Hamilton à Monaco, Lauda à Zandvoort : Hakkinen explique le lien entre ces deux victoires

Il compare les deux styles de pilotage

Par Alexandre C.

29 mai 2019 - 18:01
Hamilton à Monaco, Lauda à Zandvoort :

La victoire de Lewis Hamilton à Monaco était sans doute le plus bel hommage que pouvait rendre le Britannique à Niki Lauda, disparu en début de semaine dernière.

Dans sa chronique d’après-Grand Prix, Mika Hakkinen a en effet souligné les similitudes qui existent entre la victoire de Lewis Hamilton à Monaco, et la dernière victoire remportée par Niki Lauda, à Zandvoort, en 1985 : dans les deux cas, les champions du monde ont dû garder, pendant la majorité de la course, une voiture plus rapide derrière eux – la F1 de Max Verstappen dans un cas, d’Alain Prost dans l’autre.

« Gagner à Monaco est toujours spécial, mais vous pouviez vraiment sentir à quel point Lewis Hamilton était heureux dimanche dernier, après une course tendue. Il a dû utiliser toute son expérience pour rester devant la Red Bull de Max Verstappen. Donc même si Mercedes a réussi à remporter sa 6e victoire d’affilée, elle ne fut pas du tout facile, en rien ! »

« A bien des égards, cette victoire de Lewis a ressemblé à une victoire célèbre de l’un des pilotes les plus talentueux, analytiques et tactiques de l’histoire – Niki Lauda. Sa disparition laisse un vide important dans le sport : la sagesse, l’expérience, la personnalité qu’il a apportées à la F1, nous manqueront. Tout sport doit avoir ses héros et superstars, et Niki était l’un de ces héros. »

« Sa dernière victoire en F1 est arrivée au Grand Prix des Pays-Bas 1985, quand il avait dû garder son coéquipier de chez McLaren, Alain Prost, derrière lui. Il avait dû positionner la voiture pour défendre à chaque virage, et pour s’assurer d’avoir assez de vitesse dans les portions rapides. »

« C’est exactement ce que Lewis a dû faire à Monaco, pour garder Max Verstappen derrière lui. Parce quand la voiture de sécurité a été déployée au 11e tour, tout le monde s’est arrêté pour changer des pneus ; Mercedes a mis des médiums sur la voiture de Lewis Hamilton. Ces pneus étaient bons pour durer seulement 50 tours, mais Mercedes espérait les faire durer plus longtemps. Ils avaient aussi choisi ces pneus en cas d’arrivée de la pluie. »

« Au bout du compte, Lewis a dû faire durer ces pneus pendant 65 tours ; il a dû ralentir son rythme de 2 à 3 secondes par tour. »

En pilote accompli, Mika Hakkinen en a dit plus sur le style de pilotage précis qu’a réussi à adopter Lewis Hamilton à Monaco, et qui rend d’autant plus brillant son succès princier.

« Quand vous faites face à une telle usure de pneus, il faut freiner, braquer et accélérer de manière très conservatrice. Il n’est pas surprenant de voir à quel point Lewis craignait vraiment d’être dépassé ou de subir une défaillance. »

« Dans un style véritablement digne de Niki Lauda, il a fait exactement ce qu’il lui fallait faire : positionner sa voiture au milieu de la trajectoire pour défendre face à Max Verstappen, et ensuite s’assurer d’avoir l’accélération et la vitesse nécessaires pour aborder les deux portions les plus rapides du circuit – la ligne droite des stands et le tunnel. »

« C’était un pilotage mature, et une victoire pour laquelle Lewis Hamilton a vraiment dû se battre. »

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