 qui ont changé d’avis sur le halo
Grosjean en première ligne
Depuis l’accident de Charles Leclerc à Spa en 2018, et plus encore depuis le drame, évité par miracle, qu’a connu Romain Grosjean à Bahreïn, plus aucun pilote dans le paddock ne remet en question le halo. La FIA a eu raison d’insister pour introduire ce nouveau système sécuritaire (suite à la mort de Jules Bianchi après l’accident de Suzuka 2014)… et a eu raison, également, de passer outre l’opposition de bien des pilotes.
Car il faut se le rappeler : à l’été 2016, au plus fort du débat « pour ou contre le halo », il y avait des pilotes, et non des moindres, qui étaient contre le système.
Le champion de Mercedes Lewis Hamilton faisait partie de la fronde originelle. Rappelons-nous ce qu’il déclarait en août 2016 : « S’il vous plaît, non ! C’est le pire changement esthétique de l’histoire de la Formule 1. Je soutiens l’objectif d’une meilleure sécurité, mais nous ne devons pas oublier que nous sommes en Formule 1, et la F1 d’aujourd’hui me va parfaitement bien. »
Le directeur du GPDA, Romain Grosjean, était aussi farouchement contre – l’un des plus féroces opposants au halo.
Aujourd’hui, Romain Grosjean a reconnu que le halo lui avait sauvé la vie à Bahreïn. Ces déclarations tenues en juillet 2016 appartiennent donc à un passé bien révolu ; mais qui aurait pu deviner une telle évolution, il y a quatre ans, à entendre les déclarations du pilote Haas ?
« Je ne veux pas arrêter les progrès de la sécurité en Formule 1 mais si nous sommes des pilotes de course, c’est que nous avons fait le choix d’arriver dans un sport qui est dangereux. Je ne suis pas du tout en faveur du halo. Je pense qu’il va contre l’ADN de la Formule 1, contre ce que j’ai vu quand j’ai été enfant ou quand la F1 a commencé dans les années 1950. »
En juillet 2017, lorsque le halo fut officiellement adopté pour la saison 2018, Romain Grosjean n’avait pas changé d’avis : « C’était un peu une surprise d’apprendre qu’il allait entrer en vigueur. J’ai dit que c’était un triste jour pour la F1. C’est quelque chose qui ne me plaît pas et dont je ne vois pas l’intérêt. Presque toutes les équipes étaient contre, les fans sont contre, les pilotes ont majoritairement dit non, et pourtant il sera bien là la saison prochaine. »
Chez Renault, Jolyon Palmer, ou Nico Hülkenberg chez Force India, n’étaient pas les membres les moins actifs contre le halo. Le halo est « horrible » estimait alors Nico Hülkenberg, estimant que la F1 devait « accepter une part de danger. »
L’ingénieur star de Red Bull, Adrian Newey, exprimait un avis nuancé sur le plan sécuritaire, et ferme sur le plan esthétique (décembre 2017) : « Je dois admettre que j’ai des impressions mitigés sur le halo. Quand quelqu’un se blesse gravement, ou se tue, c’est horrible. J’ai assisté aux funérailles de Justin Wilson il y a trois ans, et voir la douleur de la famille était terrible. Donc si une mesure aide à rendre une voiture plus sûre, elle doit être applaudie. L’ingénieur en moi dit cependant que le halo semble juste être une solution maladroite et horrible. Le halo est horrible. L’artiste, l’esthète en moi, trouve cela offensant. »
C’est ensuite l’accident de Charles Leclerc à Spa, au départ, en décembre 2018, lorsque le halo a paru jouer un grand rôle pour sauver la vie du pilote Sauber, qui a commencé à faire évoluer les consciences.
Parmi celles-ci : Toto Wolff. « Oui, j’ai changé d’avis, je n’aime toujours pas son aspect esthétique, et j’espère que nous trouverons à l’avenir une solution qui a une belle apparence et je ne me serais pas pardonné qu’on vote contre le Halo et que ça ne fonctionne pas, et qu’il y ait un incident avec une possible issue catastrophique. »
En somme la FIA a eu raison, et c’est l’expérience, le meilleur juge, qui l’aura prouvé. Après l’accident de Charles Leclerc à Spa, Jean Todt savourait d’ailleurs un succès d’opinion qui n’avait rien d’acquis : « J’ai eu beaucoup de résistance mais quand vous pensez que vous allez dans la bonne direction il faut se battre pour ça. Nous avons été capables de démontrer que, sans le Halo, il y aurait eu des conséquences plus graves pour Charles Leclerc. La sécurité est une priorité indiscutable et la FIA a eu raison d’insister. »
Après l’accident de Romain Grosjean, le doute n’est plus permis.
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